[Tribune] Holacracy 5.0 : 7 super pouvoirs pour mieux engager les collaborateurs

Pour beaucoup d’entreprises, la question de l’engagement des collaborateurs est au cœur de la réflexion sur leur organisation. En cela, Holacracy – et plus particulièrement la nouvelle version Holacracy 5.0 – est une opportunité pour offrir à chaque collaborateur 7 super pouvoirs bien identifiés.  Bernard Marie Chiquet, fondateur de l’institut iGi et créateur du management constitutionnel, nous livre son analyse.

Le pouvoir change de nature

Bernard Marie Chiquet

Bernard Marie Chiquet, fondateur de l’institut iGi

C’est sans doute l’un des plus marquants. Avec Holacracy 5.0, on passe d’un « pouvoir sur » quelque chose ou sur une équipe à de l’autorité « au service de », du potentiel de création de valeurs d’un rôle ou d’un cercle. Le pouvoir n’est plus affecté à des personnes mais à des rôles. Il n’y a plus de rapports de pouvoir entre les personnes. Chacun est détenteur d’une délégation explicite d’autorités ; libre d’agir, de décider et de créer au service de la raison d’être et de chacune des redevabilités du rôle.

La réunion ou l’espace de triage

C’est là que se déroule le processus de triage ou de co-développement. Il garantit à chacun un espace dans lequel tout va être centré sur lui au travers du point / sujet qu’il aura choisi de mettre à l’ordre du jour. C’est lui qui contrôle l’espace, fait ses demandes, sollicite de l’aide, etc. En ce sens, c’est une école du mouvement, de l’engagement et du leadership, le tout dans un espace protégé. C’est aussi, pour les autres participants, une école du followership, qui développe leur capacité à se centrer sur l’autre.

Le pouvoir de gouverner

Désormais chacun, avec Holacracy 5.0, est en mesure de gouverner tout ce qui limite la création de valeurs dans son rôle, jusqu’à modifier la structure des rôles en réunion de gouvernance à partir d’une proposition visant à résoudre ou réduire la tension qu’il ressent, entre ce qui est et ce qui pourrait être.. Rien n’est simple bien sûr mais il s’agit d’une opportunité inédite pour faire avancer l’entreprise, en faisant modifier l’organigramme ou la structure de rôle de l’organisation.

Au service d’un rôle, tout est autorisé…

…sauf ce qui est explicitement interdit. Quel gain de temps à la clé ! D’autant que les interdits sont très peu nombreux et relatifs uniquement aux domaines c’est-à-dire à quelques prés carrés tels que l’accès aux comptes bancaires de l’entreprise. Quelques-uns perdurent donc mais sont réduits à la portion congrue. Mais, même dans le cas d’interdits explicites, chaque rôle peut malgré tout avancer en informant le détenteur du domaine, en « annonçant la couleur ». Sans objection de la part de celui-ci dans un délai raisonnable, il peut avancer.

Agir selon son interprétation

Quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, la constitution ou la gouvernance sont accessibles et peuvent être interprétées par chacun. Permission est donnée, officiellement, à tous d’agir selon leur propre interprétation. Inutile d’en référer à d’autres. Chacun est libre de se faire son interprétation dans une situation donnée et d’agir en conséquence. Une réalité qui naturellement vient faciliter l’engagement.

Les attentes implicites n’ont aucun poids

Il est désormais impossible à votre ancien patron de venir vous imposer quelque chose qui ne soit pas explicite. Il s’agit incontestablement ici d’une avancée majeure car libératrice d’une des principales sources de souffrance dans le monde du travail (cf. Elliott Jaques). Plus besoin de chercher à faire plaisir, ni d’écouter des ordres devenus inopérants.

La possibilité de prendre des initiatives hors de ses rôles

Chacun est affecté à plusieurs rôles dans l’organisation. Mais rien n’empêche qui que ce soit de prendre un projet hors de ses rôles s’il l’estime utile pour l’organisation. Place est donnée à l’initiative individuelle. Un processus écrit et explicite de la constitution Holacracy 5.0. Pas de question à se poser puisque l’accès est libre même si encadré par un processus clair et lui-même explicité.

Indéniablement, ce dernier super pouvoir comme les autres offre la possibilité à chacun de progresser vers ses talents et de s’engager plus loin pour l’entreprise, d’être pleinement acteur de son évolution professionnelle.

Cependant, reste un point d’attention important. Aller sur cette voie, c’est aussi exposer chacun à un « miroir impitoyable », un révélateur de ses propres limites et de ses peurs. Rigueur et exigence sont donc de mise pour parvenir à bon port, pour espérer tirer pleinement partie de ces 7 super pouvoirs de la constitution Holacracy 5.0.