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Atos pactise avec Red Hat pour construire un cloud hybride et… souverain ?  

ZRICH, SWITZERLAND - NOVEMBER 13: The Atos logo, the European multinational information technology service and consulting company headquartered in France, captured in one of its offices in Zrich on November 13, 2023, in Zrich, Switzerland. (Photo by Joan Cros/NurPhoto) (Photo by Joan Cros / NurPhoto via AFP)

 Ce mercredi 12 novembre, le groupe français Atos lance AMOS-AI, en partenariat avec l’américain Red Hat. Une plateforme de cloud hybride censé conjuguer sécurité, agilité et conformité européenne. La coopération avec la filiale d’IBM rappelle les limites de la souveraineté “à la française”. 

 

Sous couvert d’autonomie stratégique, le groupe français Atos tisse un partenariat avec l’éditeur américain Red Hat. Ensemble, ils lancent Atos Management Open Shift AI (AMOS-AI), une plateforme cloud hybride et multicloud. Elle serait capable de déployer, entraîner et superviser des modèles d’intelligence artificielle (IA) dans des environnements souverains. Leur objectif ? Combiner la flexibilité du cloud ouvert et la sécurité des données locales, le tout dans un cadre conforme aux réglementations européennes. AMOS-AI repose sur Red Hat Openshift AI, soit la plateforme d’IA générative et d’opération d’apprentissage automatique (MLOps) développée par l’éditeur outre-Atlantique. Cette alliance permet aux entreprises d’automatiser leur processus, de moderniser leurs infrastructures et de gérer le cycle de vie complet de leurs modèles IA. L’architecture agnostique, c’est-à-dire interopérable, assure la conservation et le contrôle des données, sans entraver la possibilité d’innovation du cloud ouvert.
 

Passer du POC à la prod  

Le cœur du problème réside bien souvent dans le passage à l’échelle. Pourtant, là encore Red Hat et Atos semblent avoir passé le cap. Leurs proof of concept (POC) menés dans le secteur public et les industries à forte contrainte réglementaire affichent des retours positifs. AMOS-AI livre des résultats métiers mesurables, mais surtout conformes aux exigences règlementaires et sécurisés. En intégrant les exigences de gouvernance, de sécurité et conformité, Atos vise aussi bien les comptes publics que les acteurs privés, de la santé à la finance. “De nombreuses entreprises doivent concilier stratégie IA et conformité à un cadre réglementaire de plus en plus dense. Notre partenariat avec Atos répond directement à ce défi”, explique Penny Philpott, Vice-Présidente des écosystèmes EMEA chez Red Hat. 

 

Le cloud ouvert, instrument d’une autonomie relative 

 

Fruit de dix ans de collaboration entre les deux entités, AMOS-AI veut ériger l’open source en levier d’autonomie stratégique, voire en accélérateur d’innovation. Dans l’optique d’une révolution agentique présente sur toutes les lèvres numériques, la plateforme se connecte à Atos Polaris AI, le concepteur d’agents autonomes. Ces derniers orchestrent le flux de travail complexes dans un environnement hybride et sécurisé. Toutefois, cette ouverture à un prix : celui de la dépendance. L’acteur américain Red Hat (filiale d’IBM) reste soumis à la loi d’extraterritorialité des États-Unis. Pour un cloud censé bâtir la souveraineté européenne sur des briques françaises, le paradoxe n’est pas mince. Atos avance par compromis, un pied dans le cloud américain et un autre dans la régulation bruxelloise. 

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