Start-up/grands groupes : des alliances sur les innovations de rupture

La collaboration entre start-up et grands groupes a été au cœur des discussions de l’université d’été d’Initiative France, le réseau français de création d’entreprises, qui a rassemblé ses membres à la Maison de la Mutualité, jeudi 7 juin.

L'objectif de cette 7e université d'été a été de porter une analyse prospective sur les enjeux de l'économie de demain.

L’objectif de cette 7e université d’été a été de porter une analyse prospective sur les enjeux de l’économie de demain.

C’est sur le thème de l’économie de demain qu’Initiative France a organisé cette année son université d’été, à la Maison de la Mutualité (7e). Parti du constat que la relation entre les grands groupes et les start-up s’est transformée en quinze ans et que les uns ont besoin des autres pour leur développement, le réseau de création d’entreprises a fait témoigner cinq sociétés et jeunes pousses sur la transition numérique, énergétique ou l’économie circulaire. « Les grandes entreprises ne pourront pas prospérer si elles ne tirent pas partie des plus petites », a affirmé Louis Schweitzer, président d’Initiative France.

Les intervenants de grands comptes ont reconnu que des alliances avec des start-up leur permettaient de répondre à leurs enjeux. Total par exemple développe les collaborations sur la transition énergétique. « Nous devons désormais intégrer la dimension climatique, c’est indispensable à la pérennité du groupe. Il nous faut aussi de nouvelles solutions pour continuer à fournir une énergie fiable, disponible, bon marché et propre ; on est conscient que l’innovation ne viendra pas que de l’interne », a expliqué Philippe Sauquet, directeur général Stratégie Innovation, en mentionnant l’acquisition de GreenFlex dans l’efficacité énergétique.

« Une start-up interne pour coordonner les échanges »

Les partenariats sont ainsi perçus comme une source de développement. « Nous ne considérons pas les grands groupes comme des concurrents mais comme des partenaires potentiels », a confirmé Emmanuel Bardin, cofondateur de la start-up Lemon Tri, qui s’est engagée dans l’insertion à la suite d’échanges avec l’écosystème du fonds Danone.

Jean-Luc Petithuguenin, PDG de Paprec Groupe, a reconnu que le choix de partenariat n’est pas le fruit du hasard : « Beaucoup de start-up vont échouer. Notre rôle est de détecter celles qui présentent des innovations de rupture. » Une sélection similaire est effectuée par Danone. « Nous essayons de ne travailler qu’avec celles qui vont nous impacter le plus vite et nous permettre de renouveler notre marketing, à l’image de Michel et Augustin que nous avons racheté », a détaillé Franck Riboud, président d’honneur du groupe agroalimentaire.

La vitesse est ainsi l’un des arguments phares d’une collaboration entre sociétés et jeunes pousses. Mais ces alliances ne sont pas exemptes de difficultés. « Les grands groupes représentent pour nous la lourdeur, le manque d’agilité mais surtout une difficulté à échanger », a souligné Antoine Dequidt, cofondateur de la start-up Karnott. « C’est vrai que ce n’est pas toujours facile car nous n’avons pas ni même culture, ni les mêmes impératifs », lui a répondu Thierry Breton, PDG d’Atos avant d’avancer une solution pour l’avenir : « Les grands groupes devraient créer des start-up internes pour se coordonner avec leur partenaire et mieux faire remonter l’information. »

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