Les Bourses mondiales repartent à la hausse après les tensions liées au secteur technologique, dans l’attente des indicateurs de l’emploi américain et de la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne.
Les Bourses mondiales tentent un rebond lundi, après le recul provoqué vendredi par de nouvelles craintes d’une bulle sur le secteur de l’IA, et avant des indicateurs aux Etats-Unis et la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi. En Europe, vers 12H10, Paris prenait 1,03%, Londres 0,91% et Francfort 0,44%. Milan gagnait 1,32%. A New York, les indices, les contrats à terme sur les indices américains, laissaient entrevoir une ouverture en hausse. Les places rebondissent après avoir été plombées vendredi par le regain de défiance des investisseurs envers l’intelligence artificielle (IA) et les titres technologiques. Les résultats de Broadcom et d’Oracle ont déçu les marchés et relancé les craintes d’une bulle sur la tech. Certains investisseurs s’inquiètent des valorisations gigantesques et de la rentabilité des investissements massifs dans l’IA. Mais désormais, les « marchés tentent de retomber sur leurs pieds », relève Matt Britzmann, de Hargreaves Lansdown. En Asie, les Bourses ont subi les mêmes doutes avec une séance de retard. Hong Kong a perdu 1,34% et Shanghai 0,55%. Tokyo a perdu 1,31%.
La BCE attendue au tournant
Les marchés du Vieux Continent attendent la réunion de la BCE pour sa dernière décision de politique monétaire de l’année et ses nouvelles projections macroéconomiques. L’institution devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés. Dans ce contexte, vers 12H10, rendement de l’emprunt allemand à échéance dix ans, référence sur le continent, atteignait 2,83%, contre 2,85% la veille en clôture.
L’emploi américain en focus
Autre point d’attention de la semaine : les chiffres de l’emploi américain pour le mois de novembre, mardi, « qui devraient poser les bases monétaires pour 2026 », selon John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank. Cette publication avait été retardée en raison de la longue paralysie budgétaire (« shutdown ») qui a touché les Etats-Unis du 1er octobre au 12 novembre. Or, elle est cruciale pour la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). « Les investisseurs souhaitent des données sur le marché du travail suffisamment faibles pour justifier de nouvelles baisses de taux, mais pas trop faibles au point de signaler un fort ralentissement », résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank. Les chiffres de l’inflation (CPI) seront aussi scrutés par les investisseurs jeudi. Un indice des prix trop élevé rendrait plus difficiles des baisses de taux, car elles peuvent elles-même avoir des effets inflationnistes. Dans ce contexte, côté change, le dollar restait stable (-0,08%) à 1,1749 dollar pour un euro.
La défense européenne en recul
Les titres des entreprises européennes de la défense cèdent du terrain, en raison des discussions entre Kiev et les négociateurs américains, en vue d’un cessez-le-feu en Ukraine à Berlin. Dimanche soir, après le premier cycle de pourparlers, l’émissaire américain, Steve Witkoff, avait assuré sur son compte X que « beaucoup de progrès » avaient été faits. A Francfort, vers 12H10, Hensoldt perdait 2,53% et Rheinmetall 3,19%. A Milan, Leonardo cédait 1,18%. A Paris Thalès reculait de 0,82 et Dassault Aviation de 0,73%.
Le Bitcoin tente un rebond, l’or proche du record
Le Bitcoin a fortement décroché durant le weekend, tombant dimanche d’environ 90.500 dollars à 87.611 dollars, une chute de quelque 3%. Il tentait lundi de se reprendre (+1,34%) à 89.464 dollars vers 12H00. La plus capitalisée des cryptomonnaies souffre elle aussi des inquiétudes sur le secteur technologique. L’or gagnait 1,01% à 4.343,40 dollars l’once (31,1 g), à un souffle de son sommet atteint fin octobre, à 4.381,52 dollars. En hausse de plus de 65% cette année, l’or « est en voie de réaliser sa meilleure performance annuelle depuis 1979 », fait remarquer Lukman Otunuga, de FXTM, dans une note dédiée à l’AFP. Le marché pétrolier est lui en légère baisse. Le baril de WTI nord-américain perdait 0,56% à 57,44 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,51% à 61,12 dollars.
