[🎥Plus Forts Ensemble] avec JĂ©rĂ´me Laredo, co-fondateur de Deliverect

Acteur de la gestion de commandes en ligne dans la restauration, la start-up belge Deliverect vient de lever 65 millions de dollars auprès des américains DST Global Partners et Redpoint Ventures, deux nouveaux investisseurs. Au total, depuis sa création en septembre 2018, elle a levé plus de 90 millions de dollars. Rencontre en vidéo avec son co-fondateur : Jérôme Laredo.

Que veut dire gestion de commandes en ligne concrètement ? « Nous automatisons les systèmes de caisse des restaurateurs pour les relier directement aux plateformes de livraison comme UberEats, Deliveroo, JustEat… », explique JĂ©rĂ´me Laredo, l’un des 4 cofondateurs de Deliverect (avec Zhong Yuan XU, Jan Hollez et Jelte Vrijhoef), qui s’étaient rencontrĂ©s prĂ©cĂ©demment chez leur ancien employeur.

« Nous fournissons aux restaurateurs une technologie qui leur permet de gérer facilement les commandes numériques, y compris la livraison, les plats à emporter et les applications de restauration interne », poursuit-il. Ceux-ci n’ont donc plus à surveiller plusieurs appareils, ni de saisir manuellement les commandes dans leur système de caisse existant. Ce qui leur permet d’augmenter en moyenne de 25 % leurs revenus et de baisser de 80 % les échecs de commande (le système tient compte en temps réel des ruptures de menus).

L’an dernier, Deliverect a dépassé les 30 millions de commandes traitées (dans plus de 12 000 établissements dans le monde), en hausse de 750 % par rapport à avril 2020… Ce qui équivaut à plus de 1 milliard de dollars en valeur de commandes. Parmi ses clients en France, on peut citer Big Mamma Group, Smart Kitchen, Mezzencore ou Clasico Argentino et un millier de petits établissements.

On voit donc une très grande diversitĂ© de clients, mĂŞme si 60 % d’entre eux sont de petits restaurateurs. « Notre clientèle va du restaurant indĂ©pendant au coin de la rue aux grandes chaĂ®nes mondiales de restaurants (comme KFC), en passant par de grands groupes mondiaux, dĂ©tenteurs de marques de produits de grande consommation. » Unilever par exemple, grâce Ă  la solution proposĂ©e par Deliverect, peut s’intĂ©grer Ă  Deliveroo et Ă  Uber Eats et ainsi livrer (via un rĂ©seau de restaurants-relais) ses glaces Ben & Jerry’s et Magnum directement aux clients de ces grandes plateformes. Depuis plus d’un an Ă©galement, l’entreprise a vu les demandes de la part des dark kitchens (ou marques virtuelles) exploser… 

Aujourd’hui, Deliverect compte 220 collaborateurs, présents dans dix pays, dont l’Amérique du Nord. Cette année, deux nouveaux bureaux seront ouverts en Allemagne et en Australie. « Nous comptons également embaucher une centaine de personnes », explique Jérôme Laredo, dont 25 % de développeurs environ. La société compte surtout renforcer ses implantations actuelles, l’accent étant surtout mis cette année sur l’aspect commercial-marketing.

Le cofondateur, Chief Revenue Officer de Deliverect, estime que le monde de la restauration est arrivé à un tournant de son histoire. En retard en matière de digitalisation avant la crise, le secteur de la restauration a compris aujourd’hui qu’il faut disposer d’un menu en ligne, d’un site web, d’une politique de fidélisation, d’une gestion multiple des paiements, d’un suivi de sa base clients comme de ses stocks… Toutes sortes d’actions qui ne passent que par le numérique ! « Les établissements qui vont s’en sortir après cette crise seront ceux qui ont pris réellement le tournant de cette transformation », conclut celui qui veut multiplier par dix les établissements connectés d’ici à quatre ans.