Internet des objets – Interview d’Emmanuel Mouton, PDG de Synox Group : « Tout reste à imaginer »

Propos recueillis par Antoine Cappelle

Internet des objets - Interview d'Emmanuel Mouton, PDG de Synox Group : "Tout reste à imaginer"

« Il faut se demander qui paye à la fin, qui finance le service » Emmanuel Mouton, PDG de Synox Group

L’Internet des objets, encore à ses débuts, devrait gagner tous les secteurs d’activité. Les moyens techniques sont matures, mais la façon d’en tirer profit encore difficile à imaginer. Synox Group guide les entreprises dans cette démarche. Point sur les solutions actuelles.

Alliancy, le mag. A quoi ressemble l’Internet des objets aujourd’hui ?
Emmanuel Mouton. Concrètement, il s’agit pour le moment de capteurs remontant des données vers une plate-forme intelligente. L’objet autonome intelligent n’existe pas encore. Mais cela recouvre déjà de très nombreux sujets, c’est ce qui est passionnant. Dans le monde professionnel, les compteurs intelligents d’eau et d’électricité sont déjà largement déployés. Cela permet une facturation plus précise du service, ou la détection de fuite. Mais il existe toutes sortes de capteurs, pour l’air, l’eau, la température ou encore des détecteurs de présence. On trouve ainsi des détecteurs de crue, des systèmes pour piloter des éoliennes en fonction de la force du vent ou commander l’ouverture de vannes pour arroser des stades selon la météo, et même des ruches connectées. Malgré la diversité des applications existantes, tout reste encore à imaginer.

En quoi cela peut-il aider les entreprises ?
Internet des objets - Interview d'Emmanuel Mouton, PDG de Synox Group : "Tout reste à imaginer"Cette nouvelle révolution industrielle va permettre de réinventer les différents métiers. Tous les professionnels devront l’adopter, et chaque entreprise peut y trouver des leviers de croissance et de rentabilité, des moyens de se diversifier. C’est une nouvelle source de revenus, par l’intermédiaire de nouveaux services. Le but est de transformer des données brutes en informations pertinentes pour un métier, et les restituer à l’utilisateur. Un capteur de température est intéressant lorsqu’il permet de savoir si un certain seuil a été dépassé, pour gérer des alarmes, par exemple. Et une même donnée, mesurée par un même capteur, peut être traitée différemment par différentes applications. On parle alors de « SMAC » [Social-Mobile-Analytics-Cloud ou, en français, réseaux sociaux, mobilité, analytique et cloud, ndlr] pour qualifier ces services : ils doivent s’intégrer dans un « social network », l’écosystème de l’entreprise, être accessibles à partir de plates-formes mobiles, fournir une analyse et être disponibles sur le modèle du service en cloud.

Quelles solutions existent ?
Du point de vue matériel, des objets « sur étagère » permettent déjà de mettre en place de nombreuses applications. Mais il faut évaluer à partir de combien de temps ceux-ci deviennent rentables. Généralement, ils restent installés plusieurs années. Cela implique de s’interroger sur l’autonomie de la batterie, de prendre en compte les contraintes d’installation et de maintenance. En ce qui concerne le traitement des données ou la réalisation d’interfaces, les technologies sont disponibles, il n’y a que du développement à faire. Mais attention, toutes les idées ne sont pas viables. Certaines entreprises ne voient pas quel modèle économique est envisageable derrière l’objet connecté. Il faut se demander qui paye à la fin, qui finance le service.

Comment connecter un objet ?
Il y a de nombreuses possibilités. En champ proche, il existe les protocoles Bluetooth et Zigbee, qui devraient encore progresser. Pour remonter une donnée vers le cloud, on peut utiliser une connexion Wi-Fi, GPRS ou 3G. La 4G a toute sa place, notamment pour la prise en charge de vidéos en temps réel. Et, à l’avenir, la 5G amènera encore d’autres usages. Une carte SIM est capable de gérer différents types de communications, de la voix, des données ou des SMS. Il existe de nombreuses stratégies, dont les clients n’ont pas toujours conscience. Il faut se demander quel réseau utiliser, et comment. Certains sont dédiés aux communications entre machines, comme Sigfox, qui propose du bas débit, ce qui convient aux petites quantités d’informations. 

 

Lire la suite :

L'accès à la totalité de l'article est reservé aux abonnés.

Vous n’êtes pas abonné ?

Bénéficiez de notre offre spéciale d’abonnement !