[Billet d’humeur] Entre inflation budgétaire et promesses d’intelligence artificielle générative, les DSI reprennent le chemin de leurs « classes » numériques. Comme les élèves de septembre, ils retrouvent des cahiers pleins de bonnes résolutions et des professeurs exigeants : dirigeants, collaborateurs et clients.
Chaque année, la scène se répète : les cartables se referment sur les plages, les agendas se rouvrent au bureau. Pour les responsables informatiques, la rentrée a le même parfum de crayons neufs et d’emplois du temps bien remplis. À ceci près que leurs cahiers ne contiennent pas des exercices de grammaire, mais des plans de migration cloud, des projets d’IA à cadrer, et une équation budgétaire à résoudre avant la fin du trimestre.
L’actualité, elle, ne laisse guère le loisir de s’échauffer en douceur. La cybersécurité reste la matière principale, avec ses contrôles surprises que sont les attaques toujours plus sophistiquées. L’intelligence artificielle générative, promue au rang de discipline obligatoire par les directions générales, exige un investissement massif dans la formation des équipes et dans l’adaptation des processus. Quant aux infrastructures, elles se rappellent sans cesse au bon souvenir des DSI, entre sobriété énergétique imposée par la hausse des coûts et exigences croissantes en résilience.
Mais, loin de la sinistrose et de l’incertitude budgétaire du pays, cette rentrée a aussi des allures de classe découverte. La France et l’Europe accélèrent sur les initiatives de souveraineté numérique ; les grands chantiers d’interopérabilité laissent entrevoir un quotidien moins cloisonné. Même l’adoption de l’IA, souvent perçue comme une corvée de maths avancées, se transforme pour certains en terrain de jeu, où la créativité retrouve droit de cité.
Alors oui, les cartables sont lourds et le tableau noir bien rempli. Mais à l’image des élèves qui retrouvent leurs camarades avec un sourire, les DSI savent que ces retrouvailles avec leurs dossiers sont aussi l’occasion d’apprendre, de se dépasser et, parfois, de marquer quelques points d’avance pour l’année.
