Robot conversationnel et recherche sur internet font désormais bon ménage ! La start-up californienne OpenAI a à peine ouvert le bal avec ChatGPT (100 millions d’utilisateurs en deux mois) que, déjà investisseur initial de cette fondation, Microsoft a annoncé, fin janvier, vouloir y investir « plusieurs milliards de dollars » pour étendre leur collaboration.

Menacés, les autres prétendants à cet alléchant « marché de l’information » n’ont pas tardé à réagir. Son grand rival américain Google et le géant chinois Baidu annonce cette semaine l’arrivée de leurs propres outils basés sur l’IA, qui se veulent encore plus performants. Ce qui n’a pas empêché Google Bard d’afficher une fausse information dans sa première publicité. Des tests sont en cours

a la différence de ChatGPT qui fonctionne avec des données s’arrêtant à la fin 2021, l’outil conversationnel de Google, dénommé Bard (alimenté par LaMDA*), utilisera les informations en ligne « pour donner des réponses actualisées et de haute qualité », selon les propres dires de Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, la maison-mère de Google. D’ailleurs, ce dernier n’a pas non plus hésité à demander à deux des fondateurs de la société, Sergey Brin et Larry Page, de revenir pour diriger les stratégies de Google en termes d’intelligence artificielle : c’est dire si la menace est grande…

Côté chinois, Baidu terminerait prochainement les tests internes de son robot conversationnel, appelé Ernie, dont la date de sortie n’est pas encore précisée. Selon le groupe, Ernie serait capable : « d’effectuer un large éventail de tâches, notamment la compréhension du langage, la génération de langage et la génération de texte en image ».

La guerre semble donc faire rage désormais en matière d’intelligence artificielle. Pour autant, tout le monde ne voit pas dans ces « nouveautés » la grande révolution… A l’image du chercheur breton Yann LeCun (Meta AI), qui a surpris tous les experts en déclarant dans une série de tweets : « Si Google et Meta n’ont pas encore dévoilé de chatbot comme ChatGPT, ce n’est pas parce qu’ils ne peuvent pas. C’est parce qu’ils ne veulent pas » …

C’est aussi la conclusion d’une enquête exclusive révélée par le Time le 18 janvier dernier. A l’autre bout de la planète, des modérateurs kenyans ont passé en revue des milliers de textes violents durant plusieurs mois afin de développer le mécanisme de sécurité du robot ChatGPT…

On attend donc la suite, et j’oublie volontairement l’outil Galactica de Facebook, lancé le 15 novembre dernier, un modèle de langage capable de résumer des articles scientifiques que le groupe a très rapidement mis en pause pour son manque de pertinence. Reste maintenant à savoir qui va courir le plus vite dans la généralisation de l’IA en entreprise, tant pour l’efficacité opérationnelle qu’elle apporte que pour la génération de revenus basée sur de nouvelles offres.

(*) Pour donner un ordre de grandeur des volumes de données d’apprentissage supportés, la deuxième génération de LaMDA s’entraîne avec 137 milliards de paramètres contre 175 pour son concurrent.

Cet édito est issu de notre newsletter de la semaine du 06 février au 10 février 2023.
Découvrez-là dès maintenant : newsletter-10février/alliancy.fr

Et pour ne pas rater la prochaine newsletter Alliancy, inscrivez vous : alliancy.fr/abonnement-newsletter