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Jeremy Allaire et Sean Neville (Circle) : « Le paiement devrait fonctionner comme Internet »

Circle, l’application dédiée à la création de produits financiers pour consommateurs, se déploie cette semaine en France. La start-up fondée en 2013 aux Etats-Unis propose d’échanger instantanément de l’argent avec ses contacts dans différentes devises (euro, dollar et livre sterling), convertibles au taux du marché et sans commission. Elle a été accréditée émetteur de monnaie électronique par l’Union européenne, où elle compte déployer ses services. Interview des deux fondateurs de la start-up, Jeremy Allaire et Sean Neville, venus de Boston pour le lancement dans l’Hexagone.

Jeremy Allaire et Sean Neville développent une activité de trading sur les actifs digitaux (crypto assets). ©Circle

Jeremy Allaire et Sean Neville développent une activité de trading sur les actifs digitaux (crypto assets). ©Circle

La notion de paiement social est-elle implantée en France ?
Jeremy Allaire et Sean Neville. Le paiement social est concept récent en Occident. Il est originaire de Chine, où il a émergé il y a cinq ans et où 500 millions de personnes l’utilisent chaque jour à la place du cash ou du chèque. Il combine une conversation, un message et un paiement avec ses contacts, c’est une expérience unique. En Europe et en France, le modèle est encore celui du vieux système de transfert d’argent, c’est pourquoi nous voulons introduire une nouvelle façon de faire : notre vision depuis la création de Circle est que les échanges d’argent devraient fonctionner sur le modèle d’Internet, de façon instantanée, ouverte, internationale, facile et gratuite. C’est selon nous l’avenir du paiement.

Quelles sont les caractéristiques du marché français et quelle est votre stratégie au niveau national ?

Jeremy Allaire et Sean Neville. Les Français utilisent les applications de transfert d’argent principalement pour des règlements à partager entre amis. Nous avons ainsi lancé l’option Groupe et Evénement, pour des échanges au sein de clubs par exemple. Nous voulons que Circle soit une application sociale, avec un partage de photos ou d’émojis. En effet, on envoie toujours de l’argent dans un contexte social, quand on va boire un verre à plusieurs notamment. Au final, nous voulons nous démarquer sur le marché en permettant, grâce aux technologies, d’échanger de l’argent par mobile ou Internet de partout dans le monde, dans des devises convertibles aux taux du marché, et en créant du lien social. Nous développons également une activité de trading sur le marché des monnaies fiduciaires et digitales. Sur le mois de mai 2017, Circle a échangé directement plus de 800 millions de dollars d’actifs digitaux (crypto assets).

Quels sont les enjeux des innovations technologiques, comme la crypto-monnaie ?
Jeremy Allaire et Sean Neville. Les technologies – crypto-monnaie, blockchain, IA ou machine-learning – ont baissé les coûts des services. Elles permettent de créer un modèle peu cher qui peut être appliqué n’importe où sans appartenir à une entreprise en particulier. Elles doivent par conséquent faire partie de notre stratégie. Elles offrent également de nouvelles possibilités, comme le crowdfunding. Et tout ça de manière entièrement sécurisée, grâce à la blockchain. Cette dernière nous permet de construire des connections à d’autres services de paiements en p2p. Par ailleurs, elles permettent de prendre des décisions dans l’immédiat, alors que les banques mettent du temps à effectuer les paiements : certaines tâches sont effectuées manuellement, 85% d’entre elles sont réalisées par intelligence artificielle dans notre application.

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