IA de confiance : la GenAI séduit, mais les garde-fous manquent encore

 

Selon une étude mondiale menée par IDC pour SAS, les entreprises font plus confiance à la GenAI qu’à toute autre forme d’intelligence artificielle, mais négligent encore les garde-fous essentiels à son encadrement. Une contradiction coûteuse, alors que la confiance conditionne directement le retour sur investissement.

 

La GenAI inspire confiance, parfois à tort. C’est l’un des constats du rapport « Impact des données et de l’IA : l’impératif de la confiance », publié par IDC pour le compte de SAS. Près d’un décideur sur deux (48 %) déclare avoir totalement confiance dans l’intelligence artificielle générative, contre seulement 18 % pour l’IA dite traditionnelle. Pourtant, seules 40 % des entreprises investissent réellement dans des mesures de gouvernance, d’explicabilité ou d’éthique destinées à fiabiliser leurs systèmes. Pour Kathy Lange, directrice de recherche IA & Automation chez IDC, cette situation révèle une forme de paradoxe : « Les formes d’IA qui ressemblent le plus à l’humain inspirent davantage confiance, indépendamment de leur fiabilité réelle. Mais la question reste entière : cette confiance est-elle méritée ? »

 

Les promesses chiffrées d’une IA responsable

 

L’étude, menée auprès de 2 375 dirigeants et responsables IT sur tous les continents, établit un lien direct entre gouvernance et performance économique. Les organisations qui structurent une IA de confiance sont 60 % plus susceptibles de doubler le retour sur investissement de leurs projets. À l’inverse, celles qui négligent ces pratiques freinent leur propre croissance, preuve que la confiance n’est pas qu’un enjeu moral, mais bien un levier de compétitivité. « Pour le bien de la société comme pour celui des entreprises, il est impératif de pouvoir faire confiance à l’IA », insiste Bryan Harris, Chief Technology Officer de SAS. « Cela passe par des implémentations plus solides, un contrôle humain renforcé et une montée en compétence généralisée. »

 

Des technologies émergentes qui inspirent (trop) confiance

 

Les technologies les plus récentes, IA générative, agentique ou quantique, concentrent désormais la majorité de la confiance, souvent au détriment des systèmes plus établis. L’étude montre que 62 % des répondants s’inquiètent des risques liés à la confidentialité des données, 57 % de la transparence et 56 % des usages éthiques. Le paradoxe se creuse : certaines entreprises qui investissent le moins dans la fiabilité déclarent pourtant trouver la GenAI deux fois plus digne de confiance que les modèles d’apprentissage automatique, pourtant mieux maîtrisés. En toile de fond, l’IA quantique gagne elle aussi du crédit symbolique : un quart des décideurs (26 %) lui accordent déjà une confiance « pleine et entière », bien que ses applications concrètes restent encore embryonnaires.

 

Le chaînon manquant : la gouvernance des données

 

À mesure que les IA deviennent plus autonomes et s’intègrent aux processus critiques, la qualité du socle de données devient décisive. Près de la moitié des entreprises (49 %) évoquent une infrastructure de données faible ou fragmentée comme principal frein à la réussite de leurs projets. Suivent la mauvaise gouvernance (44 %) et le manque de compétences internes (41 %). L’accès aux sources pertinentes (58 %) reste la première difficulté opérationnelle, bien avant les questions de conformité ou de sécurité. Sans une architecture de données robuste, impossible d’espérer des IA explicables, fiables et alignées avec les exigences réglementaires à venir.

 

La confiance, nouveau KPI de la performance

 

Alors que la GenAI s’impose dans tous les secteurs, la confiance devient le véritable indicateur de maturité des entreprises. L’étude de SAS met en lumière un paradoxe global : plus les dirigeants croient en la technologie, moins ils investissent pour la rendre digne de cette foi. Entre enthousiasme technologique et encadrement balbutiant, l’écart se creuse entre perception et réalité. Pour les organisations, il ne s’agit plus simplement de croire en l’IA, mais d’apprendre à lui faire confiance sans naïveté. C’est à cette condition que la promesse de l’intelligence artificielle cessera d’être un pari et deviendra un atout mesurable pour le business.