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Bertrand Kauffmann (SGBT) : « L’IA permet d’apporter au marché un éclairage nouveau. »

Société Générale Bank & Trust, la filiale luxembourgeoise de Société Générale, initie depuis un mois un projet d’intelligence artificielle (IA) pour suivre les émotions du marché. La solution a été lancée à l’initiative de Bertrand Kauffmann, directeur des Solutions de Marché.

Pourquoi avoir développé un projet d’IA pour une salle de marché ?

Bertrand Kauffmann initie l’intelligence artificielle dans les salles de marché. ©SGBT

Bertrand Kauffmann. L’intelligence artificielle est un sujet sur lequel nous réfléchissons depuis plusieurs années dans le groupe et il y a de nombreuses possibilités au niveau des salles de marché, de la saisie aux négociations. Nous avons participé en novembre 2016 à un hackathon de Sopra Steria portant sur la sécurité dans le milieu bancaire et j’ai été bluffé par la rapidité d’exécution des solutions imaginées. Pour moi, cette technologie n’était maîtrisable que par les GAFA. Or, on s’est rendu compte que les outils étaient faciles d’accès. On a alors décidé de faire un état des lieux des besoins et des disponibilités en interne. Cela a débouché sur ce projet d’IA, qui a débuté mi-mai et s’est terminé fin juin. Cela s’est fait sur un temps court mais le secret de réussite réside dans les petits projets.

Quels sont les avantages de cette technologie à vos yeux ?

Bertrand Kauffmann. L’IA va nous permettre d’avoir une meilleure connaissance du marché, des clients et elle va aider à la prise de décision. Nous utilisons un programme avec plusieurs technologies qui va chercher des informations sur les sites web publics et va analyser – en fonction de mots-clés – les sentiments qui les entourent parmi lesquels la peur, la joie, le dégoût ou la colère. Dans une salle de marché, les opérateurs sont constamment à l’écoute des informations mais il est dur de prévoir ce qui va impacter le marché. Cette solution permettrait de détecter les mouvements, de peur notamment, et d’envoyer des alertes, renforçant ainsi la relation client. Dégager une tendance montre que l’on est capable de structurer nos données, d’en extraire de l’information et d’apporter un éclairage nouveau. Il va y avoir un niveau d’automatisation plus important mais cela va faire ressortir la valeur ajoutée des opérateurs. Ces derniers se rendent compte qu’il s’agit d’un outil qui les aide au quotidien et qui nous amène un élément différenciant. Si on ne fait pas d’IA, on va être distancé in fine.

Quels sont les enjeux à venir dans le secteur bancaire ?      

Bertrand Kauffmann. La règlementation. Les 2/3 de nos projets sont consacrés à la conformité. On a besoin de technologies pour être au rendez-vous. D’autre part, dans le Benelux, la tendance est à l’hyperpersonnalisation, car cela fluidifie l’interaction avec le client et optimise la rentabilité.

Sopra Steria développe l’IA en milieu bancaire

Le projet « MKS » a été construit par Sopra Steria autour d’une association de plusieurs technologies : IBM Watson pour le traitement des données publics sur le web ; la suite ElasticSearch pour le stockage et l’analyse des données ; ainsi que la programmation python. « Nous avons travaillé en immersion dans la salle de marché pour comprendre les besoins et faire monter les opérateurs en compétences », souligne Jérôme Fortias, Head of business Lab chez Sopra Steria Consulting au Benelux. Du machine-learning en local a été mis en place avec l’utilisation des outils Tensorflow de chez Google pour corréler les émotions au marché. « L’IA apporte de la précision et améliore les processus, grâce à la customisation qu’elle permet, elle prend un rôle de médiateur entre le client et la banque », affirme Jérôme Fortias, qui est persuadé de l’essor de la technologie dans le crédit, le scoring et la prise de risque.

Consultez également Alliancy n°17  » Où en est l’IA dans l’entreprise » à commander sur le site.

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