Mercredi 27 mars, la remise des trophées CyberLeaders dont Alliancy est partenaire, a été l’occasion de récompenser des personnalités qui font bouger les représentations sur la cybersécurité, au-delà du cercle de ses experts habituels.

« L’écosystème de la cybersécurité souffre de stéréotypes. Il est nécessaire de réenchanter ses métiers, de montrer des rôles modèles ». En ouverture de la soirée de gala du Forum InCyber, organisé à Lille du 26 au 28 mars, Guillaume Tissier, directeur général du forum, a résumé ainsi l’importance d’organiser des trophées centrés sur des personnalités inspirantes. « Nous avions trop l’habitude de récompenser des entreprises ou des technologies » a-t-il souligné.

Organisée en partenariat avec Alliancy, la première édition des trophées CyberLeaders entendent remédier à ce manque. « Pour créer de la transversalité et désilotter, il faut parfois sortir la cyber de la cyber » a reconnu Sylvain Fievet, directeur de la publication d’Alliancy.

Compétences, résilience, leadership…

Ce n’est pas Souad Boutegrabet, fondatrice de l’association les DesCodeuses, et lauréate des trophées dans la catégorie « Compétences » qui dira le contraire. « Nous ne sommes que 6% de femmes à exercer dans les métiers de la cybersécurité. Il y a un vivier à aller chercher pour que la France rayonne de tous ses talents » a-t-elle mis en avant en recevant le prix des mains de Véronique Torner, présidente de Numeum, heureuse de voir une femme monter sur scène dans un univers encore par trop masculin. Le syndicat professionnel des acteurs du numérique compte plus de 130 de ses membres au sein de sa commission « cybersécurité » et 70 d’entre eux étaient représentés et exposaient sur le Forum InCyber ; une mobilisation dont s’est réjouie Véronique Torner.

Avec ces trophées, le FIC joue donc la carte de l’ouverture, en récompensant par exemple aussi Octave Klaba. Le dirigeant d’OVHcloud a été élu pour le « plan d’hyperésilience » qu’il a mis en place, alors que le cloud provider français construit patiemment « un leader, parfois contre vents et marées ».

L’engagement des autres professionnels de l’IT sur les enjeux cyber a également été salué. Thierry Borgel, le directeur des systèmes d’information et du digital de la foncière Icade, a ainsi été distingué pour son rôle de chef de file du groupe de travail « Zero Trust » au sein du Cigref, l’association des grandes entreprises et administrations françaises en transformation numérique. « Avec ce sujet, j’ai pu voir l’importance de mobiliser toutes les équipes et à quel point il était essentiel de porter une vision holistique » a expliqué le DSI en recevant son prix dans la catégorie « Leadership ».

Une œuvre jeunesse récompensée

Le thème du FIC 2024 étant « Ready for AI ? », il n’est pas surprenant qu’ait été mis en avant des contributions de l’écosystème sur le sujet de l’intelligence artificielle. C’est le cas en particulier de l’équipe travaillant au sein de l’Unesco sur les règles éthiques de l’IA.

Enfin, en remettant son Prix du livre InCyber, le FIC a également souhaité casser les codes de la cybersécurité, en ajoutant pour la première fois un ouvrage jeunesse « Ada & Zangemann », par Matthias Kirschner et Sandra Brandstätter. Ce conte sur l’informatique libre et le rôle à prendre des jeunes filles pour « une technique au service de l’autonomie » a été traduit de l’allemand par 114 élèves français, en s’appuyant sur le cadre de licence libre qui tient à cœur à ses auteurs. « Comme dans nos démocraties, la répartition du pouvoir dans le domaine des technologies est essentiel. Et nous devons montrer qu’un chemin inclusif est possible » a commenté Matthias Kirschner, absent, dans un mot envoyé aux organisateurs des trophées.