Issue du CEA et du CNRS, la start-up Siquance a pour objectif de développer et commercialiser un ordinateur quantique à base silicium, c’est à dire à partir des mêmes technologies que celles des circuits intégrés standards. La principale rupture technologique repose sur la transformation d’un transistor, unité de base du calcul classique, en un bit quantique, unité de base du calcul quantique.

Assemblés, ces bits quantiques formeront un nouveau type de calculateur, capable de résoudre nombre de problèmes aujourd’hui inaccessibles aux ordinateurs classiques. Maud Vinet a fondé Siquance avec Tristan Meunier et François Perruchot, experts internationaux des technologies silicium, de l’ingénierie quantique et du marketing stratégique.

Pour un numérique « porteur de sens » !

Dans le cadre de nos 10 ans, nous avons invité ces « 100 personnalités » à prendre la parole, en nous partageant leurs visions, idées ou initiatives pour un numérique porteur de sens. Voici le retour à nos trois questions…

1. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ces dix dernières années dans la digitalisation de l’économie ? 

Dans mon quotidien, c’est de ne plus perdre mes pièces et billets J ! Blague à part, les interfaces numériques des services m’ont complètement simplifié la logistique, c’est d’autant plus marquant qu’on n’imagine pas tout ce qu’il a fallu mettre en place en coulisses.

2. Auriez-vous une idée d’action concrète pour faire bouger les lignes et rendre le numérique plus « responsable » (au sens porteur de sens) ?  

Informer les utilisateurs sur ce que coûte le numérique en termes de matériaux, de bilan carbone : quand on achète un nouveau PC ou un nouveau téléphone, qu’est-ce que on a dépensé en ressources matériau, quand on fait une requête sur internet, quel bilan carbone ?

La responsabilité du numérique est définitivement partagée entre utilisateurs et fournisseurs. Dans le semi-conducteur, nous faisons des analyses de cycle de vie, nous travaillons sur la réparabilité, nous optimisons les consommations de matières premières. Mais si c’est pour produire toujours plus, au final, l’équation ne sera peut-être pas favorable. Pour moi, un numérique responsable, c’est vraiment une réflexion collective sur les usages et les technologies

3. Dans ce domaine, vous êtes-vous fixé un engagement pour anticiper un avenir positif ? 

Nous nous sommes engagés dans les démarches d’ACV et de quantification de notre bilan carbone. En tant qu’entreprise, nous mettons bien sûr en place des PDE et notre prochain gros sujet technique et spécifique est de quantifier l’énergétique du calcul quantique sur notre système pour que l’énergie dépensée soit optimisée pour chaque type de problème à résoudre.