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#CES2017 : La Poste veut s’inviter dans les foyers

La Poste veut s’inviter dans les foyers

Depuis 2015, le groupe La Poste a mis en place une politique d’accélération de start-up et PME dans l’internet des objets pour bâtir des services de proximité innovants. Cet accompagnement concerne en premier lieu, les sociétés oeuvrant dans l’e-santé, la silver économie et l’habitat.

D.R

Le facteur a beau sonner toujours deux fois, sa mission s’arrête au pas de notre porte ! En lien quotidien avec la population, le postier n’a aujourd’hui pas le pouvoir de pénétrer le domicile de ses clients. Qu’à cela ne tienne, La Poste s’est lancée, depuis l’an dernier, dans une politique de soutien aux start-up et PME oeuvrant dans l’internet des objets au travers de son programme « French IOT », en vue de créer de nouveaux services de proximité.Le groupe n’entre pas au capital des sociétés qu’il soutient, mais leur fournit conseil, réseau et visibilité via ses partenaires ; et leur offre un terrain d’expérimentations en régions.

« La Poste est un tiers de confiance pour les usagers. L’e-santé, l’habitat ou la silver économie* sont des secteurs dans lesquels on trouve de nombreux acteurs de proximité avec lesquels La Poste peut partager des valeurs communes », explique Vanessa Chocteau, directrice du programme French IoT au sein du groupe public.

Une plateforme universelle d’accès pour une quarantaine de marques

Ainsi, Docapost, filiale de gestion électronique de documents de La Poste, où quelque 15 000 entreprises sont clientes, dédie une partie de son activité aux entreprises de l’internet des objets puisqu’elle joue, pour les utilisateurs, le rôle de plateforme universelle d’accès pour une quarantaine de marques – parmi lesquelles Whithings, Fitbit, Netatmo… – avec le « Hub Numérique ». Dans un coffre-fort personnel, le particulier a ensuite accès à l’ensemble des données enregistrées par les objets dont il est en possession, qu’il peut consulter sans avoir à ouvrir chacune des applications. « Ce point a été décisif dans notre envie de poser l’an dernier notre candidature au concours national French IoT organisé par La Poste », raconte Albert Proust, directeur général de Gablys, une société bordelaise qui développe notamment un objet connecté permettant de verrouiller automatiquement un ordinateur quand son utilisateur s’en éloigne. « Nous avons pu déployer notre solution sur Docapost.

L’intérêt étant que ce référencement nous ouvre des perspectives d’interactions entre les objets déjà référencés sur le Hub Numérique », précise Albert Proust, dirigeant d’une société lauréate, lors du concours French IoT 2015, d’un prix de 15 000 euros, « qui nous a permis de financer le moule de notre objet connecté ».

Valoriser la filière française à l’international

Du 5 au 8 janvier 2017, seize entreprises accompagneront La Poste au CES de Las Vegas. Sélectionnées à travers toute la France, ces jeunes pousses avaient face à elles 264 concurrentes. Parce que La Poste s’est engagée sur un partenariat d’une durée de deux ans, ces start-up se joindront à la plupart des quinze sociétés lauréates du concours 2015, et qui seront une nouvelle fois du voyage dans le Nevada. « En 2016, nous étions présents sur un seul espace où se croisent les dirigeants de différentes entreprises intéressées par les activités du groupe. Cette année, nous avons décidé d’ouvrir un second stand dans l’Eurêka Park, où les start-up sont davantage amenées à rencontrer des investisseurs. Certaines des sociétés que nous accompagnons, comme Plussh (live streaming), étaient d’ailleurs elles-mêmes présentes dans ces deux espaces, dès l’an dernier », détaille Vanessa Chocteau, dont l’activité est chapeautée par la branche numérique du groupe pilotée par Nathalie Collin, DGA.Au-delà de cette présence renforcée au CES, La Poste a aussi enrichi son réseau de partenaires.

Aux côtés de BNP Paribas Real Estate, la branche immobilière de la banque, et la mutuelle Malakoff Médéric, l’enseigne Boulanger et le groupe Derichebourg Multiservices se sont associés au groupe de service public dans sa politique d’aide à l’accélération de start-up afin que ces dernières trouvent plus rapidement un accès au marché.« Nous avons pu déployer notre solution au sein du groupe La Poste, qui nous offre, aujourd’hui, la possibilité d’entrer en contact avec ses clients et les autres partenaires du concours », développe Albert Proust. « Nous avons pu toucher du doigt la lourdeur de certains process et notamment entrer en discussion avec les syndicats qui avaient peur que la solution serve à traquer l’activité du salarié. L’approche de La Poste à notre égard est intéressante, car elle n’a pas une attitude de business angel ou d’investisseur. C’est un accompagnement que je qualifierai davantage de paternaliste », juge le chef d’entreprise bordelais. Depuis l’an dernier, la démarche de La Poste s’est affinée. L’accompagnement des start-up s’est notamment opéré autour d’une semaine intensive d’accélération, appelée « French IoT Academy ». Préparée par le Think Tank Hub Institute, elle a permis aux entreprises d’apprendre à pivoter, préparer un pitch, réviser un business model…

Sur ce dernier point, certaines ont ensuite revu leurs plans initiaux. Ainsi, Parking Facile, une autre société bordelaise, n’a pas trouvé de lien direct à développer avec Docapost, mais avec une autre filiale du groupe baptisée Poste Immo. « Ce concours a été un moyen pour nous de les atteindre car, jusque-là, il ne nous avait pas été possible de leur présenternotre offre », explique Nicolas Masson, président de Parking Facile. Parce que Poste Immo gère les actifs immobiliers du groupe et donc ses parkings inutilisés, notamment le soir et week-end, la startup bordelaise va déployer en test son application dans certains sites : « A court terme, nous n’avons pas de perspective avec Docapost, car nous sommes en recherche de clients. A moyen terme en revanche, nous espérons bien intégrer leur hub numérique, même si notre accompagnement par La Poste est prévu pour s’achever en 2017. »

Le COC, un gisement d’innovations

La Poste, via sa filiale Docapost, est l’un des 17 actionnaires de la Cité de l’Objet connecté (COC) d’Angers – inauguré en juin 2015 par François Hollande –, un hub privé qui concentre sur un même lieu divers équipements (électronique hardware et software, plasturgie, mécanique et design) et compétences permettant la conception de ce type d’objets. Ici, Docapost fait partie du comité de sélection local des entreprises hébergées en apportant son expertise, notamment sur l’évaluation technique des solutions pensées par les jeunes pousses. Ainsi, le groupe public occupe une position stratégique au coeur du réacteur.

*Secteurs de la « French IOT » : smart car, smart home, smart building, e-santé, transition énergétique, smart city, e-commerce, commerce de proximité, grande distribution et silver économie.

Cet article est extrait du magazine Alliancy n°16 à commander sur le site.

 

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