La Maison de la Chimie accueillait la 19ème édition des Assises du Très Haut Débit et des infrastructures numériques ce jeudi 3 juillet 2025. La géopolitique des câbles de télécommunication a été longuement discutée : la sécurisation des infrastructures terrestres, sous-marines mais aussi les solutions satellitaires.
Éboulements, tempêtes, sabotages…, la question de la dégradation des câbles de télécommunication a longuement été abordée lors de la 19ème édition des Assises du Très Haut débit et des infrastructures numériques ce jeudi 3 juillet 2025. L’enjeu de la résilience de ces infrastructures est en effet un sujet majeur. Comme le rappelle le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, qui a fait le déplacement : « L’économie, la santé, les services publics, l’énergie, etc., tout dépend d’elles, elles sont les artères numériques de notre nation. » Désormais, la priorité n’est plus au déploiement du réseau de fibre optique mais bien à la sécurisation de ces câbles. Moderniser le réseau permettrait en effet d’encaisser les chocs, de limiter leurs impacts et de pouvoir rétablir rapidement les télécommunications en cas d’incident.
Une résilience passant par les territoires
Cependant, il n’existe pas de solution magique : tous les câbles ne peuvent pas être enfouis par exemple, un glissement de terrain pouvant les emporter. « Il y a un devoir d’anticipation, d’identification des vulnérabilités, d’adaptation pragmatique, territoire par territoire », détaille le ministre. Il précise attendre des collectivités qu’elles réalisent un schéma local de résilience. Au sujet du financement de ces travaux, la présidente d’InfraNum, Ilham Djehaich-Mezouar recommande, en accord avec la Cour des comptes, qu’il leur « semble raisonnable d’augmenter, de faire évoluer nos prix pour assurer la résilience de nos réseaux, l’entretien et la qualité ». Cette dernière rationalise ce choix en expliquant que « 80% de nos territoires ont déjà des surcoûts d’exploitation ».
La géopolitique satellitaire et sous-marine
Si ces travaux peuvent renforcer la résilience des infrastructures réseaux, il faudra prendre d’autres mesures pour les sécuriser face aux actes de malveillances. En mer Baltique, des drones sous-marins et volants ont été installés par l’Otan pour surveiller les câbles de télécommunication sous-marins, ciblés par des tentatives de déstabilisation russe. Le sénateur Damien Michallet (Isère) et président de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes détaille les enjeux géopolitiques autour de ces infrastructures « stratégiques et donc vulnérables », permettant de faire circuler 99% du trafic internet mondial. Il mentionne aussi les réseaux satellitaires comme autre sujet d’attention.
Les constellations privées comme celle de Elon Musk Starlink n’ayant pas nécessairement des stratégies commerciales allant dans le sens de l’Europe, l’Union Européenne doit donc trouver une solution souveraine, essentielle en temps de crise. La nouvelle constellation de satellites européenne Iris², prévue pour 2030, permettra de « garder la main », targue Sandrine Lafont, experte du Centre national d’études spatiales (CNES).
