Rouen, Caen et Le Havre à l’assaut de la French Tech

Après la consécration des neuf premières « Métropoles French Tech » par Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique, le 12 novembre dernier, trois villes normandes veulent également décrocher le précieux label et prendre place au cœur de l’écosystème innovant français.

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A Rouen, le secteur a, depuis un an, son quartier général, Seine Innopolis. Cette pépinière/hôtel d’entreprises de 10 000 mètres carrés. DR

Au diable les clochers, vive les réseaux ! Les villes de Rouen, en Haute-Normandie, et de Caen en Basse-Normandie, viennent discrètement de décider de présenter une candidature commune au label French Tech. Et ce, après avoir commencé à monter séparément leur dossier et constaté leur taille critique insuffisante… « Nous nous sommes mises d’accord avec Caen pour déposer un dossier commun et nous avons aussi proposé au Havre de se joindre à nous, pour offrir une belle visibilité normande », confie Frédéric Sanchez, président (PS) de la communauté d’agglomération de Rouen, qui deviendra « métropole » le 1er janvier 2015. « Le principe d’une seule candidature est acté entre ces trois métropoles normandes de Rouen, Caen et Le Havre. Nous prévoyons de déposer notre dossier à la fin de l’année 2014 », lui répond en écho Joël Bruneau, maire UMP et président de la communauté d’agglomération de Caen.

Trois villes, trois écosystèmes numériques. Le Havre joue la carte de la « marétique », nouvelle filière numérique appliquée au maritime et au fluvial ; à Rouen, le secteur a, depuis un an, son quartier général, Seine Innopolis. Cette pépinière/hôtel d’entreprises de 10 000 mètres carrés accueille des start-up, telles que Bunkr (l’alternative à PowerPoint), Spread (social CRM) ou encore Creative Data (analyse prédictive), mais aussi une cantine numérique, ainsi que l’association Normandie Web Experts. La filière s’appuie à Rouen sur des établissements d’enseignement supérieur renommés, comme l’Insa, le Cesi, l’Esigelec, Neoma Business School (Sup de Co) et le département informatique de l’université. De nombreux événements font vivre cet écosystème rouennais, dont le « Carrefour des possibles » (sur les usages numériques) ou le Hackathon Open Data 76.

TES, un pôle très actif

Caen, de son côté, met en avant son label 2011 du « territoire leader du mobile sans contact » et son expérience de Living Lab. Au travers de panels d’utilisateurs, la ville associe la population aux nouveaux usages du mobile. L’écosystème est adossé au pôle de compétitivité Transactions électroniques sécurisées, fondé par NXP (inventeur à Caen de la puce NFC) et France Telecom R&D (devenu Orange Labs), avec l’université de Caen et l’école d’ingénieurs Ensicaen.

Le pôle est très impliqué dans les technologies et usages du sans-contact, de la cryptographie, de la biométrie, de la réalité augmentée, pour la médecine, l’identité/sécurité, les moyens de paiement ou encore les services publics. A en croire Joël Bruneau, « c’est toute l’agglomération qui est investie dans la filière digitale ». Cela va d’Ipdia, spécialisée dans les composants passifs intégrés pour les applications du médical et de l’éclairage à LED, à Bodycap (la pilule thermomètre connectée), en passant par Yousign (la simplification de la signature électronique) ou encore Flayr (recommandation shopping), qui vient de lever 5 millions d’euros.

Pour l’heure, un comité de pilotage composé des collectivités partenaires et d’acteurs économiques des trois agglomérations s’est réuni pour la première fois le 14 novembre dernier. Une première rencontre avec la Mission French Tech est prévue le 2 décembre. A suivre.