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Combattantes@numérique appelle les femmes à « Osez ! »

Le réseau Combattantes@Numérique, lancé en septembre dernier, organisait son évènement annuel ce jeudi 4 juillet à l’Ecole Militaire. Objectif : créer l’impulsion et donner envie aux jeunes femmes de s’engager dans les métiers du numérique et, si possible, au sein des Armées. Reportage.

combattantes numériques @Florence_Parly

Lycéennes, étudiantes ou femmes en reconversion… Elles étaient toutes attendues ce jour à l’Ecole militaire, où se déroulait la journée « Combattantes@Numérique » sous le haut-patronage de Florence Parly, ministre des Armées, en présence du vice-amiral d’escadre, Arnaud Coustillière, directeur général du Numérique au sein du ministère et de son adjointe, Valérie Dagand.

L’amirale Anne de Mazieux, en charge du plan mixité au sein du ministère, a également ouvert la journée, rappelant pour l’occasion qu’au sein de ce ministère, tous les métiers sont ouverts aux femmes : « Votre présence est une chance ! La technologie change à vive allure et nous avons besoin de talents. » Une charte a d’ailleurs été signé avec Syntec Numérique autant pour le recrutement, la formation que la reconversion… des femmes dans la filière.

Cette journée fut donc l’occasion pour toutes de découvrir les perspectives métiers au sein des Armées afin que la voix des femmes soit plus et mieux entendue dans la construction du monde numérique de demain et qu’elles aient la possibilité, si elles le souhaitent, d’intervenir par leurs compétences numérique, pour défendre notre pays.

Le réseau Combattantes@Numérique est membre de la Fondation Femmes@Numérique, engagée pour plus de mixité dans le secteur. Il œuvre au sein du ministère des Armées à l’attractivité des métiers du numérique pour les femmes. Ouvert à toutes et à tous, il compte aujourd’hui plus de 200 membres, civils ou militaires, de toutes classes d’âge et grades, qui s’échangent les bonnes pratiques et diffusent l’information.

« Le futur se construit avec vous »

« C’est un nouvel espace de combat qui vient en complément des autres », a rappelé Arnaud Coustillière. Un tournant que l’Armée a pris dès 2010, que ce soit sur le combat (doctrine de lutte informatique offensive/attaque informatique et lutte contre la propagande) ou la partie numérique pure : « Nous sommes un opérateur de télécommunications et de systèmes d’information (liaisons au bout du monde…), qui emploie environ 7 000 personnes », a-t-il précisé.

Le ministère emploie aujourd’hui 22 000 personnes au total dans le numérique au sens large et cherche à recruter 3 000 personnes par an sur tous ces métiers (hôtellerie, nucléaire, aéronautique, marine…). « Nous avons lancé ce mouvement que Valérie Dagand anime. Nous relayons toutes les actions de Femmes@numérique et du Syntec Numérique », a-t-il conclu.

« Notre communauté professionnelle a à peine un an, a de son côté expliqué Valérie Dagand, puisque nous avons inauguré ce mouvement fin juin 2018. Nous avons un rôle important à jouer pour un numérique mixte !, a-t-elle insisté. Notre raison d’être ? Nous construisons le monde de demain et nous ne pouvons pas laisser 50 % de la population de côté. Aussi, au niveau national, il faut trouver les ressources pour notre souveraineté pour un numérique mixte. Cet événement se veut donc ouvert à tous, acteurs publics et privés, enseignement et associations. »

Sur scène, se sont alors présentées de nombreuses femmes « inspirantes » et tenant des rôles divers que ce soit la Déléguée aux Réserves de l’Armée de terre (24 000 personnes) mettant en avant le « gros sens du collectif » et le travail en mode projet. La force du ministère selon elle ? L’humain au cœur du dispositif pour la défense de notre pays.

Une cadre de chez Thales a indiqué que son groupe avait pris conscience du sujet très concrètement, rappelant que « si les équipes sont mixtes, la performance est meilleure ».

Gilles babinet, notre Digital Champion, est quant à lui, revenu en vidéo sur l’importance d’offrir des ordinateurs aux filles et pas seulement aux garçons dès le plus jeune âge. « Il faut forcer les choses comme nous avons imposé la mixité dans les conseils d’administration. Il faut donner toutes leurs chances aux femmes, dans le capital-risque, dans les écoles… C’est une attention permanente qu’il faut avoir. Car, finalement, les femmes dans le numérique est un enjeu d’hommes avant tout ! ». On est d’accord.

