Télécommunications – Depuis Lille, Thales suit l’Otan en Afghanistan

Télécommunications - Depuis Lille, Thales suit l’Otan en Afghanistan

Visite guidée sur le site de Thales Communications & Security à Lambersart, près de Lille

Fin 2013, l’électronicien spécialisé dans la défense et les systèmes d’information sécurisés ouvrait ses portes à Lambersart. L’occasion de fêter les dix ans de son implantation dans cette banlieue lilloise, et l’extension de ce site sans lequel l’Otan serait dans l’incapacité de fonctionner en Afghanistan.

Installé dans le parc d’activités du Pont-Royal à Lambersart, à cinq minutes du centre de Lille (Nord), dans un bâtiment que rien ne distingue des autres situés à proximité, le site de Thales Communications& Security abrite des services de défense ultrasécurisés. C’est là que sont maintenus, à distance, les systèmes de communication utilisés par l’Isaf, la force internationale de l’Otan en Afghanistan. Un endroit habituellement fermé au public, mais qui a ouvert ses portes en novembre pour fêter ses dix ans de présence à Lambersart et inaugurer une extension des locaux. Jean-Michel Lagarde, président de Thales Communications & Security, s’était déplacé pour l’occasion. « Sans l’expertise de nos équipes lilloises, l’Otan serait incapable d’assurer sa mission, le métro de Bergen, en Norvège, s’arrêterait et la ligne 13 de la RATP ne fonctionnerait plus correctement », a-t-il affirmé devant un parterre d’une centaine d’invités et avant que ne démarre la visite. Une visite que les journalistes n’ont pas pu suivre dans sa totalité. Sécurité oblige ! La salle qui abrite le NOC (network operations center) leur a été interdite. S’y trouve une réplique exacte du centre de commandement de Kaboul d’où est supervisé une partie du réseau de communication tel qu’il fonctionne sur le territoire afghan. L’entreprise française a dupliqué les moyens déployés sur le terrain, ainsi que le centre de contrôle afin de maintenir une haute disponibilité de service. Cette prestation fait partie d’un contrat qui inclut la fourniture, l’exploitation et la maintenance d’un réseau déployé sur plus de soixante points de présence, dont le quartier général de l’Isaf, les centres régionaux et les équipes de reconstruction.

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Expérience et expertise uniques
En 2008, dans le cadre de ce contrat, Thales prenait en charge, pour le compte des forces de l’alliance atlantique, la conception de son infrastructure informatique sécurisée et sa mise en oeuvre opérationnelle afin d’en garantir la disponibilité auprès de plus de 8 000 personnes, toutes basées en Afghanistan. L’entreprise française a développé un réseau de câbles et de fibres optiques ainsi qu’un réseau par satellite. Elle les a construits et déployés. Elle les opère, les fait évoluer et les configure. Le contrat porte également sur la couche logiciel, avec prise en charge de serveurs, de datacenters et du cloud. La programmation se fait à Gennevilliers, près de Paris. Une centaine de salariés de Thales travaillent sur le terrain, accompagnés de sous-traitants, au plus près des opérations. A Lambersart, quarante des 260 salariés du site sont affectés au service de l’Isaf. Qu’une tempête de sable détériore une antenne ou qu’un obus tombe sur un noeud de communication, quoiqu’il arrive, les activités de téléphonie, de bureautique et de visioconférence doivent pouvoir continuer. C’est leur mission. Aux dires de Jean-Michel Lagarde, « l’opération Isaf a considérablement monté en puissance l’activité services du site lillois. Ses équipes ont acquis une expérience et une expertise unique au monde. Les forces américaines sont stupéfaites du niveau de service qu’elles réussissent à leur offrir ». Il y a dix ans, Thales abandonnait la production industrielle qu’il maintenait dans une ancienne usine Thomson à Marcq-en-Baroeul et lançait, à Lambersart, une activité de service à forte valeur ajoutée. Dès 2004, les équipes lilloises déployaient des activités de soutien au système de communication par satellite des forces françaises. En 2007, le site ouvrait son centre de contacts clients, puis étoffait ses activités d’exploitation avec le contrat de l’Otan.

Télécommunications - Depuis Lille, Thales suit l’Otan en AfghanistanCouleur Opale
En 2011, Thales a obtenu, au sein d’un consortium emmené par Bouygues, le contrat Balard appelé à regrouper, à Paris, l’ensemble des états-majors du ministère de la Défense. De quoi poursuivre le développement de son site lillois. « Décidée en 2012, l’extension, qui monte à 7 000 mètres carrés la surface de nos bâtiments, nous permet de poursuivre notre développement, en particulier celui de nos activités de service avec, à la clé, une augmentation à venir de nos effectifs », indique Patrick Forgnone, son directeur. De 130 en 2003, les effectifs ont déjà doublé aujourd’hui. Près de 90 % sont des ingénieurs. Les activités services et support mobilisent 60 % du personnel, dont 20 % sont chaque jour en intervention sur site client. Une dizaine de personnes travaillent au centre de contacts clients ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Des formations à l’administration de réseaux sont également faites aux clients dans les locaux lillois à l’aide de serious games, notamment sur des équipements Cisco. Les équipes affectées à l’activité réseaux de communication stratégique traite de la rénovation des infrastructures hautement sécurisées des forces de la Défense nationale. Environ20 % des salariés de Lambersart y travaillent. Le reste développe des logiciels de supervision et d’administration des réseaux stratégiques de la Défense. Ces logiciels collectent tous les événements enregistrés sur les réseaux, les compilent, les comparent et en font une synthèse facilement interprétable par l’opérateur d’exploitation. « Nous sommes reconnus pour notre expertise en matière de cybersécurité », ajoute Patrick Forgnone. Une expertise qui vaut à Thales d’avoir récemment signé un accord avec l’Université du Qatar sur un projet de recherche et de formation traitant de la sécurité des technologies de l’information. Mobilisés pour trouver un nom à leur site, à l’occasion de ses dix ans, les salariés ont décidé de l’appeler Opale, peut-être pour la Côte d’Opale toute proche, mais aussi parce que « l’Opale est le symbole de la diversité, celle de nos activités et de nos compétences », a précisé Jean-Michel Lagarde avant d’inviter Marc- Philippe Daubresse, maire de Lambersart, à couper le traditionnel cordon inaugural à l’entrée des nouvelles salles du site.

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Photo : Bernard Rousseau / Thales

Cet article est extrait du n°7 d’Alliancy, le mag