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Télécoms et Transport : Allo Roissy ? Oui, ici Hub One !

Aéroport international Paris-Charles de Gaulle – Terminal 1 © ADP

Aéroport international Paris-Charles de Gaulle – Terminal 1 © ADP

Les télécommunications sur les aéroports parisiens sont gérées par Hub One, un opérateur 100 % filiale d’ADP à l’origine du Wifi généralisé pour le grand public et les professionnels sur la plate-forme aéroportuaire, mais pas seulement…

Sur les trois aéroports franciliens (Roissy, Orly et Le Bourget), comme sur quelques aéroports régionaux et une vingtaine de centres commerciaux en France, l’accès au WiFi s’est généralisé depuis 2014, grâce à l’opérateur de télécommunications Hub One, 100 % filiale d’ADP. A l’époque de cette mise en route, Augustin de Romanet, PDG d’ADP avait alors déclaré dans un communiqué : « Aéroports de Paris doit mettre tout en œuvre pour faire préférer l’avion, à Paris. L’accueil doit être à la hauteur de l’aura de Paris, nos services également. […] Nous sommes fiers d’être le premier hub européen à proposer ce service. »

Deux ans plus tard, sur Roissy-CDG, objet de ma visite en cette journée froide et pluvieuse de février, le sujet reste tout à fait d’actualité. L’opérateur doit faire face à une croissance de 50 à 60 % par an du nombre de devices différents utilisés sur certains sites ! « Au total, 22 millions de devices se sont connectés sur notre infrastructure l’an dernier », explique Jean-Christophe Budin, responsable de la Product Line Wifi chez Hub One. « En 2016, on s’attend à dépasser les 35 millions… Non seulement, beaucoup plus de voyageurs sont équipés, mais tout le monde veut se connecter. »

Le Wifi pour tous et…

Les terminaux des plates-formes aéroportuaires de Roissy et d’Orly disposent de quelques 1 300 bornes Cisco pour assurer une couverture parfaite « grand public » (2,4 et 5 GHz). Elles seront au nombre de 1 500 d’ici à cet été, période de pointe par excellence. Parallèlement, 1 000 bornes supplémentaires permettent la gestion des usages professionnels (hors usages régaliens gérés sur réseau Tetra). Un dispositif qui assure un taux de disponibilité supérieure à 99,9 % sur ces sites.

Borne Wifi à CDG-Roissy

Raccordé à huit concentrateurs, ce parc est piloté en temps réel via l’outil de supervision CPI (Cisco Prime Infrastructure). Ce « cerveau du système », couplé aux plans Autocad des terminaux, est capable d’envoyer une alerte et de répartir les connexions en cas de saturation ou d’arrêt d’une borne. « Grâce à notre dashboard de gestion, on visualise immédiatement où se situe le problème », explique Matthieu Lefebvre, ingénieur exploitation WiFi. « Par exemple, la veille de ma visite, jour de semaine classique, le réseau accueillait 10 000 utilisateurs environ à 10H00 précises, tandis que de 22H00 à 6H00, le chiffre tombait à 2 000… Il s’agit des personnels sur la plate-forme et des voyageurs en transit », ajoute-t-il.

La publicité pour alléger les coûts

Evidemment, tout ceci a un prix… Impossible d’en connaître le coût exact, mais plusieurs solutions sont testées pour amortir la dépense ! Hub One a, par exemple, signé en septembre dernier, un accord avec l’américain AT&T, le plus gros opérateur mondial, pour que leurs abonnés puissent se connecter au WiFi d’Hub One lors de leurs déplacements en Europe. Idem sur cette logique de « continuité de services » avec Orange et d’autres opérateurs. Et ce n’est pas fini. « D’ici deux à trois ans, nous signerons d’autres accords avec des opérateurs mobiles internationaux », assure Jean-Christophe Budin.