La Dirisi (Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructures et des Systèmes d’Information) est venue ensuite se présenter, avec trois de ses collaborateurs (2 hommes et une femme). Cette direction  (7 000 personnes), dont la mission est le soutien des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’informations de la défense (annuaire central, messagerie, passerelles avec internet…) recrute dans tous les domaines, de l’apprentissage jusqu’au bac+5 sur des sujets aussi brûlants que l’IA, la blockchain ou le cloud…

L’armée française est la quatrième la plus féminisée au monde (15,5 %). Il est de près de 60 % au sein du service de santé des armées, de 10 % dans l’armée de Terre et 14 % dans la Marine. Les armées françaises ont des besoins de recrutement de l’ordre de 20 000 personnes par an.

Maud Bailly, actuelle CDO chez Accor, a ensuite rappelé son magnifique parcours. Ancienne directrice de la gare Montparnasse, passée par le cabinet de Manuel Valls à l’époque où il était Premier Ministre, elle a surtout indiqué le « point commun » entre tous ses métiers : « Moi déjà, et le sujet de la transformation, comme l’articulation d’une vision et la transversalité. ». Elle est ensuite plusieurs fois revenue sur l’importance de la diversité, l’engagement et le devoir de rendre ! Enfin, l’experte du numérique a terminé par quelques conseils aux femmes présentes : « Il n’y a pas de métiers d’homme. J’ai bien été chef de gare et des trains. On peut être tout ce que l’on veut à condition de demander. Il faut arrêtez d’avoir peur et osez demander de l’aide en se trouvant un mentor. Enfin, rendez ! Incarnez cet esprit de viralité qui ne peut que rendre le monde meilleur ».

Parmi les profils présentés, on a pu voir une passionnée de football (Product Owner chez Thales), et de rugby (à la tête du Centre de formation de la Défense à Bourges) ; une ancienne prof de lettres, une autre d’art et de science, une ingénieure en robotique (responsable d’un SI d’artillerie) venue avec son fils… Mais aussi une « légale » en charge du droit de la guerre au Commandement de la Cyberdéfense…

Je ne peux hélas pas vous les citer toutes, mais c’était passionnant, même si j’aurais aussi aimé entendre des jeunes femmes de la diversité, ou autres personnels féminins à des postes moins élevés, mais toutes aussi passionnées par leur métier dans le numérique.

L’objectif de Florence Parly, ministre des Armées, est d’arriver à 10 % d’officiers généraux féminins d’ici à 2022 (8 % actuellement). La Loi de programmation militaire 2019-2025 fixe l’objectif de doubler ce taux d’ici à six ans.

Enfin, Florence Parly, ministre des Armées, est finalement intervenue au vu de l’importance du sujet, soulignant d’entrée sa satisfaction de voir deux femmes accédées aux plus hauts postes au sein de la Commission Européenne, dont la ministre des Armées allemande. « C’est une immense victoire pour les femmes et combattantes, pour nous toutes », a-t-elle déclaré.

https://twitter.com/Defense_gouv/status/1146704565108203520

« Pour rêver, il faut pouvoir se référer à des héroïnes »

Pour autant, l’inspiration doit être cherchée aussi dans notre histoire. « Les héroïnes existent bien, dans l’algorithmique par exemple, mais elles sont trop souvent dans l’ombre et on ne  connait pas leur noms. C’est pourquoi il faut des histoires inspirantes qui méritent d’être racontées et diffusées. »

« La transformation numérique est une de mes priorités au ministère, a-t-elle également souligné. Nous sommes engagés dans cette bataille des compétences et je n‘ai pas l’intention de me priver de 50 % de l’humanité. Les mentalités changent et vite. Dans les armées aussi, mais peut-être pas encore assez vite. Au cœur du numérique, de la Dirisi, des femmes sont en première ligne, à leur poste et prête à défendre les intérêts de la France. Elles sont là, compétentes, reconnues, engagées et gravissent aujourd’hui tous les échelons. A votre tour, lancez-vous, osez et n’abandonnez jamais. »

« Quand on n’avance pas, on recule », lui disait sa grand-mère. L’initiative de cette journée est à saluer pour permettre aux 600 femmes et hommes présents dans l’amphithéâtre de se nourrir de ces parcours exceptionnels de femmes.

L’après-midi était consacrée à divers ateliers, découverte de métiers et networking.

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