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L’inclusion digitale, nouveau cap annoncé par Orange sur #Vivatech2022

Pour sa première prise de parole publique à la tête du groupe Orange, Christel Heydemann a choisi Vivatech, salon dédié aux technologies disruptives et tenu chaque année au Parc des expositions à Paris. En poste depuis le 4 avril, la remplaçante de Stéphane Richard a annoncé ce 15 juin, au cours d’une conférence éclair, que « le digital n’a pas de futur s’il n’est pas accessible pour tous ».

Christel Heydemann, nouvelle directrice générale d'Orange, s'exprimant au salon Vivatech 2022.

Christel Heydemann, nouvelle directrice générale d’Orange, s’exprimant au salon Vivatech 2022.

« C’est un rôle naturel pour Orange de toujours transformer ses activités et anticiper les besoins de ses clients », affirme Christel Heydemann, nouvelle directrice générale du groupe de télécommunications. Ainsi, elle se félicite de voir que face à la crise sanitaire, Orange a pu s’adapter à la demande inédite en matière de travail à distance.

« Pendant la pandémie, nos réseaux ont montré à quel point ils étaient vitaux », complète-t-elle avant de rappeler la nécessité d’avoir collaboré avec les pouvoirs publics pour assurer la continuité des services numériques, alors que le trafic internet en France a connu un pic de 30% durant cette période.

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Passé ce constat, Christel Heydemann entame ensuite une présentation plus en détail de la philosophie du groupe. Le nouveau mot d’ordre est l’inclusion et une slide à l’écran laisse apparaître le message : « Le digital n’a pas de futur s’il n’est pas accessible pour tous ». Dès lors, la nouvelle patronne d’Orange adopte un discours aux allures d’un TedX : « Vous connaissez sûrement la fable indienne de l’éléphant et des six aveugles ? », demande-t-elle à l’audience. Cette histoire raconte que plusieurs aveugles, touchant chacun une partie différente du corps du pachyderme, sont en désaccord sur leurs représentations respectives de l’animal.

La fable est ici présentée comme une parabole de la subjectivité humaine et pour Christel Heydemann, cela illustre notre difficulté à adopter une vue d’ensemble pour imaginer la connectivité de demain. C’est aussi un moyen de rappeler la nécessité de construire un numérique à l’image de la diversité humaine. Un projet babélien voire quasi humanitaire donc, qui doit impérativement inclure le plus grand nombre.

Un des projets emblématiques qui est présenté sur scène se passe sur le continent africain. Le programme « Grande école numérique africaine » est porté par Orange Campus pour aider l’Afrique à relever le défi de la formation des jeunes, notamment dans les métiers porteurs du numérique. Au total, un millier de projets d’écoles digitales ont été déployés dans 16 pays africains. Une référence est aussi faite au programme d’urgence à destination des réfugiés en Ukraine pour les équiper de cartes Sim.

La connectivité auprès du plus grand nombre

Quelques heures plus tard, sur le stand animé par Orange à Vivatech, Michaël Trabbia, directeur exécutif Technologies et Innovation, participe à une table ronde pour présenter les projets incubés au sein des 13 Orange 5G Lab. Déployés depuis tout juste un an dans tout l’Hexagone mais aussi en Roumanie ou encore en Pologne, les laboratoires devraient aussi voir le jour sur le continent africain et au Moyen Orient. 

Au total, une centaine de start-up ont développé des prototypes qui exploitent le potentiel de la 5G. D’une part, sur des cas d’usage industriels comme l’aide à la maintenance par exemple et d’autre part, à destination du grand public avec une grande opportunité offerte au secteur du divertissement et du sport. Orange sera à ce titre partenaire des Jeux Olympiques 2024 à Paris.

À priori, les cas d’usage présentés n’ont pas de lien direct avec l’objectif d’inclusion d’Orange, quand bien même la 5G (et plus récemment la 6G) semble occuper une bonne partie des efforts et du temps de l’entreprise. Mais d’après Michael Trabbia, la 5G est bel et bien un moyen pérenne de couvrir des zones blanches, notamment en Afrique, et donc de ne laisser personne au bord de la route numérique.

Ce dernier affirme qu’Orange couvre déjà presque 50% de l’Hexagone et assure que le déploiement ira bien plus vite que la fibre optique ou encore la 4G ; les réseaux 2G et 3G seront d’ailleurs abandonnés d’ici peu. Alors que près de 23 000 communes françaises n’ont encore qu’un accès partiel à la fibre et que 12 000 autres doivent se contenter de l’ADSL, espérons que la 5G puisse réduire la fracture numérique qu’Orange annonce pouvoir résorber.

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