Une autre solution existe pour baisser la facture : la publicité. Ainsi, le jour de ma visite, les écrans Wifi, managés par la joint-venture JCDecaux/ADP, projetaient dans tout l’aéroport une pub de l’assureur AXA, « qui avait le plaisir d’offrir aux voyageurs leur connexion WiFi lors de leur passage »… Alors, ces solutions couvrent-elles tous les coûts du WiFi pour ADP ? « Ce n’est pas le premier objectif », explique Jean-Christophe Budin. « La logique actuelle qui prime dans la plupart des aéroports est d’abord la disponibilité et l’excellence du service. Ensuite et seulement, les directions cherchent à l’intégrer dans leur politique marketing. »

A l’inverse des aéroports qui accueillent énormément d’étrangers, la réflexion sur ce point est un peu différente dans les centres commerciaux qu’équipe également Hub One, car il n’est pas si simple de savoir qui consomme et qui paie… Là, la question reste encore : « Comment va-t-on mettre en place la gestion des différents services ? », conclut-il.

… et pour les professionnels…

Au-delà des services Wifi rendus aux plus de 90 millions de voyageurs qui passent dans les aéroports franciliens chaque année, ADP travaille également à optimiser la gestion de leurs bagages… Pas si simple quand on sait qu’environ 80 000 bagages sont traités chaque jour à Roissy !

On se souvient encore des milliers de valises restées clouées au sol le 27 février 2015, tandis que leurs propriétaires prenaient l’avion. En cause : « […] Une panne informatique de notre trieur-bagages a affecté le traitement des bagages au départ des terminaux 2E et 2F de Paris-Charles de Gaulle, ainsi qu’une partie des bagages en correspondance transitant par ces terminaux », expliquait alors Aéroports de Paris sur l’antenne de France Info. Si le code-barres est utilisé au niveau de chaque bagage, c’est la technologie RFID que l’on retrouve au niveau des conteneurs ULD (Unique Load Device) dans lesquels sont déchargés les bagages depuis les soutes d’avions.

L’intérêt ? « Réconcilier » le passager et sa valise ! Depuis les attentats de Lockerbie en 1988, le bagage d’un passager qui ne se présenterait pas à l’embarquement est systématiquement déchargé… Pour parvenir à le retirer de la soute en un temps record, non seulement l’identification des « ULD » permet de connaître le conteneur où il est placé, mais aussi sa position exacte à l’intérieur. « Heureusement que cela n’arrive pas souvent », précise toutefois Stanislas de Cordoue, le directeur marketing d’Hub One. 1 cas sur 100.

Lecteur tags RFID à l’entrée de la zone de traitement des bagages

Par ailleurs, concernant le trafic régulier et incessant des « ULD » entre les avions et la zone de chargement/déchargement, Hub One a mis en place depuis quelques années un système de lecture (Hub’ID) des tags RFID sur les conteneurs, lus dès leur passage dans le SAS d’entrée du centre de traitement des bagages. « Les compagnies aériennes et leurs partenaires sur l’aéroport peuvent ainsi suivre les conteneurs de bagages de leurs avions en temps réel sur la zone aéroportuaire, l’information étant envoyée directement dans leur système d’information », explique Stanislas de Cordoue. Idem pour les palettes de fret, qui voyagent par ailleurs de plus en plus souvent dans les soutes à bagages classiques des avions.

Mais l’idée est aujourd’hui d’aller encore plus loin… en proposant par exemple le suivi précis du contenu des palettes ou des ULD. Des expérimentations par Hub One sur le convoyeur sont actuellement en cours pour identifier les bagages de certains passagers via des étiquettes code-barres à lecture 360° ou des tags RFID.

Convoyeur bagages

Pas si simple vu le prix d’un tag… « Il s’élève à 8 centimes d’euro et on arrivera difficilement à descendre plus bas. La question reste surtout qui le finance », s’interroge Stanislas de Cordoue. Les compagnies aériennes réfléchiraient à intégrer un tag dans la carte fidélité de leurs clients les plus réguliers… Son utilisation fréquente en diminuerait le coût ! Les voyageurs disposeraient alors directement sur leur smartphone de la position exacte de leur valise dans l’aéroport… Un gain de temps évident : reste juste à finaliser le modèle économique.

