N°2 : Chasser en meute

Catherine Moal, rédactrice en chef d’Alliancy Le Mag

Catherine Moal, rédactrice en chef d’Alliancy, le mag – Crédit photo : ©Olivier Roux

L’expression est devenue courante dans ce monde de grands fauves qu’est la vie des affaires. Pour les grands patrons. Et pour des ministres en charge de l’intérêt national. Elle prend tout son sens en ces temps de bouleversements économiques où il faut se serrer les coudes. Surtout pour conquérir de nouveaux marchés à l’international. Et attirer des investisseurs en France. Ce pourrait être la devise d’Alliancy, le mag, tant notre univers l’impose comme un impératif vital.

Le numérique exige d’être audacieux. Cette révolution permanente offre des opportunités sans fin en termes d’innovation, de compétences et d’entreprenariat. Dans le cadre des programmes d’Investissements d’avenir, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, vient d’allouer 2,2 milliards d’euros vers deux priorités : la transition énergétique et la transition numérique. Tous les pans de notre économie (éducation, santé, industrie, social…) en seront renforcés.

Mais cela demande une plus grande coordination des actions menées. La ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Economie numérique, Fleur Pellerin, enchaîne les initiatives. Elle relance le Conseil national du numérique, en lien avec les débats sur la fiscalité et la neutralité du Net. Elle confie une « mission » sur les big data à Bertrand Diard, président de cette commission à l’Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet (Afdel), en parallèle du grand projet Paris Capitale numérique, sur lequel planche Tariq Krim *. « Je souhaite une réflexion sur la création d’une filière structurée sur les big data, capable d’attirer les investissements étrangers », précisait récemment la ministre. Même chose dans l’open source ou la cybersécurité : « Le logiciel open source constitue un vecteur important d’innovation. Mais pour que la France continue à jouer un rôle moteur dans ce domaine, la filière doit se restructurer. » Il est plus que temps.

Toutes ces filières, majoritairement composées de TPE et PME, sont trop dispersées. Et, pour mieux se défendre, c’est aux entreprises de se prendre en charge et de réussir à grandir ensemble. Ainsi, pourront émerger des champions français – encore trop peu nombreux –, visibles à l’international.

La ministre va même plus loin : « Un rapprochement des organisations professionnelles, sur le modèle allemand, améliorerait le dialogue avec le gouvernement sur un sujet aussi décisif que la transition numérique de la France », estimait-elle lors des vœux de l’Afdel (auxquels assistait le président de Syntec Numérique). La meute doit savoir se rassembler.

* Paris Capitale numérique, appel à contributions sur: www.redressement-productif.gouv.fr/paris-capitale-numerique