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Grand Débat sur la Donnée : le Syntec Numérique met en avant le dialogue du public et du privé sur la création de valeur

Le Syntec Numérique organisait le 4 avril dernier, la deuxième partie de son Grand Débat sur la Donnée. Un triptyque d’évènements encourageant tous les acteurs de l’économie à s’interroger sur les changements profonds que doivent prendre en compte les organisations publiques comme privées pour créer plus de valeur avec la data – le plus souvent grâce à de nouveaux partenariats.

Henri Verdier, directeur interministériel du numérique et du système d’information de l’Etat, lors du Grand Débat sur la Donnée du Syntec Numérique ©Alliancy

« On a beaucoup entendu dire que la donnée était le pétrole du XXIe siècle. Je ne suis pas d’accord : ce n’est pas une ressource rare et finie, et l’utiliser ne prive pas quelqu’un d’autres d’en faire de même. C’est plutôt un terreau sur lequel on peut faire pousser des choses ensemble ». Le directeur interministériel du numérique et du système d’information de l’Etat, Henri Verdier, était l’invité d’honneur de la session du Grand Débat sur la Donnée du mercredi 4 avril. On lui reconnait le mérite d’ancrer dans le concret un sujet qui peut parfois être abstrait pour beaucoup de dirigeants. La prise en compte du patrimoine immatériel de leur organisation reste en effet un des grands défis auxquels ils sont confrontés. Et la data est devenue une composante clé de ce patrimoine.

Après une première rencontre en mars au cours de laquelle les discussions ont beaucoup abordé l’entrée en application prochaine du règlement général européen sur la protection des données à caractère personnel (RGPD), ce nouvel épisode qui s’est tenu Salle Wagram (Paris 8e) a mis l’accent sur les leviers de création de valeur pour les organisations grâce à l’évolution de la gouvernance publique. Henri Verdier était notamment là pour expliquer en quoi la stratégie d’Etat « Plateforme » mis en œuvre par le gouvernement et la DINSIC était une condition sine qua non pour espérer des résultats. Bien plus que la seule ouverture des données (open data) progressivement appliquée depuis des années par les collectivités et les services centraux, l’Etat doit en effet selon lui faciliter l’emploi des données par des tiers, mais également savoir garantir leur fiabilité, leur pérennité et la régularité de leurs mises à jour dans le temps. « La donnée peut être une matière première, mais elle ne prend pas de valeur à être stockée. Elle a une valeur d’usage et une valeur de partage. » a abondé Simon Chignard, auteur de Datanomics : les nouveaux business models des données (2015) et travaillant lui-même pour les services centraux au sein d’Etalab.

Coopérer pour faire face aux GAFA

Sur l’ensemble des points présentés durant la matinée, c’est en effet dans la capacité à mettre en circulation efficacement la donnée entre différents types d’acteurs, que les possibilités de créer une valeur nouvelles sont apparues. Pour la puissance publique, cela signifie faciliter (progressivement) l’émergence de nouveaux usages et services proactivement, à travers de nouveaux catalyseurs comme l’harmonisation de l’authentification aux services publics en ligne, avec FranceConnect, par exemple. Mais cette évolution philosophique du côté de l’Etat doit trouver sa résonnance dans les comportements des entreprises. « Il est impossible de vouloir imaginer les nouveaux modes de transports dans la ville de demain, si toutes les données ne sont pas accessibles » a pris pour exemple Henri Verdier, appelant en filigrane à une proactivité réciproque des diverses entreprises dans le partage de leurs propres données d’intérêt public. « C’est un tableau à double-entrée : il y a des données issues du public et issues du privé, certaines ont intérêt à être partagées, d’autres – stratégiques, confidentielles, critiques pour la sécurité – non » a-t-il également clarifié, chassant le mythe du « tout ouvert ».

Ce besoin de créer de nouveaux partenariats et de nouveaux échanges autour de la donnée est d’ores et déjà visible à travers de plus en plus de start-up françaises, mais doit aller plus loin. Les entreprises de toute taille doivent y adhérer également. Face aux GAFA, c’est un enjeu économique pour le privé, et de souveraineté pour la puissance publique. En la matière, le Syntec Numérique veut évidemment assumer sa position d’interlocuteur privilégié à la frontière des deux mondes, avec un rôle d’animateur dans l’écosystème des acteurs du numérique français de toute taille pour faire émerger de nouvelles initiatives. La mise en place du Débat, retransmis sur le web en direct et avec la possibilité aux entrepreneurs de poser leurs questions par SMS, est vu comme un premier pas en appelant d’autres.

Prochaine et dernière session du Grand Débat sur la Donnée : le mardi 15 mai.  

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