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Emmanuel Macron et George Osborne dévoilent l’agenda numérique de l’Europe

Lors d’une visite officielle en France, le chancelier de l’Echiquier britannique, George Osborne, a visité l’accélérateur parisien The Family accompagné par le ministre de l’économie Emmanuel Macron. L’occasion pour eux de dévoiler les grandes lignes de l’agenda numérique de l’Union Européenne.

De gauche à droite, Emmanuel Macron, ministre français de l’Economie, George Osborne, chancelier de l’Echiquier britannique et Oussama Ammar, cofondateur de The Family. © Charlie Perreau

Après l’annonce de la stratégie numérique du gouvernement français en juin dernier, c’est au tour de l’Europe de s’attaquer à la question du secteur du digital, troisième priorité de la Commission Européenne. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron et le chancelier de l’Echiquier britannique, George Osborne, ont profité de de leur visite de l’accélérateur The Family pour annoncer les grands axes de l’agenda numérique de l’Union Européenne. En tête de liste, le « single digital market », ou « marché digital unique » dont les bases devraient être posées pour le premier semestre 2016. Tour d’horizon des grandes lignes de ce concept « made in Europe ».

 

 

 

1. Simplifier la vie des start-up

Le « single digital market » vise à faciliter la création d’entreprises et de start-up sur le territoire européen. « Parfois, les entrepreneurs peuvent avoir le sentiment qu’il est trop complexe de créer son entreprise », a avoué Emmanuel Macron. Le ministre de l’Economie souhaite donc « lever les barrières » administratives et permettre ainsi aux jeunes pousses qui créent leur business dans un pays d’Europe d’être opérationnelles dans les 27 autres membres de l’Union. La simplification passe aussi par le financement. « Il est toujours plus difficile de lever des fonds pour de petites entreprises en Europe que ça ne l’est aux Etats-Unis. Nous ne voulons pas que ce soit un obstacle à la création de richesses », a déclaré George Osborne.

 2. Uniformiser les législations

Les deux ministres militent pour la création d’une régulation commune en matière de numérique. Emmanuel Macron a pris l’exemple de la protection des données, un sujet qui sera d’ailleurs débattu au Parlement français dans le cadre du projet de loi numérique prévu pour la fin de l’année. « Comment protéger les données personnelles comme le droit à l’oubli alors qu’il existe différentes définitions et régulations en Europe ? La réponse classique serait de créer des règles nationales mais ce serait une erreur car ça créerait des barrières entre les différents pays » a noté le ministre. Une réglementation européenne sur la protection des données est actuellement en discussion ; « des résultats concrets », seront présentés cette année d’après Emmanuel Macron.

3. Ouvrir les données publiques

Les deux ministres ont aussi profité de cette visite à The Family pour annoncer le lancement d’un partenariat d’open data entre la France et la Grande-Bretagne. L’objectif est simple : rendre les données publiques accessibles aux petites entreprises et aux start-up européennes. « Nous voulons promouvoir ce partenariat car nous sommes dans une économie des données. En France, nous commençons à le faire pour le transport et la santé », a précisé Emmanuel Macron. Les Français et les Britanniques n’ont pas suivi, cette fois, le calendrier européen, précisant que ce type d’initiative doit être rapidement conclu. Les données publiques sont un vivier d’informations et une matière indispensable pour bon nombre de start-up. « Si vous ouvrez les données des gouvernements, des individus intelligents et créatifs vont créer des applications qui vont améliorer la vie des citoyens », a assuré George Osborne. Les deux hommes espèrent que d’autres membres de l’Union Européenne mettront bientôt en place une politique d’open data.

4. Réformer l’économie européenne

Au-delà du secteur du numérique, c’est toute l’économie de l’Union Européenne que souhaite réformer les deux ministres. En effet, ceux-ci ne considèrent plus le digital comme un secteur mais comme un outil qui couvre tous les pans de l’économie. Selon eux, une réforme est nécessaire pour aller vers « plus de simplicité, plus de subsidiarité, plus d’efficacité ». Aujourd’hui, Emmanuel Macron assure que les bases d’un accord ont été trouvées sans pour autant donner plus de précisions. Mais le message est clair : « Notre rôle n’est pas de dire aux gens ce que l’innovation doit être mais d’aider les gens à faire du business et à réussir. L’innovation et la disruption font partie de notre paysage et de notre futur », a déclaré le ministre français.

5. Quid de l’uberisation de l’économie ?

Depuis plusieurs mois, Uber, AirBnB ou encore Blablacar, affolent les bourses et bouleversent l’économie. Dernier exemple en date, la polémique sur la légitimité de l’application Uber Pop qui permet à des particuliers d’être chauffeurs. Pour le moment, peu de pays européens ont réussi à créer un cadre juridique pour ce nouveau type d’activité. « Aujourd’hui, il y a une zone grise qui n’est pas couverte par la législation. Notre régulation n’est plus adaptée, nous devons trouver un nouvel équilibre. D’un côté, le statut actuel des taxis n’est plus adapté bien qu’ils aient des droits parce qu’ils ont payé une licence. De l’autre, on doit permettre aux gens de créer ces nouveaux business et de proposer de nouveaux emplois », a expliqué le ministre français de l’Economie. Il a annoncé qu’il réunirait fin août autour de la table les taxis, Uber, les VTC et tout autre acteur concerné afin de poser les bases pour une nouvelle régulation. Emmanuel Macron ne compte pas s’arrêter au seul cas d’« Uber » et lancera au second semestre 2015 une série d’analyses et un travail commun autour de ces problématiques afin d’aider les acteurs traditionnels à s’adapter à ces changements et à développer de nouvelles activités.

 

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