[Tribune] Les entreprises peuvent profiter des accélérations offertes par l’intelligence artificielle générative … ou se faire distancer

L’Intelligence Artificielle Générative (IAG) est une disruption majeure pour des pans entiers de l’économie. C’est une véritable révolution copernicienne qui accélère une nouvelle fois le temps. Pour Bertrand Laurioz, Président directeur général du Groupe Dékuple, les entreprises ont devant elles un choix simple : surfer sur la vague et se transformer grâce à l’IAG ou la laisser passer et risquer d’être dépassées.

Bertrand Laurioz, PDG de Dékuple

Bertrand Laurioz, PDG de Dékuple

L’arrivée de ChatGPT a fait l’effet d’une bombe auprès du grand public, et de certains professionnels. La puissance de l’outil, sa capacité à automatiser des tâches chronophages ou à accélérer la production de contenus, a ouvert la voie d’une nouvelle ère : celle de l’IAG. Un phénomène qu’il faut appréhender en se préparant sans catastrophisme mais avec pragmatisme.

L’IAG simplifie de nombreuses dimensions du travail

Outil facilement opérable, l’IAG permet notamment aux collaborateurs de gagner du temps dans de nombreux domaines. Ses retombées potentielles sont encore loin d’avoir toutes été explorées, d’autant plus que les versions de ces outils s’enchaînent à une vitesse accélérée. Mais on constate déjà que certains moteurs comme ChatGPT permettent d’accroître fortement la productivité des tâches liées telles que la recherche d’idées, la création de contenus ou la synthèse de documents, les propositions méthodologiques, de formules mathématiques ou de codages informatiques… et ce ne sont là que quelques exemples.

Il est très probable que les gains de productivité qui vont découler de l’IAG soient à minima de l’ordre de 20% pour certains métiers. C’est gigantesque ! Des gains qui vont aller très vite dans la mesure où les outils auront été entraînés par des millions d’utilisateurs, et seront de plus en plus simples à utiliser et de plus en plus intuitifs.

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L’IAG n’est pas la solution à tout mais une solution nouvelle à maîtriser

On entend tout et n’importe quoi depuis quelques semaines au sujet de l’intelligence artificielle. Les observateurs annoncent au doigt mouillé combien de millions d’emplois vont être perdus. Ils jouent avec les peurs et le sensationnalisme comme il est hélas de mise à chaque révolution technologique. La réalité de cette révolution est beaucoup plus nuancée.

Première limite fondamentale : l’intelligence artificielle ne donne pas de bonnes réponses, elle se contente de proposer les plus probables. Parce que l’outil est puissant et que la base de données dans laquelle il puise est immense, les réponses sont la plupart du temps cohérentes et enrichissantes. Mais pas toujours. C’est pourquoi il est indispensable d’opérer un contrôle humain systématique faisant appel à ses connaissances pour ne pas risquer d’erreurs majeures.

D’autres problématiques et enjeux limitent son utilisation, et imposent aux entreprises de faire preuve de bon sens, notamment en matière de sécurité et de confidentialité des données, en attendant de prochaines réglementations des législations nationales et européennes. L’IA Act en cours de discussion pose la question des usages et de la commercialisation des intelligences artificielles afin d’aider à l’innovation tout en garantissant la sécurité et les droits des utilisateurs. Dans cette attente, les professionnels qui s’en servent déjà sont encore réduits à identifier eux-mêmes les limites de l’utilisation des outils d’IAG avec des règles à définir.

L’intelligence artificielle est un outil formidable, mais il est indispensable d’adopter des bonnes pratiques et de garder en tête que les IA génératives ne peuvent pas fonctionner sans mécanismes de curation et de contrôle de la part de professionnels compétents. D’où l’urgence absolue de former les équipes à son usage ! C’est un facteur déterminant pour que les entreprises prennent la vague au plus vite et que les collaborateurs améliorent leur employabilité avec des savoir-faire qui vont vite devenir indispensables.

Car l’IA ne va pas massivement remplacer les humains. En revanche, de la même manière que les fermiers ont dû réapprendre en partie leur métier quand les premiers tracteurs sont arrivés, chacun va devoir se mettre au niveau et acquérir de nouveaux savoirs pour rester employable et compétitif.