Nexity s’allie à BAP pour accélérer dans le coworking

Nexity vient d’annoncer la prise de contrôle de 54 % du capital du groupe BAP, dont la filiale Morning Coworking est spécialisée dans le coworking, sur Paris principalement. Une façon d’effacer l’échec du déploiement de ses sites « Blue Office », situés uniquement en périphérie.

Véronique Bédague (Nexity) et Clément Alteresco (Morning Coworking) lors de la conférence de presse du 16 janvier à l’espace République (75010). DR

Véronique Bédague (Nexity) et Clément Alteresco (Morning Coworking) lors de la conférence de presse du 16 janvier à l’espace République (75010). DR

Nexity et Morning Coworking (filiale du Groupe BAP) se rapprochent pour « au moins pour cinq ans » en vue de se développer, notamment en Ile-de-France, sur le marché du coworking, en plein boom (voir carte de France). Ainsi, à peine un an après avoir annoncé la fermeture de ses sites de coworking « Blue Office » situés hors de Paris, Nexity prend une participation de 54 % au capital aux côtés des actionnaires d’origine et de Clément Alteresco, fondateur de Morning Coworking et CEO du Groupe BAP.

Ce partenariat noué avec le leader historique en promotion tertiaire et en property management permettra à la jeune société, rentable depuis sa création en 2007, d’amplifier son déploiement et de conserver sa position de leader sur ce marché très concurrentiel (WeWork, NextDoor, Spaces…).

« C’est un partenariat important car nous allons doubler notre taille, si ce n’est plus… Les indicateurs du marché laissent penser que dans dix ans, la France comptera entre 3 et 5 millions de mètres carrés de bureaux en coworking, contre moins de 1 million aujourd’hui », précise Clément Alteresco qui, en 2022, ambitionne d’héberger plus de 25 000 coworkers sur 200 000 mètres carrés. Des espaces qui se remplissent entre 3 et 6 mois après leur ouverture et dans lesquels les entreprises clientes s’installent pour deux à trois ans pour un coût d’environ 650 à 700 euros par mois le poste. Parmi elles, 80 % de TPE-PME, des start-up en croissance (Mano-Mano), mais également de plus en plus de grands groupes, dont Air France (incubateur), Casino, CDC, JLL…

Patrick Levy-Waitz, président de la Fondation Travailler autrement a remis le 19 septembre 2018 à Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Cohésion des territoires, le rapport de la mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique  qui lui avait été confiée en janvier 2018.

Patrick Levy-Waitz, président de la Fondation Travailler autrement a remis le 19 septembre 2018 à Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Cohésion des territoires, le rapport de la mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique  qui lui avait été confiée en janvier 2018.

Imaginer ensemble la mixité des usages

« Le coworking traduit une transformation sociétale qui préfigure les nouveaux modes d’organisation du travail, complète Véronique Bédague, directeur général adjoint de Nexity. Dès à présent, notre rôle est de concevoir bien plus que de l’immobilier ! Nous voulons créer une vraie plateforme de services et offrir un continuum dans l’offre vis-à-vis de l’usage. Ensemble, nous allons imaginer justement la mixité des usages et répondre à la demande d’hybridation des espaces de vie au bureau. » (avec la compression des espaces utiles et l’augmentation des espaces communs).

« En 2024, le marché du coworking devrait représenter entre 4 et 8 % de l’offre immobilière en Ile-de-France. Soit entre 1 975 000 et 3 542 000 mètres carrés. » Clément Alteresco, fondateur de Morning Coworking et CEO du Groupe BAP

 Morning Coworking présente pour eux également l’avantage d’avoir toujours joué « frugal », allant même jusqu’à développer en interne dans un atelier de 150 mètres carrés situé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) son propre mobilier pour meubler ses espaces, de même qu’en pilotant directement la rénovation des lieux. Dans chacun des vingt sites actuels de Morning Coworking, l’accent est mis sur la rencontre, à la fois au sein des espaces et de la communauté pour favoriser les échanges et une ambiance chaleureuse, « comme à la maison ». Cela se fait via des événements, des experts, du contenu éditorial, des pitchs et meet-up, des services et autres partenariats bien-être… Une philosophie qui a joué dans ce rapprochement jugé « stratégique » par Nexity : « Nous devons parler usages. Il nous faut apprendre à gérer la notion de services et de transformation », conclut Véronique Bédague. Et Clément Alteresco d’ajouter qu’« un espace de coworking rapporte deux fois plus de chiffre d’affaires au mètre carré qu’un espace classique ». Cette année, les coworkers pourront d’ailleurs disposer d’une carte qui leur permettra de passer d’un espace à l’autre dans Paris, selon leurs besoins.

 

Morning Coworking, leader du coworking en France

  • Création 2007
  • Chiffre d’affaires 2018 : 17 millions d’euros (4,5 millions en 2016)
  • Deux levées de fonds pour 3 M€, dont une auprès de la CDC.
  • 9 espaces ouverts en 2018, sur un total de 20 aujourd’hui abritant plus de 540 entreprises et 5 200 coworkers sur environ 60 000 mètres carrés.
  • 100 personnes environ
  • En 2019, l’objectif est de passer à 26 espaces (70 000 mètres carrés) pour 31 millions d’euros de chiffre d’affaires.
  • Morning Coworking est l’une des activités du groupe BAP, avec bureauxapartager.com, plateforme de mise en relation pour trouver le bureau adapté partout en France et Link, logiciel de gestion dédié aux coworking (gestion administrative et communauté), actuellement utilisé par 200 clients.

 

Le collaborateur de plus en plus nomade

Télétravail Bureaux A Partager, la plateforme de mise en relation pour trouver le bureau idéal partout en France et Fabernovel Institute, structure qui accompagne la transformation des organisations, publient une étude intitulée : « Télétravail et flex-office, vers un collaborateur nomade ? ». L’étude apporte des enseignements détaillés (rapport complet à télécharger ici) sur les défis et bénéfices inhérents à ces deux tendances croissantes, notamment au sein des grands groupes, ainsi que des méthodes pour les déployer.

On apprend ainsi qu’il n’y a pas de solution standardisée à leur déploiement. A chaque organisation de juger de la pertinence de ces solutions en fonction de ses particularités, qu’elles soient géographiques, organisationnelles ou culturelles. Pour autant, le flex-office et le télétravail ne sont que des « outils » et doivent s’inscrire dans une politique de transformation managériale plus large et systémique qui s’appuie sur la confiance et l’exemplarité. Surtout, ces dispositifs permettent de répondre aux évolutions des attentes des collaborateurs : plus de liberté, de collaboration et de confiance !