72 % des PME françaises utilisent déjà l’IA ou comptent le faire, mais seules une minorité mobilisent les dispositifs de financement disponibles. En cause : un manque d’accompagnement et une complexité d’accès, selon une étude OnePoll pour Rreichelt Eelektronik.
“L’intelligence artificielle, tout le monde en parle, mais encore trop peu osent passer à l’acte”. Le constat est partagé par les 250 décideurs interrogés par OnePoll pour reichelt elektronik : 72 % des PME françaises affirment avoir déjà adopté l’IA ou s’apprêtent à le faire, mais 22 % se disent freinées par les coûts d’investissement. Une barrière qui explique pourquoi, malgré la profusion de programmes de soutien, les demandes de financements restent marginales. Les résultats montrent une timide mobilisation des aides existantes. Côté européen, seules 27 % des PME ont déposé un dossier dans le cadre d’Horizon Europe, Digital Europe ou encore auprès du Conseil européen de l’innovation. Mais le taux de succès demeure faible : 17 % ont obtenu une aide. Au niveau national, le concours i-Lab attire 19 % des PME interrogées, tandis que le programme IA Booster France 2030 lancé par Bpifrance a séduit 22 % des répondants, avec un taux de réussite de 18 %. Enfin, les aides régionales (Pack IA, CAP’TN, Mon assistant IA…) ont été sollicitées par 28 % des entreprises, et 21 % en ont bénéficié. Autrement dit, l’offre existe, mais reste peu activée par les PME.
L’accompagnement, le vrai nerf de la guerre
Pourquoi une telle frilosité ? Parce que les entreprises se sentent démunies face à la complexité des démarches. L’étude révèle que 46 % des PME souhaitent d’abord un meilleur accès aux conseils d’experts, 40 % demandent une simplification des procédures de financement, et 38 % réclament une réduction des lourdeurs administratives. En clair, le blocage n’est pas tant une question de volonté que de manque de lisibilité et de soutien opérationnel. « L’IA représente une opportunité stratégique pour les PME. Mais pour surmonter la barrière des coûts, l’accès simplifié aux financements est déterminant », souligne Christian Reinwald, Head of Product Management & Marketing chez rReichelt eElektronik. Au-delà du financement, la question de la souveraineté numérique occupe une place centrale. Dans un contexte géopolitique tendu, 76 % des PME françaises privilégient des solutions d’IA développées par des acteurs européens, dont 37 % spécifiquement pour leur conformité au RGPD. Un signe que l’ancrage territorial et la sécurité des données s’imposent désormais comme des critères stratégiques, au même titre que la performance technologique.
Vers un tournant stratégique ?
Alors que la tech ne représente encore que 10 % du budget de l’Union européenne, la pression monte pour renforcer l’investissement dans l’IA. Pour les PME, l’enjeu est clair : sans accompagnement accru et sans financements plus accessibles, elles risquent de rester spectatrices d’une course mondiale déjà lancée. Mais si l’Europe parvient à lever ces freins, les PME françaises pourraient bien transformer leur prudence actuelle en un avantage compétitif sur l’échiquier international.
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