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Digital et Data au service de la transformation de Veolia

Cet article a été publié originellement sur mydatacompany.fr

Pour « mettre à la pointe de la technologie » certains de ses actifs « obsolètes » et « imaginer de nouveaux services », Veolia mise sur l’Open innovation, l’intelligence artificielle et les données. Témoignage de Claire Falzone-Allard, directrice générale de Nova Veolia.

Nova Veolia, filiale de Veolia, est née en 2015 de la nécessité de « revisiter complètement » la manière de travailler et les business models de l’entreprise. Et de manière opérationnelle, l’évolution digitale impose au groupe « de mettre à la pointe de la technologie » certains de ses actifs, aujourd’hui « obsolètes », commente sa directrice générale, Claire Falzone-Allard.

Comme dans d’autres secteurs, Veolia doit « imaginer de nouveaux services », rendus possibles par la technologie. Pour y parvenir, la multinationale de l’énergie mise notamment sur l’Open innovation. Si elle a créé des startups en interne, elle a aussi « excubé » et pris des participations dans un certain nombre d’entre elles.

Startups : priorité aux acteurs des données

Un sujet réunit ces différentes startups : la donnée. La directrice générale cite ainsi Birdz, qualifiée de « leader de l’IoT environnemental, notamment dans le domaine de l’eau, et de plus en plus dans celui de l’énergie. »

Abylon ne produit pas de données, mais les exploite afin d’accompagner des clients publics et privés dans la connaissance de leur patrimoine de données. L’objectif : faire évoluer leurs processus.

L’IA pour prédire les pics de consommation

Nova Veolia est par ailleurs également présent dans le B2C, des activités tournées vers le consommateur final et la relation client, au travers d’une startup développant des chatbots. Les investissements dans de telles entreprises ne sont cependant pas une fin en soi. Il s’agit bien in fine de transformer, grâce au digital, ses différents métiers dans l’eau, l’énergie et les déchets.

En pratique, l’impact est différent selon les secteurs d’activité. Le « digital transforme très différemment chacun de ces métiers » note Claire Falzone-Allard. Le domaine de l’énergie se positionne ainsi plus en pointe. « Cela fait déjà quelques années que nous travaillons sur l’intelligence artificielle pour pouvoir prédire les pics de consommation et adapter. »

Les projets visent donc dans l’énergie à exploiter les technologies pour améliorer la fourniture de ce service. La finalité est assez proche dans le domaine de l’eau. Veolia a par exemple rapproché Birdz et la plateforme de partage de données d’Opendatasoft dans le suivi en quasi temps réel de la qualité de l’eau.

Une « disruption potentielle complète » dans les déchets

Comment ? « En couplant les données qui remontaient de nos réseaux avec des informations, qui pouvaient être externes, par exemple météorologiques » détaille la dirigeante. Enfin dans le secteur des déchets, elle entrevoit une « disruption potentielle complète des métiers. »

Une illustration : « grâce au digital, au portable que nous avons tous dans nos poches, les collectes des déchets vont complètement évoluer. Demain, il pourra y avoir une multitude de collecteurs, ce qui disrupte complètement » cette activité.

Veolia anticipe ces évolutions pour protéger son marché. Pour la collecte des déchets de chantiers, l’entreprise a fait le choix d’intervenir désormais dans la mise en relation des acteurs de la chaîne. Une nouvelle société a été créée à cette fin.

« Il y a encore une révolution culturelle à mener pour que chacun ose »

La transformation des activités du groupe ne va pas sans une transformation interne, de son organisation et de ses habitudes de travail. Claire Falzone-Allard observe que les collaborateurs sont de plus en plus ouverts sur l’extérieur, et notamment vers les startups.

« C’est déjà une transformation assez importante, surtout pour une entreprise comme Veolia (…) L’habitude était prise de considérer que l’expertise était en interne » se félicite la dirigeante. Il faut cependant aller plus loin, ajoute-t-elle aussitôt, en particulier en ce qui concerne la concrétisation de ces idées, « autant de pistes de business. »

Les mentalités et l’organisation doivent changer. « Il y a encore une révolution culturelle à mener pour que chacun ose, et que surtout la structure donne à chacun la possibilité d’oser. » En clair, industrialiser et plus seulement réaliser des PoC. Pour y parvenir, la structure Veolia elle-même doit s’adapter, notamment à l’égard du rapport au risque et par le « désilotage ».

La donnée, un moyen de casser les silos

Les données, comme dans d’autres industries, sont perçues comme un moyen de casser ces silos. Un travail préalable doit être mené sur les données pour que celles-ci soient utiles à la prise de décision – et il faut y adjoindre les moyens correspondants, notamment humains.

Dans ce domaine des données, l’entreprise s’appuie notamment sur Birdz, qui opère pour le compte de Veolia un total de 5 millions d’objets connectés sur son réseau dédié à l’eau. La sensibilité de cette activité complexifie cependant la participation de startups.

« Nous essayons de multiplier les cas d’usage de l’Open Data »

« L’enjeu est d’aller chercher la donnée importante et d’être capable de la retranscrire, y compris pour des personnes inégalement initiées à la lecture de ces différents paramètres » souligne la directrice générale.

Birdz intervient sur la sélection des données. Opendatasoft pour sa part joue un rôle dans sa transformation « en une information aisément compréhensible » et afin d’identifier de nouvelles sources de données. L’ouverture des données est également un enjeu croissant pour des entreprises comme Veolia.

Toutes les données ne s’y prêtent pas, prévient Claire Falzone-Allard. De même, les données ne peuvent être ouvertes à tous sans distinction. « Nous essayons de multiplier les cas d’usage de l’Open Data parce que c’est une demande très forte de nos clients » pour mettre à disposition des collectivités, associations et de startups locales des jeux de données. C’est par exemple le cas au sein de l’incubateur TUBÁ à Lyon.

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