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Le « cahier de doléances » de la Fintech française

Mercredi 24 janvier, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au Numérique, a réuni quelques fleurons de la fintech française pour évoquer les points d’achoppement avec l’écosystème. Un format qu’il a précédemment décliné dans la distribution ou la santé… De nouvelles propositions devraient bientôt émerger pour La French Tech.

Le « cahier de doléances » de la Fintech française

Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique (gouvernement.fr)

Dans les locaux de Bpifrance du IXème arrondissement de Paris, une quinzaine de dirigeants de start-up françaises de la finance et de l’assurance étaient réunis autour de Mounir Mahjoubi, pour échanger sur les difficultés rencontrées dans leur quotidien.

Un débat vif de passionnés s’est vite engagé autour du traditionnel café/croissants à la française. C’était le dernier rendez-vous du Tour de France de La French Tech du Secrétaire d’État au numérique (d’où la présence de journalistes !), avant de formuler au gouvernement, d’ici à trois mois environ, de nouvelles propositions qui pourraient s’intégrer à la loi Pacte. Seul objectif affiché clairement : faciliter la vie de tous les entrepreneurs. « Il faut pouvoir entreprendre en France. Il faut que la France devienne un territoire où l’on a envie d’investir », a lancé d’entrée le jeune dirigeant politique, très ouvert. Le ton était donné, rappelant d’ailleurs au passage que « l’identité  numérique était bien prévu pour début 2019 pour tous les Français ».

Les débats se sont ensuite concentrés sur quelques sujets majeurs, dont le financement et la réglementation qui ne sont pas inhérents aux start-up de ce secteur, mais sur lesquels tous semblaient s’accorder. Parmi eux étaient notamment présents les patrons de Qonto, Younited Credit, Alan, Lydia, Fluo, Famoco, Paymium, Ulule, Anaxago, Mieux Placer… et j’en oublie.

Par thèmes, voici quelques-unes de leurs remarques, volontairement anonymisées, concernant :

Le financement

« Il faut travailler à mobiliser plus de fonds français aux côtés de fonds américains ou israéliens pour financer vos tours de table, Bpifrance y travaille » Mounir Mahjoubi

La réglementation

« C’est notre volonté d’insuffler un changement d’esprit dans les administrations publiques et notamment dans les administrations de contrôles pour qu’elles accompagnent et conseillent les sociétés avant de les sanctionner. L’Urssaf a beaucoup évolué, la CNIL va aussi adopter une nouvelle philosophie, plus proche de l’accompagnement. » Mounir Mahjoubi

Les données

« Le RGPD, c’est une révolution et des milliards d’euros d’opportunités pour des entreprises européennes qui sauront valoriser les métadonnées et permettre aux utilisateurs de récupérer leur patrimoine de données. » Mounir Mahjoubi

Enfin, au vu des profils autour de la table, la parole « libérée » était de rigueur… tel « En France, c’est la fête à la fraude, mais on est les champions de la mise en conformité. » Les rires ont suivi.

Enfin, au rappel par le Secrétaire d’État de la nomination de Jean-Pierre Landau à la tête d’une mission chargée de réfléchir à des pistes d’encadrement réglementaire sur les crypto-monnaies. La réponse a vite fusé : « Il vient de la Banque centrale, c’est un peu comme nommer quelqu’un de Total à l’Environnement. »

Pour autant, tout le monde est reparti TRÈS satisfait de ces échanges. « Ils sont indispensables. Il faut pouvoir s’exprimer, dire ce qui doit bouger pour faire avancer les choses », concluait souriant Cyril Chiche, patron de Lydia. Et le politique a joué le jeu. Reste à voir ce qui en sortira.

 

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