Interview – Alain Guillou, DRH de DCNS, « Les savoir-faire les plus pointus »

 Comme dans nombre de groupes industriels le directeur des ressources humaines du groupe DCNS, Alain Guillou, recrute régulièrement des ingénieurs de très haut niveau dans tous les domaines de l’informatique et des télécoms.Interview de Alain Guillou,
DRH du groupe DCNS
Propos recueillis par Yves Daunac

Comme dans nombre de groupes industriels le directeur des ressources humaines du groupe DCNS, Alain Guillou, recrute régulièrement des ingénieurs de très haut niveau dans tous les domaines de l’informatique et des télécoms.

Alliancy, le mag. Quelle place occupent les métiers rattachés aux TIC dans un groupe industriel tel que DCNS ?
Alain Guillou
. DCNS est l’un des principaux employeurs privés dans ce domaine. Sur 13 200 collaborateurs, le groupe en compte 1 650 dans ces métiers. Parmi eux, 350 sont dédiés à l’informatique de gestion, les autres interviennent de façon opérationnelle dans nos produits et services. Les technologies mises en oeuvres, de dernière génération, sont très variées et complexes : temps réel, Web, ingénierie systèmes, génie logiciel, commandes numériques, etc. Développer des systèmes de défense permettant de suivre simultanément 520 cibles sous l’eau requiert les savoirfaire informatiques les plus pointus.

 

Pas de pénurie des compétences requises ?
L’attractivité du groupe lui assure un volant de candidatures suffisant. Nous sommes une entreprise d’envergure internationale, en croissance. Nous prévoyons de doubler notre chiffre d’affaires entre 2010 et 2020, tout en diversifiant nos activités. Outre les systèmes de défense navale, nous prenons pied dans le nucléaire civil et les nouvelles énergies, comme le montre l’acquisition récente d’une start-up irlandaise, OpenHydro, spécialisée dans les hydroliennes. Ensuite, nous sommes une entreprise de passionnés. Beaucoup de collaborateurs nous rejoignent parce qu’ils sont attirés par notre relation avec la mer et les bateaux. Ce n’est pas un hasard si DCNS a lancé BlooPlanet, le réseau social de la mer. Ils restent fidèles, puisque l’ancienneté moyenne atteint treize ans.

 

Quelles sont vos relations avec les écoles ?Alain Guillou, DCNS : « Les savoir-faire les plus pointus »
Nous entretenons des partenariats avec une quinzaine d’écoles ciblées qui nous assurent un vivier de jeunes candidats. Parmi elles, l’INP Grenoble, l’Ensimag, Centrale Lyon, Centrale Marseille, Centrale Nantes et l’Ensta Bretagne. Pour chacune, nous avons en interne un référent qui en est issu et assure le relais. Chaque année, nous menons ensemble 70 à 80 actions : tables rondes métiers, témoignages sur l’exercice d’un métier IT particulier ou interventions pédagogiques. Cette année, nous allons plus loin, avec la production d’un film, En Solitaire, réalisé en partenariat avec Gaumont, qui sortira en salle le 6 novembre et dont le rôle principal revient à François Cluzet. Il devrait être présenté au prochain Festival de Cannes.

 

Nombre d’ingénieurs rêvent de Google, Yahoo ou Microsoft… Comment rivaliser ?
DCNS est une marque employeur très forte auprès des spécialistes. Sans doute devons-nous faire de nouveaux efforts pour nous faire connaître du grand public et des écoles d’ingénieurs. Nous allons renforcer notre présence sur les réseaux sociaux et améliorer notre site Web, en particulier la partie carrières. DCNS n’est pas Google, mais nous offrons aux informaticiens et aux professionnels des télécommunications qui nous rejoignent des projets solides, de long terme, l’assurance d’utiliser des technologies de pointe. 5 % de notre masse salariale sont consacrés à la formation. De plus, avec DCNS Universeaty, nous déployons un système d’e-learning. Les collaborateurs bénéficient d’un environnement professionnel favorable et d’une qualité de vie au travail. Cette année, les étudiants des grandes écoles d’ingénieurs nous positionnent à la 40e place du classement des 100 entreprises préférées des étudiants, un bond de 54 places en deux ans. C’est rare.

 

Dans l’industrie, le professionnel des TIC ne court-il pas le risque d’une carrière étriquée ?
Ces fonctions concernent l’ensemble de nos produits. Il y a une grande variété de postes accessibles aux ingénieurs des TIC. Chaque année, 600 personnes quittent le groupe, cela crée un appel d’air et favorise les promotions. Par ailleurs, les nouveaux développements, l’international et les nouveaux marchés créent des opportunités. Tous les ans, environ 1 500 collaborateurs, tous métiers compris, ont une mobilité interne. Les ingénieurs informatiques peuvent évoluer vers la qualité ou le management de projet. J’en ai même dans mon équipe de ressources humaines. Une des conditions essentielles lors d’une mobilité est de faire preuve d’ouverture d’esprit.

 

Cet article est extrait du n°5 d’Alliancy le mag – Découvrir l’intégralité du magazine

 

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