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La blockchain, promesse de lendemains radieux pour la démocratie ?

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La blockchain a le vent en poupe : pas un jour ne passe sans qu’on ne lui trouve une nouvelle application possible, que ce soit dans la santé, l’éducation ou le secteur automobile, sans même parler de la banque-finance ou de l’assurance. Entrée dans le vocabulaire courant en 2009 avec la monnaie bitcoin, la blockchain est une technologie dont l’impact sur l’économie et la société pourrait devenir comparable à celui d’Internet. A l’heure où de nombreuses élections sont remises en cause partout dans le monde, le vote électronique associé à la technologie blockchain ne serait-il pas un gage de réinvention du pacte démocratique ?

David Milot, Vice-Président Solutions chez Software AG

Le vote électronique est un système de vote dématérialisé, à comptage automatisé, notamment des scrutins, à l’aide de systèmes informatiques. Pratique en théorie, il permet au plus grand nombre de voter sans avoir à se déplacer. Pour autant, sur des enjeux importants, notamment politiques, le vote électronique pose des problèmes de vérification des votes individuels.

Aux Etats-Unis, la sécurisation des votes n’a pas vraiment été un sujet chaud depuis l’affrontement électoral Bush contre Gore en 2000 et le recomptage des votes en Floride. Cependant, la révélation du FBI en septembre dernier annonçant un piratage de bases de données électorales dans deux États est venue mettre de l’huile sur le feu. Et si des hackers cherchaient à infiltrer des machines de vote obsolètes et tentaient de manipuler le décompte des prochaines élections présidentielles américaines en Novembre ?

C’est là que la blockchain pourrait révolutionner le vote. Cette technologie permet à des personnes qui ne se connaissent pas d’effectuer des transactions totalement sécurisées sur la Toile sans passer par des intermédiaires ou tiers de confiance. De fait, elle constitue un système de garantie des valeurs de manière décentralisée, cryptée, transparente, irréversible et à faible coût. Son application est idéale – complétée par un dispositif de vérification des identités – et permet un anonymat des résultats.

Ainsi, un système de procuration électorale en ligne, rendu totalement sécurisé par la blockchain, pourrait faire baisser l’abstention. Le vote électronique pourrait enfin être mis en place sans crainte de fraude, puisque le registre conserverait la preuve de chaque « bulletin ». Chacun pourrait alors vérifier que son vote a été pris en compte.

Dans les faits, l’obtention rapide de résultats de vote transparents, fiables et vérifiables par tous pourrait amener les institutions à consulter plus régulièrement les citoyens sur certaines questions sans que leur avis ne soit manipulé, de rendre au vote sa noblesse et son rôle clé dans une démocratie.

A l’occasion des élections régionales et départementales d’avril 2016, une solution de vote développée via la blockchain d’Ethereum a été testée, avec un bilan positif : la méthode est indéniablement efficace. Si une fraude était apparue, elle aurait été immédiatement identifiée, comme cela a été le cas lors du récent « cyber-casse » d’Ethereum en juin dernier.

Pour sécuriser pleinement le processus de vote, seul deux points restent à couvrir : tout d’abord, l’identification des électeurs doit être absolument fiable – un capteur biométrique serait nécessaire. Ensuite, l’ensemble de la technologie Blockchain doit être intégré à un processus de vote de bout en bout, avec la gouvernance adaptée : procédure et temps de décompte, vérification, gestion d’une fraude…

Dans les dix prochaines années, beaucoup de choses vont changer grâce à la blockchain. Si la technologie n’oblitère pas forcément toute polémique, elle introduirait au moins un peu de sérénité dans un système démocratique mis à mal. Qu’attendent les Etats pour l’expérimenter ?

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