Syntec Numérique : les éditeurs français au mieux !

L’édition 2018 du Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français a été présentée par Syntec Numérique, en partenariat avec EY. Panorama de référence du secteur portant sur près de 350 entreprises, cette huitième édition affiche une nouvelle fois une croissance à deux chiffres.

L’édition 2018 du Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français

Les lauréats de L’édition 2018 du Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français. (c) Syntec Numérique

La filière des éditeurs de logiciels confirme une nouvelle fois encore sa bonne forme sur le marché ! « Les performances des 341 répondants sont remarquables, avec une croissance de 12 % du chiffre d’affaires du panel de 15 milliards d’euros cette année et une rentabilité assurée pour 81% d’entre eux. Un record à l’échelle de l’étude ! Cette croissance s’appuie sur une forte contribution du trio de tête des éditeurs, mais aussi sur le dynamisme des plus petites [+ 48 % de croissance chez les moins de 5 millions d’euros de CA, NDLR]. Nous assistons également ces dernières années à l’émergence d’acteurs qui réunissent toutes les qualités pour devenir des futurs champions capables de lutter à l’échelle internationale », détaille Jean-Christophe Pernet, associé EY en charge de l’étude.

Pour autant, la propension d’éditeurs capables de dépasser les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires restent encore faible, même si le pourcentage augmente. Il est passé de 7% en 2010 à 17 % en 2017 (soit une dizaine d’éditeurs en plus), au prix d’un fort investissement en R&D et d’une réelle capacité d’aller à l’international.

Parmi les leviers de croissance incontournables, l’expert relève bien entendu le mode SaaS, un modèle qu’adoptent tous les nouveaux entrants. Ce modèle, allié aux offres Cloud, constitue la priorité technologique n°1 pour 43 % du panel. Le SaaS représente désormais 31 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du panel en 2017.  « Depuis huit ans, notre panorama montre combien il est intéressant de miser toujours plus sur le logiciel ! D’aucuns diront qu’avec une telle santé, il n’est pas nécessaire d’accompagner nos entreprises. Chez Syntec Numérique, nous pensons tout l’inverse. D’abord parce que les seuls éditeurs français créent de nombreux emplois ; ensuite, parce qu’un tiers de nos effectifs sont consacrés à la R&D et qu’ils sont essentiellement répartis sur notre territoire. Enfin et surtout, parce que nos innovations participent à la transformation de notre économie et que nous contribuons à l’amélioration de sa compétitivité », déclare Gilles Mezari, co-président du collège Editeurs de Syntec Numérique.  

Syntec Numérique : les éditeurs français au mieux !

Chiffres clefs issus de l’étude. 

L’autre vecteur de croissance reste certes l’international, mais là c’est plus difficile… Si BPIFrance ou les fonds d’investissements peuvent aider à sauter le pas par différentes aides à l’export, à l’échelle des éditeurs de logiciels, ce n’est pas clairement visible. « L’international est un sujet réglementaire et européen, donc compliqué, analyse Godefroy de Bentzmann, CEO de Devoteam et Président du Syntec Numérique. Il faut un marché unique à l’échelle européenne avec une libre de circulation des données pour que les choses bougent vraiment ».

Le chiffre d’affaires de l’échantillon a pratiquement doublé en l’espace de sept ans, à 15 milliards d’euros. Lors de la première édition en 2011, il atteignait 7,7 milliards.

« Le guichet unique est aussi un vrai sujet », ajoute Gilles Mezari. Aussi, le syndicat compte prochainement lancer une série de webinars avec Business France et certains de nos lauréats pour informer et partager les bonnes pratiques.

Un réel problème pour recruter

SI tous les voyants sont au vert  pour cette édition, une grande majorité d’entreprises du secteur reste en revanche confrontée à une pénurie de talents qui vient freiner son développement.  

Les effectifs ont continué de progresser tant chez les ESN (Entreprises de Services du Numériques) ayant une activité d’édition de logiciels que chez les pure players. Entre 2015 et 2017, les effectifs totaux ont augmenté de 16 % sur l’ensemble du panel, soit près de 25 000 emplois créés en deux ans, dont près de 10 000 emplois chez les pure players. Les éditeurs de logiciels français peinent toutefois à mobiliser de nouveaux talents, en France bien sûr, mais aussi à l’international. Ainsi, 84 % d’entre eux déclarent rencontrer des difficultés pour recruter, chiffre à la hausse par rapport à la précédente édition !

Les lauréats des trophées 2018

  • Trophée 2018 Transition SaaS, décerné à la société Ivalua, leader reconnu du secteur en matière d’achats, de sourcing et de la chaîne d’approvisionnement pour des groupes industriels comme Michelin, PSA, Faurecia, Valeo… Elle réalise aujourd’hui 53 millions d’euros de chiffre d’affaires (dont 68 % à l’étranger) avec 350 salariés et vise très rapidement les 100 millions. Créée en 2000, la société a totalement basculé en mode SaaS en 2013 (97% des clients), hébergée chez des fournisseurs locaux de cloud. « Un modèle très différent dans lequel il faut offrir de la valeur très vite à ses clients », reconnait le dirigeant.
  • Trophée 2018 International, décerné à la société sh, plateforme applicative cloud qui automatise les opérations de mise en ligne d’applications internet. La société d’une centaine de personnes dispose de trois moteurs de croissance : un seul produit « pour simplifier le cloud » vendu en mode Saas, autant pour les entreprises que les éditeurs de logiciels eux-mêmes. Elle réalisera cette année plus de 10 millions d’euros pour la partie récurrente de ses revenus.
  • Trophée 2018 Innovation, décerné à la société Wallix, éditeur français de logiciels spécialisé dans la sécurisation des systèmes d’information et la gestion des infrastructures informatiques critiques. Jean-Noël de Galzain est revenu sur ses deux drivers : l’innovation en permanence pour rester à la pointe et accompagner les entreprises dans leur nouvel environnement qu’est le cloud ; et partir à l’international, d’abord en Europe en s’affirmant sur les marchés allemand, suisse, autrichien et d’Europe de l’Est… et en Amérique du Nord où la société d’une centaine de personnes (11,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017) vient de s’implanter à Montréal et Boston.
  • Trophée 2018 Jeux vidéo, décerné à la société Ubisoft, leader mondial dans la création de jeux vidéo et dans le divertissement.
  • Trophée 2018 Prix du jury, décerné à la société Toucan Toco, start-up qui propose une plateforme de reporting permettant de créer des applications de pilotage et des tableaux de bord. Fondée il y a quatre ans, la start-up compte aujourd’hui 70 collaborateurs et réalise 15 % de son chiffre d’affaires à l’international sans jamais avoir levé des fonds. 100 clients corporate travaillent avec sa solution en mode SaaS (dont Renault, BNP Paribas…). Elle vise les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dans cinq ans.