Entretien avec Frédéric Serre – Co-fondateur et président du directoire de Delta Drone

Entretien avec Frédéric Serre, co-fondateur et président du directoire de Delta Drone

Frédéric Serre, co-fondateur et président du directoire de Delta Drone

Alliancy, le mag : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer Delta Drone ?
Frédéric Serre : Le déclic a été la conclusion d’un rapport de 2010 rédigé par la Direction générale des entreprises (DGE). Il prédisait que le drone sera à l’aéronautique ce qu’est devenu le téléphone mobile à la téléphonie fixe. Je partageais cette vision que le drone civil pourrait être la nouvelle technologie de rupture après internet et la téléphonie mobile. Avec trois associés, nous avons donc fondé Delta Drone en février 2011. A l’été 2013, nous sommes entrés en bourse et en fin d’année nous avons procédé à une augmentation de capital de 3,9 millions d’euros. Nous employons aujourd’hui 70 personnes et venons de fêter, fin 2013, notre cinquantième drone construit. 


Pour quels secteurs d’activité travaillez-vous ?

Notre premier contrat commercial significatif a été signé en 2013 avec ERDF. Il concerne la surveillance de lignes à moyenne tension, qui étaient jusqu’alors contrôlées via des hélicoptères ou simplement à pieds. Nous travaillons également pour les principaux exploitants de carrières. Nos drones réalisent des relevés de la volumétrie des granulats, ce qui facilite le travail des géomètres. Notre troisième secteur d’activité est l’agriculture et nous lançons ce mois de février une solution spécifiquement dédiée à cette industrie.

Quel est votre modèle économique ?
Nous sommes à la fois constructeur et opérateur de drones. Cela signifie que nous fournissons des solutions complètes et abouties, allant de la fabrication au pilotage des engins, en passant par l’analyse des données collectées. Ce dernier point est très important, car il ne suffit pas de faire voler des drones, il faut également disposer d’outils informatiques puissants permettant le traitement des informations qu’ils relèvent. Ce qui est notre cas. Nos solutions sont proposées sous la forme d’abonnements dont le prix va de 1 500 à 5 000 euros par mois.

Quels résultats annoncez-vous ?
La production des drones ayant débuté au premier trimestre 2013, le chiffre d’affaires 2012 n’est pas significatif. Auparavant, il s’agissait surtout de missions tests non-payantes. Mais avec nos premiers contrats signés désormais et les preuves que nous avons apportées avec les missions réalisées en 2013, nous espérons décrocher des contrats qui pourraient représenter plusieurs millions d’euros.

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