Logement : Whoomies se veut le « Tinder » de la colocation

L’application Whoomies, disponible en téléchargement dès ce lundi 28 août sur iOS et Androïd, se fixe l’objectif de trouver à ses membres le colocataire idéal. Sa créatrice, Lauren Dannay, a tout quitté pour concrétiser ce projet avec un ami. Portrait de cette jeune entrepreneure.

Lauren Dannay et Alexandre Assal ont abandonné tous les deux leur carrière pour fonder Whoomies. ©Whoomies

Lauren Dannay et Alexandre Assal ont abandonné tous les deux leur carrière pour fonder Whoomies. ©Whoomies

Les étudiants en quête d’un appartement à partager à Paris pour la rentrée peuvent compter sur une nouvelle application : après deux mois de test de la version bêta, Whoomies fait son entrée sur le marché de la colocation.

La plateforme, disponible à partir de ce lundi 28 août sur iOS et Androïd, se propose de trouver le colocataire idéal pour l’utilisateur, puis de l’accompagner au quotidien : Whoomies permet de gérer toutes les démarches du déménagement, comme le changement de forfait de téléphone, la liste des courses du foyer ou le budget commun. Deux villes sont pour l’heure proposées, Londres et Paris où le marché de la colocation représente respectivement 7 et 2 millions de personnes.

La création du compte débute par une série de questions allant de son mode de vie à ses centres d’intérêt, en passant par ses habitudes alimentaires. L’échange se fait via le chatbot de Whoomies prénommé Chandler, en référence à la série Friends. Une fois le profil établi, un algorithme va sélectionner les locataires ayant le plus d’affinités pour que l’utilisateur puisse choisir le voisin de chambre de son choix. « Le chatbot fait une mise en relation par un message de présentation car l’on s’est aperçu que beaucoup n’osent pas faire le premier pas et prendre contact », souligne Lauren Dannay.

L’entrepreneuriat plutôt qu’un CDI

Pour mener à bien ce projet, la jeune entrepreneuse diplômée en finance et gestion de patrimoine, a dû faire un choix délicat, celui de quitter son CDI. « On me proposait une promotion dans la banque privée où je travaillais sur de la gestion du patrimoine. J’avais un avenir tracé avec une situation confortable mais je ne me voyais cependant pas poursuivre dans cette voie, il me manquait quelque chose. Je n’avais pas cette lueur dans les yeux en expliquant mon métier, contrairement aux entrepreneurs que je rencontrais. » 

C’est un soir de novembre 2016, en discutant avec son meilleur ami Alexandre Assal que Lauren Dannay a un déclic : « Alexandre avait une opportunité d’emploi à Londres, il me parlait de ses difficultés d’y trouver un logement, les loyers étant deux à trois fois supérieurs à ceux de Paris. La colocation était la seule solution mais il avait peur que cela se passe mal. On s’est alors aperçu qu’il n’existait aucun moyen de sélectionner un logement en fonction de ses habitants. »

Le digital pour favoriser les rencontres

L'application mobile a été développée par Lunabee Studio. ©Whoomies

L’application mobile a été développée par Lunabee Studio. ©Whoomies

Les deux amis s’associent ainsi pour concrétiser leur projet, Lauren dressant des études de marché, Alexandre dessinant des maquettes du parcours client. Ils ont été encouragés par un investisseur, qui leur a permis de réaliser une levée de fonds de 300 000 euros. En mars dernier, le duo a intégré l’incubateur de Paris Dauphine. « Notre principale difficulté a été de déterminer comment est-ce que l’on créé une application concrètement », avoue Lauren Dannay. Ils ont travaillé avec l’agence Lunabee Studio – qui entrera au capital de la start-up en septembre – pour développer l’application. Leur modèle économique se base sur le dépôt d’annonces, de services et de publicités pour laisser l’inscription gratuite aux utilisateurs.

L’équipe, désormais au nombre de sept personnes, noue des partenariats avec des universités et donne la possibilité de filtrer les recherches par établissement scolaire pour que les étudiants puissent se retrouver avec des membres de leur école. « Notre objectif est d’utiliser le digital pour faciliter les rencontres  », affirme Lauren Dannay, désirant faire de Whoomies un réseau social de la colocation. « Je trouvais cela surprenant qu’il n’existe pas de Tinder de la colocation, il fallait donc le créer », ajoute-t-elle. Cet aspect de matching et de rencontres est un moyen pour la start-up de se démarquer des autres applications, notamment de Ze-Coloc qui gère également les dépenses communes et les tâches du quotidien.

Whoomies, qui compte déjà 500 inscrits, est candidate à la bourse French Tech. La start-up a pour perspective de lever un million d’euros d’ici début 2018 afin de recruter dans ses bureaux à Londres et à Paris et de se développer à l’international, notamment en s’implantant sur le marché américain.