HEC Paris lance un Master’s diplômant sur Coursera

HEC Paris lance son premier Master 100 % en ligne sur la plateforme américaine Coursera, enseigné en anglais, et dédié à l’innovation et l’entrepreneuriat. L’occasion également pour l’établissement de créer le poste de CDO !

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Peter Todd, directeur général d’HEC Paris (assis au centre) et Robin Ajdari au micro.

Pour les deux acteurs, l’enjeu est important ! D’un côté, HEC Paris lance son premier programme diplômant 100 % en ligne, dédié à l’innovation et l’entrepreneuriat (le Online Master’s in Innovation and Entrepreneurship ou OMIE). Un sujet cher à l’école d’où émerge, chaque année, une centaine de start-up. De l’autre, c’est le premier « diplôme » hors Etats-Unis pour Coursera.

La plateforme américaine de formation en ligne (25 millions d’apprenants) compte ainsi attirer d’autres établissements de renom, car nous sommes bien à un tournant dans l’influence du digital sur l’enseignement supérieur.

« Le numérique n’est pas nouveau dans l’enseignement, mais de nouvelles ruptures technologiques nous impactent. Jusqu’ici, si nous avions été préservés, là c’est fait ! Il est donc temps d’accélérer et HEC Paris est dans cette position », confirme Robin Ajdari, le tout nouveau Chief Digital Officer (CDO) de l’école de management (lire l’encadré ci-dessous).

Le Master’s sera lancé à la rentrée prochaine, mais d’ores et déjà les inscriptions sont ouvertes (20 000 euros annuels). « Ce sera bien un master diplômant, comme les autres », insiste Peter Todd, le directeur général d’HEC Paris. C’est un cursus 100 % en ligne, ce qui veut dire que les apprenants ne viennent pas du tout sur le campus. Et d’insister sur le fait que c’est un déploiement quantitatif et qualitatif : « On ne dénature pas un principe d’excellence ! ».

Ce cursus s’adresse ainsi à tous les apprenants dans le monde, des professionnels actifs ou non qui n’ont pas le temps de venir sur le campus, peu importe leur âge. Avec une partie guidée par HEC et une autre guidée par l’élève, les participants au Master’s passeront entre 12 et 16 mois et 8 à 10 heures par semaine à travailler sur leur projet, soutenu à la fin par des patrons mentors, eux-mêmes anciens de l’école. L’idée : l’accompagner de l’invention de son idée jusqu’à la présentation de son projet à des investisseurs. HEC s’engage même à le mettre en contact avec tout son écosystème.

Augmenter la notoriété d’HEC

Partenaire de Coursera depuis 2012, HEC Paris a déjà lancé 11 Moocs sur la plateforme, qui ont rencontré un franc succès en terme de notoriété puisque 280 000 personnes ont suivi un ou plusieurs Moocs, mais pas encore en terme financier.

« 50 % de ce public ne connaissaient pas HEC, 30 % en connaissaient le nom mais rien d’autre… et 85 % se disent prêts aujourd’hui à devenir nos « ambassadeurs » », poursuit Peter Todd. Cette fois, avec cette nouvelle offre, il s’agit bien d’augmenter la notoriété : HEC Paris vise 300 participants pour le Master’s (partie fermée), et pour la partie « certificat » (ouverte), beaucoup plus.

Au total, 20 profs qui se sont mis au digital ont été impliqués. « C’est tout nouveau, ils doivent tout revoir, se remettre en cause », précise le directeur général.

De nouveaux types d’accompagnement se mettent aussi en place. Notamment de nouveaux postes (learning coach, community Manager…) ont été créés pour le suivi des apprenants, quand Coursera s’occupe de toute l’assistance technique 24 heures sur 24.

Surtout, c’est une nouvelle « vague » pour l’enseignement à HEC. « On n’a pas un programme totalement fixe. On est prêt à tester, expérimenter, évoluer vite si besoin ou si d’autres technos arrivent, ajoute le CDO. Il faut rendre HEC accessible à tous. »

Au total, ce programme représente un investissement situé entre 4 et 5 millions d’euros, uniquement pour la construction du programme et l’accompagnement des apprenants. « On souhaite au moins le rembourser, et la marge sera réinvestie dans le digital au sens large », précise Peter Todd. Et si c’est le plus gros investissement dans le digital de l’école, les dépenses annuelles dans ce domaine s’élève à plus de 3 millions d’euros supplémentaires (hors SI).

« Le digital doit nous permettre d’agrandir l’audience, tout en étant plus sélectif. On va toucher beaucoup plus de candidats qu’avec notre modèle classique, mais avec de nouveaux modèles », poursuit-il. « On veut tout faire pour sélectionner les meilleurs, car on aura accès à chaque clic que chaque apprenant aura fait sur la plateforme », conclut-il.

Robin Ajdari, nouveau CDO d’HEC Paris

Il est arrivé seulement depuis 3 semaines, après 20 ans passés chez Atos, en tant que Chief Learning Officer ces six dernières années (il y avait monté le « Corporate Learning »). C’est donc un grand changement pour le nouveau Chief Digital Officer d’HEC Paris. « Et une création de poste ici, explique Robin Ajdari, pour aider l’école à aller plus loin, plus vite. L’enseignement supérieur vit un tournant qu’HEC doit prendre. Il faut driver le digital de manière stratégique. A ma connaissance, c’est la 1ère grande école à le faire. »

En tant que CDO, Robin Ajdari compte travailler autant sur les contenus que les technologies pour les diffuser. Et aidera notamment le corps professoral à intégrer le digital dans son quotidien. « C’est une vraie dynamique de transformation au sens large. »

La veille fera aussi partie de ses tâches : « Où va le marché des plateformes ? Nous sommes présents sur plusieurs sites comme Coursera, mais aussi First Finance Institute, CrossKnowLedge ou FUN, avec une offre différente. Nous devons définir une politique et une stratégie sur tous ces aspects. C’est un marché en pleine mutation. »