À l’occasion de l’édition France du sommet Choose France, organisé le 17 novembre 2025 à Paris, Bercy a affiché 30,4 milliards d’euros d’investissements destinés à consolider la souveraineté économique. Derrière ces annonces réchauffées, un constat s’impose : le numérique s’affirme comme l’un des secteurs les plus dynamiques du moment, porté par une série de nouveaux projets majeurs.
“Investir en français”, voilà le leitmotiv de l’évènement Choose France, selon le ministre de l’Économie Roland Lescure. Cette édition France, la première de ce type, se veut être le pendant national de la version annuelle ayant eu lieu huit fois déjà au château de Versailles. Si l’évènement versaillais, dédié aux investissements étrangers, vise à célébrer l’attractivité de l’Hexagone, ce sommet-ci espère prouver la force de l’écosystème français. L’objectif : « valoriser les annonces récentes”, a avoué Bercy. Au total, 30,4 milliards d’euros d’investissements français sont recensés, répartis sur 151 projets. L’effet d’annonce est soigné, mais en réalité, seulement 9,2 milliards d’euros, distribués sur trente projets, ont réellement été débloqués à l’occasion de l’évènement. “Des chiffres qui concernent toutes sortes d’entreprises, de secteurs et de territoires”, s’est félicité de son côté Roland Lescure.
Le numérique en pôle position
Le numérique fait d’ailleurs partie des domaines les plus porteurs de projets. Au moins vingt sur les 131 déjà annoncés. Le secteur se place juste derrière l’énergie, l’environnement et les industries vertes qui en dénombrent 22. EDF et OpCore, la coentreprise réunissant le groupe Iliad et InfraVia, ont, par exemple, exprimé leur volonté de transformer l’ancienne centrale à charbon de Montereau-Vallée-de-la-Seine en un centre de données hyperscale de plusieurs centaines de mégawatts. Le numérique domine également sur les nouveaux projets : 7 sur 30, dépassant largement les autres secteurs.
Pluie de data centers
Parmi eux, Eclairion, le centre français d’hébergement de supercalculateurs, a déclaré investir 2,5 milliards d’euros dans la construction de deux nouveaux data centers en Moselle. Il s’agit du plus gros montant annoncé, suivi des 1,5 milliards d’euros débloquée par la PME Sesterce, là-aussi pour des data centers. Les centres de données s’inscrivent comme une tendance d’investissement certaine, comme le prouve la présence d’autres projets d’investissement. Un premier de l’ordre de plusieurs milliards d’euros de la part du promoteur immobilier Altarea et un second de 60 millions de la part de la PME Thésée Datacenter. “Valoriser tous types d’investissements, qu’elle qu’en soit la taille, est nécessaire”, a commenté la présidente d’InfraNum Ilham Djehaich.
Des échanges privés sur la souveraineté
“Pour notre souveraineté numérique, il est crucial et indispensable d’installer des centres de données sur le sol français”, a réagi la ministre chargée de l’IA et du Numérique, Anne Le Hénanff. La ministre a également ajouté faire de la souveraineté numérique française “le fil rouge” de son action ministérielle. Ainsi, le sujet a fait l’objet d’une table ronde privée, dans l’après-midi. Anne le Hénanff y a rencontré une dizaine d’entreprises : Dassault systèmes, Mistral, H, RTE, Schneider Electric, Wandercraft, Altaroad, Start Industrie, Eclairon ou encore OVH, qui a aussi déclaré injecter 160 millions d’euros pour un nouveau datacenter à Strasbourg.
La commande publique rappelée à l’ordre
Cet échange à bâtons rompus sera-t-il l’occasion pour ces différents acteurs d’aborder les thématiques voulues ? Rien n’est sûr. “L’objectif sera à la fois de revenir sur les bonnes nouvelles de cette année qui ont permis de renforcer la souveraineté numérique comme les appels à projets France 2030, le crédit d’impôt industrie verte… et de s’entretenir sur la suite”, a expliqué Bercy. Ce à quoi les entreprises répondent : “Ce que nous attendons des échanges, c’est à la fois de créer des business entre les acteurs français, de le valoriser et de le faciliter dans le cadre réglementaire”, a confié Ilham Djehaich. Celle-ci mentionne aussi sans détour le cheval de bataille de l’écosystème tech : la préférence européenne lors de la commande publique. Un enjeu qui, visiblement, n’a pas fini de revenir sur la table.
Tech In Sport
Green Tech Leaders
Alliancy Elevate
International
Nominations
Politique publique

