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Meelo pour éviter les défauts de paiement

La fintech nordiste Meelo propose une solution de sécurisation des transactions, d’identification des éventuels fraudeurs et de prédiction des risques d’impayés.

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En France, la fraude bancaire a représentée 1 milliard d’euros en 2018, en progression de 36 % sur une année (source Banque de France).

Suite à la crise du Covid19, des milliers de ménages risquent de ne pas pouvoir rembourser leurs emprunts et les banques craignent une explosion des impayés de crédits. L’appauvrissement crée également de la fraude et le confinement a accéléré les comportements de consommation moins vigilants (vérification des cartes d’identités, signatures électronique, paiements par carte bancaire, etc.), laissant la place à plus de fraudes. Par exemple, un Français sur quatre regarde les chaînes payantes… sans payer (source Hadopi).

C’est ce que décrit Laurent Kocinski, cofondateur de la start-up lilloise Meelo avec Mohamed Hadiri, spécialisée dans l’intelligence artificielle pour les prêts immobiliers, bancaires et à la consommation pour les ménages (soit des transactions où l’enjeu du risque est important !).

Aussi, des enseignes comme Boulanger, Décathlon, Sofinco… font tout pour s’en préserver. Notamment grâce à la solution que propose Meelo, qui permet d’identifier rapidement les fraudeurs et de prédire les risques d’impayés.

Selon une étude de Juniper Research réalisée en 2019, les fraudes liées au paiement sur internet dépasseraient les 22 milliards de dollars à travers le monde… avec une hausse de plus de 70 % attendues ces cinq prochaines années. En France, la fraude bancaire à elle seule, représente 1 milliard d’euros en 2018, en progression de 36 % sur une année (source Banque de France). Pour les 1,2 million de consommateurs victimes, ce sont des désagréments (dépôt de plainte, délai de remboursement) voire des pertes sèches (un client sur cinq n’a pas été remboursé, avec un préjudice moyen de 860 euros ! (source Banque de France). Du côté des entreprises, la note est encore plus lourde car elles doivent assumer les charges entrainées par la fraude entre le coût de la prévention et les pertes financières… A ce premier défi de la fraude s’ajoute celui des impayés. Le législateur leur demande d’ailleurs de renforcer l’étude de solvabilité (crédit immobilier, loyer, abonnements…) tout en limitant l’utilisation des données personnelles. Cette responsabilisation est clé pour les entreprises car le coût du risque peut représenter des pertes financières très importantes et des déficits d’image.

Un profil du client en temps réel

Aussi, pour préserver leur business, tout est une question d’équilibre, explique le dirigeant : « C’est pourquoi nous cherchons à fluidifier l’expérience client, tout en réduisant le risque de fraude et en automatisant le traitement du back-office. Il faut responsabiliser les engagements pour lutter contre l’excès d’endettement sans fermer l’accès aux jeunes ou aux travailleurs qui ne sont pas en CDI. De même, il ne faut pas décourager les bons clients… ». Ainsi, Meelo arrive à identifier plus de 90 % des fraudes avérées, tout en améliorant de 20 % la transformation en fluidifiant les transactions.

La technologie de Meelo se base sur l’intelligence artificielle pour établir un profil du client en temps réel. A partir des données collectées par l’entreprise (historiques d’achat, de navigation, de paiement), des données déclaratives fournies par le client ou des données externes (informations publiques accessibles en ligne), un scoring des clients est calculé. Résultat : le risque de fraude est divisé par trois, tandis que l’expérience client s’en trouve améliorée.

Créée en septembre 2018 à Lille (Nord), Meelo, qui a réalisé 600 000 euros de chiffre d’affaires en 2019, compte aujourd’hui 12 collaborateurs, dont un expert de l’intelligence artificielle. Durant le confinement, la demande de sa solution en mode SaaS et modulaire a explosé, à tel point que la start-up a dû embaucher trois personnes ces dernières semaines. « Nous prévoyons encore une dizaine d’embauches dans les 6 mois à un an », précise-t-il, au vu de la hausse attendue des défaillances chez les consommateurs dans les mois à venir, tel qu’on peut déjà le voir aux Etats-Unis pour le crédit auto par exemple. Si la société n’a pas encore réalisé de levée de fonds, elle y réfléchit tranquillement après avoir été cherché un prêt bancaire. « Pour l’instant, ce n’est donc pas notre priorité », explique Laurent Kocinski, qui souhaite partager une vision du marché de la fraude et du risque avec ses futurs investisseurs, capables de leur ouvrir leur réseau.

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