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Teamleader, à la conquête des TPE-PME européennes

En août dernier, la start-up belge Teamleader a levé 18,5 millions d’euros pour renforcer son outil à l’attention des TPE-PME. Des embauches sont programmées, le développement de sa place de marché applicative également, comme un renforcement de son réseau de partenaires-revendeurs.

L’équipe de Teamleader en France. A droite, Guillaume Broutart, directeur France et Italie.

L’équipe de Teamleader en France. A droite, Guillaume Broutart, directeur France et Italie.

Gérer son entreprise n’est jamais simple, encore moins pour un dirigeant de TPE-PME. C’est pour aider ces patrons de petites entreprises, d’abord de services (allant de 2 à 50 salariés), que les trois co-fondateurs de TeamLeader, confrontés au même problème, ont créé leur solution de gestion d’entreprise il y a six ans (CRM, gestion de projet, facturation et service client), hébergée dans le cloud d’AWS.

Leur objectif : décharger ces dirigeants de la gestion des opérations courantes, pour qu’ils puissent se concentrer sur les projets et les clients.

Fin août, la start-up belge, aujourd’hui pilotée par Jeroen De Wit, CEO, a annoncé une levée de fonds de 18,5 millions d’euros. A ce jour, Teamleader revendique 10 000 clients à travers l’Europe (dans six pays), dont les 1 000 en France atteints d’ici à la fin de l’année et acquis en un an.

« Cette levée de fonds va nous permettre de renforcer le développement de l’outil en priorité, que l’on veut simple, intuitif et à un prix abordable [cela commence à 25 euros par mois, NDLR]. C’est pourquoi la société recrute une cinquantaine de personnes au total, dont majoritairement des développeurs et des commerciaux », explique Guillaume Broutart*, diplômé de l’Institut Mines-Télécom en management stratégique, qui a rejoint Teamleader pour piloter l’implantation de la start-up en France il y a un an, et plus récemment, en Italie.

A ce stade, Teamleader n’envisage pas d’autres implantations en Europe. Elle préfère se concentrer sur le renforcement de ses positions actuelles : « Notre objectif est d’asseoir notre leadership sur ces six pays, avant d’attaquer le reste de l’Europe ». Depuis un an, Teamleader a complété son offre en ouvrant une marketplace applicative, qui affiche aujourd’hui plus de 200 modules complémentaires à disposition, comme la comptabilité (avec Sage), le paiement (Mollie)…, tous accessibles et payables depuis son site.

« Nous voulons répondre le plus largement possible aux besoins de nos clients en complétant l’offre de base », précise le jeune ingénieur. Présent dans plusieurs pays, cela nous permet d’avoir une approche multi-locale, même si on a un bureau dans chacun de ces pays pour être plus proches de nos clients et partenaires. En fait, on adapte notre produit au local via notre marketplace. » Pour la France, une dizaine de modules ont été intégrés à la plateforme en un an.

L’appel aux solutions de start-up

Pour accélérer en ce sens, TeamLeader vient de créer un fonds de 1 million d’euros, pour permettre aux start-up de l’univers du cloud de faire leur intégration dans son offre de base. « Ce fonds donnera un coup de pouce aux développeurs de logiciels pour créer des intégrations entre leur logiciel et Teamleader. Notre objectif est d’arriver à l’outil le plus complet possible !, insiste-t-il. Depuis la création de ce fonds en juin, nous avons reçu beaucoup de candidatures… et visons les 1 000 intégrations dans les trois prochaines années. » A côté de ce fonds, une toute nouvelle API permettra à des tiers de construire des intégrations facilitées avec Teamleader. Les ventes de la start-up, qui compte déjà 180 collaborateurs, triplent chaque année. « La concurrence est forte, reconnaît-il. Mais nous sommes les plus compétitifs avec notre marketplace. C’est aussi pourquoi nous cherchons à doubler le nombre de développeurs dans notre structure pour rester à la pointe ».

En France, Teamleader compte 15 collaborateurs (marketing, commercial, pas de développeurs), tous hébergées chez WeWork, rue des Archives, à Paris. « C’est l’endroit idéal pour une société comme la nôtre, qui a des besoins ultra-flexibles, à Paris, comme partout en Europe. Nous appartenons à cette communauté, à cet univers, avec qui nous échangeons beaucoup. On peut ensuite facilement changer de lieu de travail. C’est mon cas par exemple quand je me déplace en Italie pour rencontrer mes équipes », conclut Guillaume Broutard.

Dans les mois à venir, le dirigeant compte s’atteler à construire son réseau de  de partenaires-revendeurs en France. Aujourd’hui, il en compte une quinzaine, il vise la centaine d’ici un an. « Nous souhaitons étendre notre présence sur tout le territoire », conclut-il.

* Guillaume Broutart est précédemment passé par Sagem (groupe Safran) et la fintech américaine FIS.

Teamleader a été créée par Jeroen De Wit, Willem Delbare et Mathias De Lore en 2012 à Gand (Belgique). Seul le premier est encore aux commandes de l’entreprise aujourd’hui.

La levée de fonds de 18,5 millions d’euros a été menée par Keen Venture Partners, avec l’appui de l’investisseur historique Fortino Capital et de PMV. La société avait déjà levé 10 millions d’euros en novembre 2016.

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