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Nouvelles stratégies data : de quels leviers s’emparent les entreprises ?

Pour sa première rencontre de l’année, le Club des Partenaires, dont Alliancy est partenaire, a fait se croiser des visions et des expériences variées, sur un sujet qui préoccupe toutes les entreprises : comment tirer de la valeur de ses données ?

Nouvelles stratégies data : de quelles leviers s’emparent les entreprises ?

Dîner débat du Club des Partenaires du 6 février 2018 sur le thème « En 2018, la data dans tous ses états ? »

Voilà des années que la « data » est annoncée comme l’un des principaux piliers de la transformation des entreprises dans un monde devenu numérique. Les clients veulent plus de personnalisation, d’agilité, de rapidité ? Il faut pouvoir mieux analyser leurs données pour répondre à ces attentes.

Les activités traditionnelles sont à la peine et de nouveaux business models innovants doivent émerger pour croître ? Impossible sans données. Les systèmes d’information sont de plus en plus ouverts et exposés aux attaques ? C’est la data elle-même qu’on essaie alors de protéger. Et, pourtant, depuis des années, les entreprises peinent à définir leur stratégie en la matière et à la mettre en œuvre. Agir concrètement pour exploiter les données à disposition reste donc le grand défi de ce début de XXIe siècle.

« Il y a trois niveaux de maturité aujourd’hui : l’entreprise qui se pose beaucoup de questions ; l’entreprise qui a déjà fait des POC (proof of concept), mais a du mal à industrialiser ; et enfin l’entreprise qui a fait beaucoup de POC et dispose d’une équipe interne pour industrialiser plus vite » résume Romain Fouache, VP Strategy de Dataiku. Pour cette pépite française, 2018 sera l’année du deep learning et de la data-gouvernance.

Romain Fouache était l’un des invités du diner débat du Club des Partenaires IT qui a réuni une quarantaine d’acteurs du numérique, de directeurs des systèmes d’information et de responsables de la sécurité des SI, pour répondre à la question : que faut-il pour se transformer avec la data en 2018 ?

La donnée ouverte intéresse le privé

« Le seul vrai asset sur lequel l’entreprise peut encore gagner, c’est bien la donnée et l’utilisation qu’elle va en faire. Mais ceci oblige à avoir une vision stratégique sur le traitement des données » a détaillé Jean-Marc Lazard, CEO de la start-up OpenDataSoft. Il note depuis quelques mois un vrai besoin des entreprises privées de mieux activer le levier de l’open data, encore souvent vu comme un sujet des seuls acteurs publics.

Le premier d’entre eux, l’État, a d’ailleurs fait valoir sa proactivité en la matière. « L’État est l’un des plus gros producteurs de données. En Octobre 2018, toutes nos données seront publiées, à travers un classement avancé par thématiques » a ainsi noté Perica Sucevic, conseiller juridique de la Dinsic, chef du pôle juridique et adjoint de la cheffe de la mission Etalab. Les données sont donc bien là, à disposition… mais il reste à activer le plus difficile de tous les leviers pour en tirer de la valeur : l’acculturation des équipes pour adopter ces usages. « Dans l’administration, c’est encore nouveau d’ouvrir ses données à d’autres ; il reste du travail », a reconnu Perica Sucevic. Nul doute que ces questions seront centrales le 3 mars prochain, à l’occasion du prochain Open Data Day.

Plus d’open innovation autour de la donnée

Mais les acteurs publics ne se contentent pas de mettre à disposition des données. Un certain nombre d’entre eux souhaitent également permettre aux entreprises privées de mieux collaborer autour de la data avec des spécialistes – notamment des chercheurs. C’est le cas de TeraLab, pensée comme une plate-forme « tiers de confiance » et développée au sein de l’Institut Mines-Télécom (IMT). « Notre objectif est d’accélérer toutes les initiatives d’intelligence artificielle et Big Data pour les entreprises en open innovation, recherche partenariale ou collaborative -nationale ou européenne- et enseignement » explique Anne-Sophie Taillandier, directrice de la plateforme. Elle remarque avec satisfaction que les entreprises deviennent progressivement autonomes sur ces sujets et commencent à industrialiser leurs capacité d’analyse à la fois d’un point de vue technique (sur leurs SI propre ou dans le cloud) et en termes de déroulé de projets.

A table, les discussions n’ont pas manqué de se focaliser sur des cas d’usages, mis en pratique. Et parmi eux, le très médiatique projet Linky, au centre des attentions des acteurs privés comme public. Linky est en effet perçu comme un véritable cas d’école de la transformation d’un acteur français, Enedis, autour de la donnée et de l’internet des objets. Et les choix, organisationnels et technologiques, retenus par l’entreprise seront encore observées de près pendant de nombreuses années.

Ce que la Rédaction a retenu

Trois questions que doivent se poser les entreprises, et notamment les acteurs du numérique, pour se transformer avec la data :

  • Avez-vous déjà consulté les données mis à disposition par l’État ? L’idée de nouveaux services peut arriver de nouvelles sources originales.
  • Avez-vous défini quel type de plateforme technologique peut soutenir ces futures usages et services ? Des exemples comme Teralab prouvent que des démarches de co-innovation sont parfois le meilleur accélérateur.
  • Avez-vous pensé à faire le tour des approches originales des start-up spécialisées en matière d’analyse de la data ? C’est un des sujets de prédilection des jeunes pousses françaises.
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