Sous le réacteur, la donnée : le grand chantier numérique du nucléaire français

EDF, le CEA, Dawex, l’Institut Mines-Télécom, Sopra Steria et le GIFEN ont annoncé le lancement de Data4NuclearX, un consortium destiné à la création d’un espace numérique souverain et sécurisé d’échange de données.

Renforcer la performance, la sécurité et la souveraineté des données échangées par les acteurs français du nucléaire, voilà l’objectif de Data4NuclearX. Le consortium, composé de six acteurs hexagonaux, anticipe les échanges de données des quelque 2 000 acteurs du secteur recensés par le syndicat professionnel de l’industrie nucléaire française (GIFEN), dont le volume pourrait être multiplié par dix d’ici cinq ans et atteindre 25 millions de données échangées chaque année. Dans les faits, chaque entreprise gardera la main sur ses données et décidera de ce qu’elle met en commun, avec qui et à quelles conditions. Le tout reposera sur des standards européens, inspirés de Gaia-X, pour garantir interopérabilité et souveraineté.

En termes de calendrier, une première phase de conception est prévue jusqu’en 2027, suivie d’une expérimentation sur trois premiers usages. Le déploiement généralisé, lui, est prévu pour 2028, date à laquelle Data4NuclearX devra démontrer ses capacités, au moment même où la filière nucléaire française s’apprête à lancer ses nouveaux réacteurs.

Six acteurs, six rôles bien précis

La répartition des tâches entre chaque acteur du consortium a été définie de la façon suivante : EDF endosse la responsabilité du pilotage et de la coordination du projet. L’électricien va également engager les équipes de ses activités nucléaires sur la mise en œuvre des premiers cas d’usage. Le CEA, de son côté, va partager son savoir-faire en matière de sémantique des données et d’intelligence artificielle pour favoriser le développement d’outils destinés à fluidifier l’intégration des partenaires, notamment des PME, dans l’espace de données. L’Institut Mines-Télécom et sa filiale IMT Transfert vont contribuer, au travers du Data Space Lab, aux différentes phases de prototypage et d’expérimentation. Ils se chargeront d’accompagner le passage à l’échelle de l’espace de données. Côté solution, c’est celle de l’expert lyonnais Dawex qui sera mise à disposition de l’écosystème. Le tout dans un cadre où l’expertise en architecture et en développement sera assurée par Sopra Steria, sous la houlette du GIFEN, au sein duquel les entreprises de la filière travaillent déjà collectivement à la digitalisation des process et des échanges. La mise en place d’un espace de données doit contribuer à l’accélération de l’innovation et de la numérisation de la filière.