Belle de Mai, au-delà de Marseille

Belle de Mai, au-delà de MarseilleLa « couveuse » de la cité phocéenne a accompagné l’émergence de cent deux start-up dans les TIC et le multimédia, depuis 1999. Elle veut désormais mieux promouvoir sa vocation « nationale ».

Proposer Van Gogh ou Picasso comme « guide » touristique, directement sur un smartphone, via un appel téléphonique, un courriel ou un SMS : voilà l’idée de VoxInzebox pour rendre plus ludique et pédagogique une visite de la ville d’Arles ! L’application, appelée Rallyvisit, fonctionne depuis décembre 2012. Elle devrait faire fureur ce printemps, à l’occasion de « Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture » dont la ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est l’un des principaux atouts. L’application sur la cité phocéenne sera alors disponible.

Un dossier sur cinq entre en incubation
Couvée en 2000, dans l’incubateur Belle de Mai, à Marseille (Bouches-du-Rhône), la société enrichit sans cesse sa gamme de solutions touristiques multimédia. Après Allo Visit (visites autoguidées), la « pionnière », et Zevisit (guides de voyages), ce jeu interactif téléchargeable (www.rallyvisit.com) gratuitement, mêle questions, indices, conseils et informations tout au long du cheminement du promeneur. Yann Le Fichant, fondateur de VoxInzebox, a conçu, avec ses quarante collaborateurs, deux versions, l’une « tous niveaux », l’autre « éclairée » pour les plus férus d’art et d’Histoire. Avec un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros « dont 20 % à l’export », souligne le dirigeant, sa pérennité fait la fierté de l’incubateur, d’autant plus qu’à sa sortie, l’entreprise s’est implantée à l’étage au-dessus, dans le pôle média Belle de Mai.

« 75 % des 134 projets, dont nous avons “couvé” les débuts, ont débouché sur des créations de sociétés. Les trois quarts existent toujours », se réjouit Céline Souliers, la coordinatrice, en expliquant ce taux par la stricte sélection opérée à la base par le comité d’engagement de l’incubateur et la qualité du tissu d’accompagnement (pépinières, CEEI, Réseau Entreprendre…). Seul un dossier sur cinq entre en incubation et perçoit une avance remboursable de 20 000 euros en moyenne. « Nous incubons dix à quinze projets par an. Le lien avec un laboratoire de recherche demeure indispensable. »

La structure dispose d’un budget de 500 000 euros, dont 200 000 pour l’aide aux entreprises. En treize ans, plus de 2,3 millions d’euros ont été versés grâce à l’appui de l’État, de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), du conseil général des Bouches-du-Rhône et de la ville de Marseille. Mais, s’il propose à Marseille un hébergement gratuit, des ateliers collectifs (média-training, webmarketing, ressources humaines…), des conférences thématiques et l’accès à des financements locaux attractifs, l’incubateur Belle de Mai reste une structure « nationale », à travers son réseau de 220 chargés d’affaires. Une vocation qu’il veut rendre plus visible en s’affichant plus souvent à Paris sur des événements liés aux TIC et en se rapprochant également des clubs de business angels… « Sur les 134 projets accompagnés, quarante-six provenaient de l’extérieur de Paca. Sur les trente-sept sociétés qui en sont issues, vingt et une sont restées dans leur région d’origine et seize ont opté pour une installation en Paca. Le créateur décide librement ! » précise Céline Souliers. Des partenariats ont été noués en Ile-de-France, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes…

« Nous veillons toujours à ce que les projets hors Marseille bénéficient de l’appui d’une structure locale pour favoriser l’effet réseau territorial. Nous pouvons même envisager de la coïncubation. » Alors que le remboursement des aides progresse (près de 15 % du budget), l’incubateur souhaite diversifier ses ressources. Autre objectif : inciter les anciens incubés à « tutorer » les nouveaux. « Nous cherchons aussi à approfondir nos axes futurs sur la façon d’évaluer notre action, d’accroître notre benchmark d’autres méthodes d’incubation françaises et étrangères, et d’imaginer des pistes pour suivre le devenir des quarante projets que nous écartons chaque année. » 

 

Cet article est extrait du n°3 d’Alliancy le mag – Découvrir l’intégralité du magazine

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