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IA Générative : beaucoup de peur et d’angoisse à dépasser dans les entreprises françaises

Les organisations se font-elles une idée juste des défis à venir avec l’IAG en France ? Le fondateur de la toute nouvelle Association des Professionnels de l’Intelligence Artificielle Générative, Alexis Choron, répond à nos questions.

Favoriser les échanges sur ce secteur novateur et émergent, telle est la vocation de l’Association des Professionnels de l’Intelligence Artificielle Générative, créée en août dernier par Alexis Choron, formateur Midjourney et consultant blockchain. L’APIAG sera officiellement lancée à Paris dans le courant du mois d’octobre. D’ici là, son fondateur nous partage sa perception de la relation qu’entretiennent les entreprises françaises avec l’IAG.

Alexis Choron formateur Midjourney et consultant blockchain

Alliancy. Pourquoi une association dédiée à l’IA générative ?

Alexis Choron. Premièrement, il n’en existe aucune en France. Deuxième raison, j’ai lancé une initiative similaire il y a 7 ans dans la blockchain en créant l’association theweb3.org. Elle n’existe plus aujourd’hui et visait à promouvoir l’écosystème blockchain dans le sud de la France, puisqu’à l’époque j’habitais Marseille à plein temps. La troisième raison est la volonté de faire la promotion de l’écosystème des professionnels de l’IA générative, un écosystème naissant, encore relativement épars dans toute la France et sans réelle cohésion. Les gens ne se connaissent pas forcément tous et l’objectif est de tenter de les fédérer. L’idée est également d’ouvrir des antennes régionales de l’association.

Où en est la France sur l’IA générative par rapport à la situation internationale ?

La France est très retard par rapport aux Etats-Unis et à la Chine en termes de développement de l’IA en général. Concernant l’IA générative, tout vient des Etats-Unis. 90% des logiciels existants proviennent de là. Il existe de belles initiatives françaises : la plus importante société française d’IA est Hugging Face (ndlr : Clément Delangue, son cofondateur, figure dans la liste des « 100 personnalités qui donnent du sens au numérique », dévoilée par Alliancy à l’occasion de ses 10 ans), mais malheureusement, elle s’est expatriée aux Etats-Unis. En termes de législation, il n’existe pas de loi franco-française. La Communauté Européenne travaille sur un projet de loi qui encadrerait de manière très précise l’IA et l’IA générative. C’est donc aussi le souhait de l’APIAG de contribuer à l’évolution des normes et des bonnes pratiques ainsi qu’à la réglementation dans le domaine.

Qu’inspire l’IA générative aux sociétés françaises ?

Je ressens beaucoup de peur, d’angoisse et d’inquiétude au sein des entreprises à l’égard de l’IA générative. C’est tout à fait normal quand une technologie disruptive comme celle-ci arrive sur le marché. Je prends souvent l’exemple, ayant moi même été photographe à une époque, du passage de la photographie argentique au numérique. 90% des photographes ne voulaient pas passer au numérique. Ils le considéraient comme une simple mode et comme insuffisamment performant. Ces objections étaient recevables à l’époque, sauf que 25 ans après, ces photographes n’existent plus.

Aujourd’hui, certaines entreprises refusent d’utiliser l’IA et l’IA générative mais d’autres réalisent que si elles ne s’en servent pas, elles prendront du retard par rapport à leurs concurrents. On observe donc tout de même une volonté de se former et c’est la raison pour laquelle j’ai créé une formation à Midjourney et à Runway qui sont des outils d’IA générative d’images et de vidéos. Je forme surtout des professionnels de la communication visuelle, de la publicité et de l’image, qui doivent impérativement s’y mettre car ils sont potentiellement impactés par l’IA générative.

En effet, le workflow pour créer des images est aujourd’hui beaucoup plus long sans utiliser des IA génératives qu’en les mettant à profit. Les avantages de ces IA pour ces professionnels sont d’accélérer considérablement leur workflow, disposer d’outils qui vont stimuler leur imagination, faire des économies car ils produisent plus vite et proposer à leurs clients des délais de production bien plus courts.   

Quelles vont être les premières actions de l’APIAG ?

L’organisation tous les mois de rencontres entres les professionnels de l’IA générative, afin de créer une émulation entre les différents acteurs du secteur. Mon objectif est que les gens se rencontrent et se découvrent. Pourquoi ? Voilà un an, j’ai publié avec Bpifrance un rapport conséquent sur l’état des lieux de la blockchain en France. On y découvre qu’il existe 300 entreprises dans ce secteur d’activité. Cependant, lorsque j’ai demandé à leurs dirigeants combien d’acteurs il connaissaient dans la blockchain, leur réponse a été « entre 10 et 15 ». Ils ne connaissaient donc ni leurs concurrents ni leurs potentiels partenaires… Avec l’APIAG, nous prévoyons également de faire des présentations dans les écoles. Ce sont en effet nos enfants qui seront, tout au long de leur vie, les utilisateurs et les créateurs d’IA génératives.

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