La FDJ investit 500 millions d’euros dans le numérique

La Française Des Jeux a dévoilé sa stratégie pour les cinq prochaines années lors d’une conférence de presse à la Web School Factory. Elle prévoit d’investir 500 millions d’euros dans le numérique.

Stéphane Pallez, PDG de la FDJ, a présenté le projet "FDJ 2020 : une vision augmentée de la FDJ". © Charlie Perreau

Stéphane Pallez (à gauche), PDG de la FDJ, a présenté le projet « FDJ 2020 : une vision augmentée de la FDJ ». © Charlie Perreau

Ce n’est pas par hasard que la FDJ a choisi la Web School Factory, une école de management du numérique, pour tenir sa conférence de presse dédiée à sa nouvelle stratégie. Le groupe français a axé son projet d’entreprise autour de sa transformation digitale. Pour ce faire, la FDJ a annoncé un investissement de 500 millions d’euros dans le numérique sur cinq ans. 180 millions d’euros seront injectés dans le réseau physique pour déployer un nouveau terminal et 250 millions d’euros serviront à renouveler le système d’information du groupe. Ces deux grands chantiers doivent lui permettre de reconquérir 1 million de clients, perdus ces cinq dernières années, et en attirer de nouveaux, notamment les jeunes adultes et les femmes.

Un partenariat avec la Web School Factory

L’entreprise française souhaite également accélérer sa stratégie en matière d’open innovation. En juillet 2015, elle avait annoncé un investissement de 13 millions d’euros dans le fonds Partech Ventures. « Cela nous permet d’investir financièrement dans des entreprises du secteur du jeu et du service numérique et de repérer des entreprises pour créer des liens opérationnels », a soutenu Stéphane Pallez, PDG du groupe. L’entreprise a également fait part de sa récente collaboration avec Le Tremplin, un incubateur dédié au sport et l’innovation. Stéphane Pallez a profité de cette conférence de presse à la Web School Factory pour annoncer un partenariat avec cette école parisienne. « Quoi de plus normal que de venir dans un environnement d’open innovation avec des étudiants de la Web School Factory pour concevoir les produits et services qu’attendent ces nouvelles générations. C’est la méthode la plus efficace », a déclaré Stéphane Pallez.

Ensemble, les deux acteurs porteront notamment leurs réflexions sur la digitalisation du parcours client. « Mes étudiants sont des digitaux natifs. Je leur fait entièrement confiance pour accompagner la FDJ à penser les jeux de hasard et les jeux d’argent de demain avec de nouveaux usages », s’est enthousiasmée Anne Lalou, directrice de l’école.  

A fond sur le mobile

Les jeunes de 18-35 ans sont donc la nouvelle cible de la FDJ. Pour les séduire, elle a décidé de tout miser sur le mobile. D’ailleurs, elle espère atteindre 20% de ventes numérisées : cela comprend la part de digital dans le réseau physique et les achats en ligne. Cette stratégie basée sur le mobile passera par la création de nouveaux jeux plus divertissants, plus graphiques et plus collaboratifs et par de nouveaux services. « Nous allons, par exemple, proposer des applications Loto et Euro Millions qui permettent de préparer la prise de jeu sur mobile comme on le fait déjà pour les paris sportifs. Cela touchera de nouveaux clients qui n’ont pas l’expertise ou la passion », a dévoilé Cécile Lagé, CDO du groupe. Ces deux applications devraient voir le jour en 2016. La FDJ prépare aussi des jeux qui feront passer le client du point de vente au mobile. « Demain, le client achètera un ticket de grattage à flasher qui va lui permettre d’accéder à un jeu sur le mobile », a expliqué Cécile Lagé. Un pilote sera lancé dans le nord de la France dès la fin de l’année prochaine pour une généralisation sur le territoire en 2017.

Pour toucher les jeunes et leur contenu préféré, la vidéo, la FDJ a annoncé un partenariat média avec Google France. « Il nous permettra de mieux utiliser le pouvoir de Youtube, un vecteur de marketing très puissant, pour être plus visible, plus structuré et travailler sur un marketing plus ciblé », a exposé Stéphane Pallez.

Vers une dématérialisation du reçu

Ces nouveaux produits et services auront des répercussions sur le système d’information du groupe. Depuis un an, la FDJ a lancé un plan de transformation digitale au sein de l’IT, qui concerne un quart des effectifs du groupe, soit environ 400 personnes. « Le système d’information, qui gère les 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la FDJ, représente sur un an 4 milliards de transactions et les jours de pointe 20 millions de transactions », a expliqué Xavier Etienne, directeur général adjoint au pôle Innovation, Stratégie et Développement. L’IT participera dans les mois à venir à la numérisation du réseau via un nouveau terminal, actuellement déployé dans les points de vente. « Avec ce terminal on va mettre en place les services de dématérialisation des bulletins. Par exemple, dans le nouveau terminal, sont intégrées des fonctionnalités de capacité de lecture sans contact. Dans l’avenir, il faudra aller un cran plus loin en dématérialisant le reçu », a expliqué Xavier Etienne.

En 2014, la FDJ a réalisé un chiffre d’affaires record de 13 milliards d’euros.