L’UE accélère la mise en place du Wallet d’identité numérique, des acteurs comme les assureurs devront l’accepter dès 2027. Bruno Buffenoir, directeur général du pôle Confiance numérique de Beys et Jean Remond, AI Leader chez Generali France, expliquent les enjeux réglementaires, la souveraineté numérique, le rôle de Kipmi, ainsi que le retour d’expérience du pilote mené en 2024.
Pourquoi l’Union européenne impose-t-elle le Wallet d’identité dès 2027 ?
Bruno Buffenoir : « Alors aujourd’hui, l’Union européenne a décidé d’accélérer le déploiement de cette nouvelle architecture de gestion d’identité distribuée au travers d’une réglementation qu’est la réglementation eIDAS version 2. Il y a eu la version une qui était centrée en particulier autour de la facturation électronique. Et cette nouvelle déclinaison vise à accélérer la capacité que vont avoir les gouvernements et les acteurs économiques à apporter des solutions concrètes qui permettent réellement de matérialiser la digitalisation des échanges centrés autour de l’identité. »
Quel rôle joue Kipmi dans ce dispositif ?
Bruno Buffenoir : « Le propos de notre solution est d’être un wallet certifié par l’Union européenne, comme étant capable d’héberger, de transmettre ces identités et bien évidemment d’augmenter ce wallet avec une plateforme de services à destination des entreprises et des usagers qui vont pouvoir optimiser la manière dont cette identité est utilisée au quotidien. »
À quand la certification complète de Kipmi ?
Bruno Buffenoir : « Donc la trajectoire de certification a déjà commencé. Nous avons déjà des composants certifiés et nous allons continuer à travailler pour certifier l’ensemble des composants de notre plateforme. Et elle va continuer jusqu’à fin 2026, date à laquelle l’ensemble des États européens vont devoir mettre à disposition un environnement complètement certifié auprès de leurs citoyens pour héberger leur identité. »
Qui contrôlera notre identité numérique : l’Europe ou les géants du web ?
Bruno Buffenoir : « Donc, l’un des enjeux dans la gestion de l’identité numérique digitalisée, eh bien, c’est effectivement un enjeu de souveraineté. L’ensemble des solutions qui vont être proposées aux citoyens et aux utilisateurs sont des solutions qui doivent intrinsèquement reposer sur des approches souveraines. Et on voit d’ailleurs que les acteurs qui investissent dans ce domaine sont aujourd’hui tous des acteurs européens, parce que ce sont ceux qui répondent aux enjeux de certification tels qu’ils ont été posés par l’Union européenne. »
Quels défis pour des entreprises comme Generali ?
Jean Remond : « Generali, comme tous les acteurs du monde des services financiers et comme tous les acteurs qui utilisent des services digitaux évidemment, a des enjeux au niveau de la conformité et du risque de fraude. Et donc les wallets, là-dessus, apportent une sécurité très importante sur l’aspect conformité réglementaire. On est dans l’obligation, nous en tant qu’assureur, d’accepter les wallets pour la connexion à nos espaces clients d’ici 2027. Et donc c’est un chantier qu’on a commencé, qui va se dérouler fin 2025, début 2026 pour qu’on soit prêts fin 2026. Et par ailleurs, on va beaucoup se concentrer aussi sur l’usage et l’expérience de nos clients et collaborateurs, en déployant des solutions de cas d’usage à forte valeur ajoutée d’ici fin 2026. »
Retour d’expérience : qu’a donné le pilote mené en 2024 ?
Jean Remond : « Déjà, on a fait un pilote avec Kipmi, c’était en 2024. On a fait un pilote sur 3 produits d’assurance avec notre réseau salarié. Et ce qu’on a pu constater, c’est que l’expérience collaborateur était grandement améliorée, parce qu’il y avait un gain de temps important, notamment lors de la collecte de la documentation. Lorsque les clients souscrivent des produits d’assurance, vous savez que parfois on demande beaucoup d’informations et ça permettait grandement de simplifier cette phase-là, pour que nos collaborateurs se consacrent véritablement à l’accompagnement de nos clients. Par ailleurs, on a aussi constaté que les clients étaient très enthousiastes à l’idée d’utiliser cette solution et que ça les rassurait d’avoir une traçabilité, une entière maîtrise et une révocation possible à tout moment des données partagées. »
Concrètement, qu’est-ce que cela change pour le client ?
Jean Remond : « Quand on achète un produit d’assurance, on vous demande de communiquer beaucoup d’informations et beaucoup de documents. Donc, les wallets permettent de transmettre de manière très fluide toute la documentation et toute l’information nécessaire. Et donc ça permet un gain de temps précieux pour le client et pour le collaborateur. Ça rend l’expérience de souscription beaucoup plus fluide. »
Révolution immédiate ou marathon ?
Jean Remond : « On a la conviction que ça va être une transformation sur le temps long et donc on ne souhaite pas et on ne veut pas tout transformer du jour au lendemain ; ça n’aurait pas de sens. Et le déploiement de ces cas d’usage commencera à partir du 2ᵉ semestre 2026 et se déroulera ensuite et continuera en 2027 et au-delà. »
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