La BPI : cohésion ou division ?

La BPI : cohésion ou division ? dans Alliancy, la mag

C’était le premier des 60 engagements du candidat Hollande. Tenu. Début 2013, la Banque publique d’investissement (BPI) verra le jour, dotée d’une force de frappe de 42 milliards d’euros. Sa vocation : renforcer le tissu industriel de la France face à un secteur bancaire privé jugé trop frileux. Ce « guichet unique » à destination des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) fédérera trois institutions existantes : Oséo (banque des PME, présente dans toutes les régions), le Fonds stratégique d’investissement (FSI, pour les ETI) et CDC Entreprises, la filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Elle agira sur trois leviers : les fonds propres (10 milliards d’euros), des garanties de prêts (12 milliards d’euros) et des prêts (20 milliards d’euros).

Dirigée par Nicolas Dufourcq, ancien de Capgemini et de Wanadoo, la BPI devra toutefois prouver son efficacité en tant qu’ensemblier du financement… et ne pas tomber dans l’« usine à gaz ». De même, détenue à 50/50 par l’Etat et la Caisse des dépôts, il lui faudra concilier l’équilibre Etat-Régions… pour ne pas subir trop d’interférences politiques dans ses décisions d’investissement. « J’y veillerai », insistait récemment, son futur président, dans un entretien au Monde. Tout en précisant les objectifs de la BPI : « C’est à elle que reviendra la charge de trouver, par ses réseaux de proximité,et avec l’appui des régions, les nouvelles pépites et les jeunes pousses dont notre économie a besoin. […] Les filières de croissance, notamment de croissance durable,seront privilégiées, tels l’innovation et l’agroalimentaire.Nous devrons aussi aider les cofinancements de projets impliquant les constructeurs automobiles, l’aéronautique et leur sous-traitance. » En filigrane, la future politique industrielle de la France.