Michelin abandonne la distribution Tanzu de VMware pour reconstruire sa propre infrastructure cloud native, réduisant ses coûts de 44 % tout en renforçant ses compétences internes.
Michelin a choisi de reprendre la main sur son infrastructure Kubernetes en quittant Tanzu, la distribution commerciale de VMware, au profit d’une solution 100 % open source. Ce virage intervient après plusieurs années d’expérimentation puis de déploiement à grande échelle de clusters conteneurisés dans ses usines et environnements cloud. En cause : une incompatibilité croissante entre les choix techniques de VMware et la stratégie d’ingénierie logicielle du groupe clermontois. Dès 2018, Michelin avait pourtant misé sur le cloud natif avec un outillage maison basé sur Ansible, Python et GitLab CI. Mais en 2021, face à l’ampleur des besoins (multiplication des sites, des pods, des applications), l’entreprise s’était tournée vers Tanzu pour gérer plus efficacement ses environnements Kubernetes.
Migration accélérée vers une plateforme souveraine
Le contrat avec VMware arrivant à échéance à l’été 2024, et les évolutions commerciales imposées par le rachat de l’éditeur par Broadcom rendant incertaine la suite, Michelin a relancé un chantier interne de migration vers une plateforme souveraine. Dès juin 2024, les équipes entament un basculement automatisé, basé sur Cluster API et ArgoCD, qui permet de migrer les clusters sans interruption. Rebaptisée Michelin Kubernetes Services (MKS), la nouvelle plateforme open source héberge aujourd’hui plus de 450 applications réparties sur 62 clusters dans 42 sites. Elle est opérée par une équipe de 11 ingénieurs, et aurait permis à Michelin de réduire ses coûts de fonctionnement de 44 %, tout en raccourcissant les cycles de mise à jour. Le groupe, désormais membre de la CNCF, assume une posture de pleine responsabilité sur son infrastructure, en ligne avec sa volonté de faire de la DSI un pôle d’ingénierie à part entière.