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Comment Califrais rationalise la supply chain alimentaire grâce à l’IA

 

Dans un secteur alimentaire encore peu digitalisé, la logistique reste un point de friction majeur, à la fois en termes de coûts, d’efficacité et d’impact environnemental. La start-up Califrais s’attaque à ce défi en s’appuyant sur l’intelligence artificielle pour optimiser la supply chain, notamment à Rungis.

 

Comment décarboner la supply chain dans le secteur alimentaire ? C’est à cette question stratégique qu’a décidé de s’attaquer l’entreprise Califrais. Créée il y a plus de 10 ans, sa mission est d’inventer des solutions technologiques soutenues par l’IA afin d’optimiser les flux alimentaires à grande échelle. « Nous sommes une start-up technologique d’une quarantaine de salariés. Nous avons développé des algorithmes d’IA pour optimiser la gestion de stock ou encore la logistique de flux alimentaires massifs, qui sont déjà déployés sur le Marché de Rungis, le plus gros marché de produits frais au monde », déclare Adeline Fermanian, Responsable du département recherche de Califrais.

La supply chain alimentaire est un domaine industriel très fragmenté composé d’une multitude de petits acteurs peu digitalisés. « Cela génère énormément d’inefficience dans l’ensemble de la chaîne de distribution, ce qui se traduit par un gaspillage alimentaire élevé et une empreinte carbone égale à 20% des émissions totales. Tout transite par transport routier, dans des camions réfrigérés qui consomment beaucoup. Notre vision à long terme est donc de contribuer à la décarbonation de ce secteur via notamment la mutualisation », explique Adeline Fermanian

 

À partir de 150 clients à livrer, seule l’IA peut optimiser les tournées

 

Califrais opère depuis 2021 rungismarket.com, la plateforme officielle du Marché de Rungis. Celle-ci met en relation les fournisseurs de Rungis (grossistes) et les restaurants. Les premiers mettent en ligne leurs produits, les seconds les leur achètent. Califrais gère et optimise toute la chaîne de valeur une fois les commandes passées. Pour les professionnels de la restauration, l’utilisation de cette marketplace présente un avantage de taille : passer d’une moyenne allant de 6 à 8 fournisseurs à un seul interlocuteur.

Jusqu’à 50 clients, les tournées peuvent être planifiées à la main. Mais à partir de 150 clients, l’exercice devient nettement plus difficile, voire impossible, l’être humain se heurtant alors à un problème d’échelle. « La plupart du temps, nous sommes confrontés à des problèmes de décision, par exemple en ce qui concerne les tournées de transport : de combien de camions ai-je besoin pour livrer mes clients demain ? Quels clients chaque camion doit-il livrer, sachant que nous voulons le minimum de véhicules sur la route, avec un taux de remplissage maximum et un nombre de km parcourus aussi faible que possible, tout en respectant les contraintes horaires de livraison. Ce sont des problèmes combinatoires énormes que seule l’IA peut résoudre », explique Adeline Fermanian.

 

Le gaspillage alimentaire divisé par deux

 

Les gains apportés par l’intelligence artificielle sont nombreux. Par exemple, en mutualisant toutes les commandes d’un même restaurateur, le volume de marchandises à livrer augmente mécaniquement, ce qui permet de faire tourner moins de camions. « Nous divisons de ce fait par deux le nombre de km parcourus. Et si nous dépassons une certaine taille de commande, nous pouvons faire tourner des poids lourds, au lieu de véhicules légers, ce qui consomme moins au kg transporté. Quant au gaspillage alimentaire, nous le divisons également par deux grâce à nos algorithmes d’IA innovant qui optimisent simultanément la rupture et la perte de produits », commente Adeline Fermanian.

Pour parvenir à ces résultats, une collaboration très étroite doit s’instaurer avec les grossistes. « Nos interlocuteurs ont, sur le terrain, une vraie expertise de leur métier : ce sont les experts du sourcing des produits frais. Pour que les solutions soient acceptables, il faut toujours qu’il y ait un aller-retour entre ceux qui développent les algorithmes et les gens sur le terrain. C’est un travail qui se fait main dans la main », conclut la Responsable du département recherche de Califrais.

 

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