Alliancy

Souveraineté, confiance, dépendance technologique : comment dépasser les constats ?

 

L’année 2025 aura sans conteste été placée sous le signe des prises de conscience en matière de dépendances technologiques européennes et françaises. Les dirigeants ont pu prendre la mesure des changements imprévisibles amenés par le second mandat de Donald Trump, tout en se rendant compte de l’étendue du travail à mener de ce côté-ci de l’Atlantique, résumé par les alertes du rapport Draghi. Pour autant, onze mois après, et alors que se profile une année 2026 à l’avenant, qu’est-ce qui a vraiment changé ? Rien ou si peu. Les récents appels du pied européens pour la nomination d’une personnalité forte afin de mettre en place à marche forcée les recommandations du plan Draghi ne font que ressortir plus visiblement l’enlisement politique sur la question. En attendant l’Europe, il faut pourtant agir : c’est aux organisations elles-mêmes de se prendre en main. C’est le message passé à l’occasion de la matinée organisée par Alliancy ce 13 novembre, sous la forme de la restitution des travaux de notre Do Tank « Dépendances technologiques, libertés d’action ».

 

Sortir de l’ambiguïté

 

Cette initiative lancée au printemps dernier a eu dès le départ pour objectif de centrer les échanges sur les capacités concrètes d’action des entreprises et des organisations publiques, car celles-ci disposent, à leur niveau, de marges de manœuvre qu’elles peuvent exploiter dès aujourd’hui pour réduire leurs dépendances et mieux maîtriser leur destin technologique. Ce sont ces leviers que les membres du Do Tank (CNAM, EDF, Thales, Urssaf, Docaposte, Sopra Steria, Easyvista, SUSE, Red Hat…) ont explorés collectivement, en partageant leurs retours d’expérience autant que leurs attentes. Les ateliers menés durant six mois ont permis d’explorer des aspects variés et complémentaires des questions de dépendances. Ces travaux ont par ailleurs demandé de réaliser un alignement en termes de définitions alors qu’une forme d’ambiguïté s’est installée, chaque acteur utilisant des termes plus ou moins précis et donnant souvent l’impression qu’ils seraient interchangeables. En réalité, si les sujets de la souveraineté numérique, des dépendances technologiques d’une entreprise ou encore de sa résilience peuvent tous être des points d’entrée pour agir, leurs périmètres ne sauraient se confondre entièrement. À titre d’exemple, des situations problématiques de dépendances, commerciales ou technologiques, peuvent très bien exister avec des éditeurs de logiciels français… Les préoccupations liées aux enjeux de souveraineté, face à la domination technologique et aux comportements des grands acteurs américains notamment, sont légitimes. Mais pour le Do Tank, le défi a été d’aller au-delà, afin de définir des possibilités d’action plus générales pour les organisations, quelles que soient leurs préoccupations immédiates.

 

Un plan directeur autour de quatre axes d’action

 

En substance, ces travaux ont permis de souligner une nécessité impérieuse : créer un cercle vertueux d’action, inscrit dans la durée et dans une logique d’amélioration continue. Le «Plan directeur méthodologique» proposé par le Do Tank vise ainsi à guider les organisations dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur propre stratégie d’autonomie stratégique. Il ne s’agit pas d’une solution unique, mais d’un cadre structurant, issu de l’intelligence collective et des retours d’expérience partagés lors des ateliers, et destiné à être adapté au contexte spécifique de chaque entreprise. Ce plan directeur détaille quatre axes d’action interdépendants pour installer ce cercle vertueux : «Sensibiliser», «Planifier», «Intégrer» et «Accompagner». Chacun de ces axes nécessite des actions et des choix spécifiques, mais influence également les autres. Derrière ces différents périmètres, une ambition s’impose : passer d’une gestion souvent réactive et subie des dépendances à une approche stratégique, anticipée et pilotée par le risque et la valeur à long terme. Bref, une vision de dirigeant.

 

 

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