De même, si ADP propose déjà le service Parking Premium, qui fait gagner en moyenne 15 à 20 minutes aux passagers (temps de recherche d’une place et temps d’accès à l’aérogare) ou des forfaits comme Résa Parking Weekend ou Vacances…, l’offre aux voyageurs devrait elle-aussi évoluer. « ADP reste soucieux de l’amélioration du parcours passager. Avec l’usage de la NFC qui se multiplie, nous travaillons avec Thales et ADP à la dématérialisation des tickets de parking pour tous », précise le directeur marketing, pour qui il reste important de tester un maximum de nouvelles technologies, que ce soit pour les services propres d’ADP, comme pour les compagnies aériennes et leurs prestataires…

Des datacenters sécurisés

Pour déployer un tel réseau de télécommunications dans un environnement aussi critique et avec une telle diversité de clients et d’applications, Hub One dispose de deux datacenters sur CDG-Roissy (dont un totalement automatisé) ; deux autres sur Orly et deux derniers au cœur de Paris pour les accès Internet. Reliés entre eux par deux boucles optiques indépendantes, tous sont de niveau Tier III avec des redondances à tous les niveaux pour assurer un service ininterrompu.

30 000 lignes abonnés arrivent sur le répartiteur cuivre du NOC d’Hub One

De même, isolés l’un de l’autre, deux groupes électrogènes (48 heures d’autonomie chacun) assurent la sécurisation énergétique, laquelle est distribuée via deux chaînes de distribution. Le tout est supervisé 24 heures sur 24 avec deux équipes dédiées pour anticiper tout dysfonctionnement. « Ici, nous gérons l’intégralité des services et des infrastructures d’Hub One et de ses clients. Tout incident doit être rétabli en moins de 4h00 », précise le responsable du NOC (Network Opération Center), à la tête d’une équipe de 70 personnes (30 pour la partie technique et 40 pour l’exploitation), à 80 % basées à Roissy.

Et maintenant, LoRa pour l’internet des objets

Téléphonie fixe et mobile, communications unifiées, wifi, hébergement… Hub One offre différentes solutions cumulant une ou plusieurs de ces briques. Pour autant, l’avenir est à la 4G, selon Patrice Bélie, directeur général du groupe Hub One, du fait de l’utilisation grandissante de la vidéo, que ce soit dans le domaine grand public ou professionnel et de la multiplication des usages sans contact…

« C’est un point clé pour nos clients qui ont des usages régaliens (pompiers, police, douanes…) ou critiques, en particulier dans le domaine aéroportuaire », explique-t-il. Pour ce qui concerne la 4G et la bande de fréquences 700 MHz, Hub One a déjà procédé à différents tests mi-2014 et fin 2015. Résultat : tout marche, mais cela reste encore aux mains du législateur… « Nous espérons un déploiement cette année », confirme le dirigeant. CDG-Roissy fera alors partie des quelques aéroports dans le monde à disposer de cette technologie (Dallas aux Etats-Unis, Xian en Chine…).

En attendant, Hub One a annoncé qu’elle rejoignait la LoRa Alliance en octobre dernier, un consortium de professionnels à but non lucratif visant à soutenir le développement de l’Internet des objets grâce à cette technologie unifiée. LoRa (Long Range Wide area network ou réseau étendu à longue portée) a déjà été adoptée par des fabricants (Cisco, IBM, Sagemcom, Actility…) comme les opérateurs Orange, Bouygues Telecom, Archos, Belgacom, et Swisscom… « D’ici à l’été prochain, nous nous appuierons sur ce protocole standard pour concevoir et développer de nouvelles solutions destinées aux usages professionnels. Nous avons déjà des demandes pour la géolocalisation d’objets, des capteurs de températures… C’est un nouveau et vaste champ qui s’ouvre à nous », conclut Patrice Bélie. Hub One ne pouvait rater ça !

Hub One et ADP en chiffres

  • Filiale à 100 % des Aéroports de Paris (ADP), Hub One accompagne les entreprises et sites à forte fréquentation dans leurs projets d’évolution numérique.
  • Avec près de 500 salariés, l’entreprise réalise environ 130 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, dont la moitié provient de l’activité aéroportuaire.
  • Avec près de 93 millions de passagers qui passent chaque année sur les aéroports franciliens, des avions qui décollent en continu et plus de 110 000 travailleurs sur les plates-formes, ADP nécessite des infrastructures réseaux capables de fonctionner quelle que soit la météo ou la situation, 365 jours par an, 24 heures sur 24.
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