Face aux GAFAM et aux majors du cloud, la PME lyonnaise Private Discuss remporte un appel d’offres européen pour équiper EDF et ses filiales d’une solution souveraine de communication. Une victoire stratégique qui repositionne la France sur l’échiquier numérique mondial.
Sur l’échiquier du numérique mondial, c’est un coup inattendu : celui d’un pion qui prend la reine. Private Discuss, jeune entreprise lyonnaise issue du groupe PIMAN, vient de remporter une bataille symbolique contre les géants américains et asiatiques. EDF, opérateur stratégique mondial de l’énergie, a choisi la plateforme française pour équiper plusieurs milliers d’utilisateurs à travers le globe. « Cette victoire valide notre positionnement : protéger le secret des affaires de nos clients avec une solution conçue pour les environnements les plus sensibles et les plus exigeants », déclare Jean-Pierre Lach, CEO de Private Discuss. Une victoire qui, à bien des égards, dépasse le seul cadre contractuel : elle remet la souveraineté numérique au centre du jeu européen.
Un code souverain, sans dépendance extraterritoriale
Private Discuss ne joue pas avec les mêmes pièces que ses adversaires. Là où les géants du cloud s’appuient sur des législations extraterritoriales, et notamment le Cloud Act américain, la PME lyonnaise avance seule, sur son propre terrain. Elle détient 100 % de son code et propose un hébergement libre, on-premise ou en cloud privé, totalement conforme au RGPD.
Conçue pour les environnements critiques (défense, spatial, santé, énergie), la plateforme combine chiffrement de bout en bout, contrôle granulaire des accès et IA de traduction propriétaire. « Nous avons conçu Private Discuss pour ceux qui ne peuvent pas se permettre la fuite : ceux pour qui un fichier perdu, c’est une souveraineté compromise », souligne Jean-Pierre Lach. Dans un marché dominé à 83 % par des acteurs américains, la PME française déplace habilement ses pièces : innovation, sécurité et indépendance technologique.
EDF choisit la souveraineté plutôt que la dépendance
Ce choix d’EDF ne doit rien au hasard. Il traduit une évolution stratégique majeure : la sécurité et la maîtrise des données deviennent des critères de compétitivité. La directive européenne NIS2 impose désormais aux opérateurs d’importance vitale des standards de cybersécurité stricts. Et dans ce nouveau jeu, la souveraineté est la clé. « Nous n’avons pas seulement gagné un contrat, nous avons gagné un changement de paradigme », confie un ingénieur de Private Discuss. Pour EDF, le message est clair : renforcer la confiance passe par l’indépendance. Une décision en phase avec les ambitions nationales de “préférence européenne”, encore trop rarement concrétisées dans les marchés publics. Dans cette partie d’échecs mondiale, EDF a choisi de jouer en équipe avec un partenaire français. Un coup tactique, mais aussi symbolique.
Une victoire française à haute valeur symbolique
Au-delà du contrat, cette réussite illustre une dynamique de reconquête. Dans la partie serrée que se livrent les puissances numériques, Private Discuss prouve qu’il est encore possible de jouer offensif sans dépendre d’un géant étranger. « Nous ne voulons pas fermer les frontières du numérique, nous voulons rouvrir celles de la confiance », conclut Jean-Pierre Lach. Et dans cette partie mondiale, Lyon vient d’abattre un coup magistral : celui d’un pion français devenu pièce maîtresse de la souveraineté européenne.
