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Le fonds d’investissement de Macron : En route vers la « Start-up Nation » ?

Lors du salon Viva Technology (15-17 juin), Emmanuel Macron a promis de créer un fonds pour l’innovation de 10 milliards d’euros. Qu’en pensent les principaux concernés, les fondateurs de startups ? Mickael Soumagnac, PDG de Cinquième de Couv, une jeune startup de plateforme d’édition vous donne son point de vue.

Mickael Soumagnac, fondateur de la startup Cinquième de Couv’

Mickael Soumagnac, fondateur de la startup Cinquième de Couv

Avec ce nouvel instrument de financement, le président a indiqué vouloir investir massivement dans les secteurs de l’environnement, de la santé ou encore des transports, en soulignant que « ce que nous avons à conduire ensemble, c’est une révolution en profondeur de nos modèles de pensée, de notre organisation économique et sociale », a résumé le nouveau président, appelant aussi à « décloisonner » la recherche publique et le monde de l’entreprise, les startups et les grands groupes.

Toutes les startups ne sont pas logées à la même enseigne

C’est donc une annonce, qui a de quoi réjouir les startupers, comme tous les autres dispositifs de réductions des charges ou encore la suppression du régime du RSI qui seront prochainement mis en place. Même si la date du projet n’a pas été clairement annoncée, ce fonds, attendu depuis plusieurs années continuera de se faire désirer encore quelques mois.  Néanmoins, les startups qui ont déjà des plans d’actions, d’investissements ou des levées de fonds en cours n’attendront pas ces nouveaux dispositifs pour grandir mais auront toujours besoin de fonds pour se lancer dans de nouveaux marchés.

Sur le papier, toutes les startups peuvent se sentir concernées mais dans les faits, seules les startups structurées pourront prétendre à ce dispositif. Les trois secteurs concernés englobent beaucoup de branches d’activités qui participent au rayonnement de la France mais restent très restrictifs. Pourquoi vouloir faire bénéficier certaines startups alors qu’aujourd’hui, des startups dans le luxe, la mode, ou encore les services à la personne peuvent autant apporter à l’économie française ? Pour être une startup nation, il faut mettre les startups en recherche de financement sur un pied d’égalité, sans distinction de leur marché.

Les startupers, à la poursuite du financement

Si la dynamique des startups françaises est avérée et leur sinistralité plus faible, leur développement reste toutefois entravé en France. En effet, notre pays arrive en bas du classement européen établi par Coface, devant l’Espagne et l’Italie, aux côtés de l’Allemagne mais loin derrière les pays nordiques et la Suisse. Car même si les startups peuvent compter en France sur une population formée et diplômée (7e sur 15 en Europe), et avides d’innovation et d’entrepreneuriat, elles se heurtent à des difficultés de financement, notamment pour les premiers tours de table. Les Français sont en effet beaucoup moins enclins à investir dans leur épargne. Quand ils investissent, les Français privilégient la pierre, un placement jugé moins risqué et qui reste ancré dans les mentalités.

Les business angels français restent largement insuffisants comparé au Royaume-Uni, où on compte 25 000, le nombre d’investisseurs privés dans les entreprises. Quant aux Etats-Unis, cela représente plus de 298.000 contre 8.000 en France. De plus, le crowdfunding ne parvient pas à pallier ce manque de financement. Il faut avoir en tête que le nombre d’entreprises « innovantes » en France cherchant à renforcer leur fonds propres chaque année est d’environ 15 000 (source rapport Bannock). Les entrepreneurs sont donc souvent amenés à passer Outre-Manche ou Outre-Atlantique pour obtenir les levées de fonds nécessaires.

Changer les mentalités pour être une startup nation

Pour l’instant, même si Emmanuel Macron, souhaite faire de la France une startup nation, il reste encore du chemin pour que l’ADN startup soit au cœur de nos institutions, mais Paris ne s’est pas fait en un jour ! D’ailleurs, le président a bien compris que le pays entier regorgeait de pépites, notamment en région et qu’il ne fallait pas stigmatiser Paris, comme capitale des startups. Aujourd’hui, tout ce qui peut faire rayonner la France est bon à prendre. Nous avons un président jeune qui veut faire bouger les choses. Si nous pouvons garder nos talents français, qui jusqu’à présent partaient aux USA pour entreprendre et pour réussir, et faire venir des « innovacteurs » internationaux, la France en sera gagnante car on sait que la reprise de l’économie se fera et passera notamment par la digitalisation de l’économie donc par le biais des startups, sans distinction de domaine d’activités.

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