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[Tribune] Banques et assurances : comment poursuivre une transformation IT obligatoire dans une période d’instabilité ?

Union scellée pour CaixaBank et Bankia en octobre dernier. La fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord par le groupe Société Générale en décembre. Peut-être bientôt suivie de celle de Santander et BBVA? Les rumeurs et les opérations vont bon train, et la tendance est à ce que le processus s’accélère, encouragé par la BCE qui fait bouger le cadre réglementaire de manière favorable aux fusions et acquisitions. Pour Vincent Auréart, Global Key Account Manager – Banking & Insurance au sein du Groupe SII, les banques et les sociétés d’assurance vont continuer à s’associer et se rapprocher pour doper leur rentabilité et traverser la période d’instabilité que nous connaissons le plus sereinement possible. A l’heure où les entreprises n’ont plus d’autre choix que de négocier au mieux et le plus vite possible le virage du numérique, quelles seront leurs priorités d’action dans les projets de transformation ?

La transformation numérique du secteur est complexe, mais obligatoire.

Vincent Auréart, Global Key Account Manager - Banking & Insurance au sein du Groupe SII

Vincent Auréart, Global Key Account Manager – Banking & Insurance au sein du Groupe SII

Partons d’un postulat de base : la transformation numérique des banques et des sociétés d’assurance est complexe mais obligatoire. Complexe car elle intervient dans un secteur hyper réglementé en matière de sécurité des transactions et de gestion des données personnelles notamment, mais aussi car les institutions sont souvent anciennes, résistantes au changement et avec des organisations informatiques relativement lourdes.

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Obligatoire car c’est le seul moyen de réduire les charges importantes qui pèsent sur ces structures, mais aussi car certains contrôles de conformité nécessitent un suivi numérique pointu. Obligatoire aussi car le client est de plus en plus exigeant. Chacun peut le voir dans sa pratique personnelle : depuis quelques années, notre relation à notre banque a changé. Les retours doivent être rapides, personnalisés, dématérialisés, faciles d’accès via des applications intuitives et des outils efficaces. Sur ce point, la concurrence est forte, car les banques et assurances sont confrontées aux « pure players » de la FinTech et de l’AssurTech, ainsi qu’aux GAFA, particulièrement forts en matière d’expérience client et de maitrise de la data. Obligatoire enfin, car, certains acteurs en sortant affaiblis, la crise de la Covid-19 ne fait que renforcer ce besoin de transformation.

Dans un environnement contraint quelle trajectoire de transformation IT pour les banques et assurances en Europe ?

La crise de la Covid-19, cumulée au Brexit, bouscule les priorités des acteurs de la finance en Europe. Dans un contexte tendu, la transformation numérique reste essentielle. Et sur ce sujet également, il convient de recentrer les objectifs, de faire des choix. Et si possible, les bons.

Aujourd’hui, considérons qu’une banque est avant tout un système d’information et un processeur de données. L’informatique n’est plus uniquement un moyen ou une fonction support, c’est le cœur de son activité. La maitrise de la data est donc clef pour les banques et les sociétés d’assurance. Pour l’adresser, contrairement à ce qui était fait il y a quelques années, les banques vont avoir tendance à ré-internaliser certaines expertises informatiques, à recruter des ingénieurs au sein de leur DSI pour penser l’aspect « digital » dans sa globalité.

Le second sujet clef est celui de la cybersécurité. La pression sur ce point ne faiblit pas, les récentes attaques pendant les périodes de confinement que nous avons connues en sont la preuve. Alors que les modes de travail évoluent et que le télétravail (choisi ou imposé pour raisons sanitaires) prend de l’ampleur, les banques et sociétés d’assurance doivent prioriser leur cyberdéfense.

Dérivant de ces deux sujets que sont la maitrise de la data et la cybersécurité, intervient un troisième thème : celui du « move to cloud ». Comment aller vers le cloud – qui permet de réduire les coûts – tout en gardant le contrôle des données ? Prudentes, les banques et assurances semblent s’engager dans cette mutualisation de moyens, à pas mesurés certes, mais de manière certaine à moyen terme.

Enfin, dans une logique d’efficacité et de maitrise des coûts à moyen terme, on note une accélération des investissements sur des solutions d’éditeurs et des progiciel, souvent opérées en SaaS (logiciel en tant que service) dans une approche « Open-Banking ». Les éditeurs prennent une place de plus en plus grande au sein des DSI, quand les ESN conservent un rôle clef dans la gestion du quotidien de l’IT et la maintenance du Legacy.

Alors qu’en trame de fond, les rapprochements entre acteurs se multiplient, que les possibilités d’investissement sont parfois limitées car les marges des banques ont été éprouvées depuis plusieurs exercices comptables et que l’année 2021 qui s’ouvre invite à la prudence quant aux risques inhérents au défaut de remboursement des clients emprunteurs, le secteur financier n’a pas d’autre choix que de continuer d’investir sur sa transformation numérique et la gestion de son IT. Il y a même fort à parier que ceux qui feront les meilleurs choix sur ces sujets, seront les plus résilients à moyen terme.

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